L’Europe se décide à s’intéresser à la corruption qui touche le football Africain.

  • SOUPÇON DE CORRUPTION SUR LE FOOTBALL AFRICAIN !



    Le continent doit progresser sur le terrain du respect de la loyauté et des règles du jeu comme elle le tente sur le terrain de la démocratie et du respect des droits de l’homme. Sans quoi les mêmes causes vont continuer à produire les mêmes effets.



    L’arbitre ghanéen du match Afrique du Sud-Sénégal comptant pour la qualification à la coupe du monde 2018, en Russie, Joseph Lamptey, a été suspendu. Cette fois pour la vie. La sanction suprême a été prise par la FIFA, l’instance supérieure du football mondial. Ce qui atteste à suffisance de la gravité des faits incriminés à cet arbitre ghanéen. Le communiqué de la FIFA est on ne peut plus radical et sans appel.

    «La Commission de Discipline de la FIFA a décidé de suspendre à vie l’arbitre ghanéen Joseph Odartei Lamptey de toute activité liée au football (administrative, sportive ou autre) aux niveaux national et international. M. Lamptey a été reconnu coupable de violation de l’art. 69, al. 1 (Influence illégale sur le résultat d’un match) du Code disciplinaire de la FIFA à l’occasion du match de qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018 opposant l’Afrique du Sud au Sénégal, le 12 novembre 2016. (…)

    De plus amples informations concernant le match Afrique du Sud – Sénégal en question seront fournies dès que la décision deviendra définitive et contraignante. La FIFA mène une politique de tolérance zéro vis-à-vis de la manipulation de matches et s’engage à protéger l’intégrité du football par tous les moyens possibles.

    La FIFA entend donc poursuivre ses efforts en la matière par le biais de diverses initiatives, incluant la surveillance des marchés internationaux des paris ainsi qu’un système de signalement confidentiel disposant d’une Hotline intégrité et d’une adresse électronique spécialement mises en place à cet effet ».


    Une politique de tolérance zéro vis-à-vis de la manipulation de matches

    Tolérance zéro, voilà un serment que tous les sportifs épris d’éthique et de déontologie avaient souhaité entendre de l’instance supérieure du football mondial après la série de scandales qui ont secoué cette organisation. Et ce n’est pas un hasard si dans le contexte actuel de remise en causes de pratiques malsaines, elle vient rappeler « avoir adopté une politique de tolérance zéro vis-à-vis de la manipulation de matches et s’engage à protéger l’intégrité du football par tous les moyens possibles. Elle considère ainsi que « la manipulation de matches est une menace qui affecte l’intégrité et la crédibilité du football à différents niveaux.


    Les manipulateurs peuvent chercher à obtenir un avantage sportif ou bien à engranger des gains à travers le marché des paris. Dans ce cas-ci, la manipulation de matches est souvent l’œuvre de réseaux criminels organisés qui infiltrent le milieu du football afin de tenter de corrompre joueurs, arbitres et officiels.

    La croissance considérable du marché mondial des paris en ligne voit des sites Internet offrir à leurs utilisateurs de nombreuses possibilités de paris en direct. En ligne, les paris sont souvent proposés au monde entier, ce qui crée d’innombrables possibilités de fraude.


    En conséquence, tous les acteurs de la communauté du football-joueurs, arbitres, officiels, clubs, associations membres, confédérations ainsi que la FIFA-sont autant de cibles potentielles pour les truqueurs qui manipulent des rencontres à des fins de paris. Des décisions de justice dans différents pays ont souligné d’importantes failles juridiques qui entravent les tribunaux nationaux lorsque ceux-ci tentent de sanctionner les manipulateurs. Cela permet à ces derniers de continuer d’opérer dans un environnement où les profits sont importants, et sans crainte d’être sanctionné ».


    La FIFA veut reprendre sa place de véritable vigie du football mondial


    En adoptant une politique de tolérance zéro vis-à-vis de la manipulation de matches et en s’engageant à protéger l’intégrité du football par tous les moyens possibles, la FIFA veut donc reprendre sa place de véritable vigie du football mondial.


    Première victime de la nouvelle équipe du football mondial, Joseph Lamptey ne sera donc pas sauvé par la décision conservatoire de la CAF de le suspendre pour trois mois, ce qui lui aurait sans doute permis de partir à la retraite sans conséquence pour sa carrière.


    La sanction est tombée sur la tête de M. Lamptey, cet individu hors du commun devenu la risée de toute la planète football du fait de son comportement inqualifiable. Mais le verdict de la FIFA, bien qu’étant une réponse à la requête du Sénégal, suscite encore une multitude d’autres questions sur les dispositions règlementaires du football africain.

    Est-ce par mesure conservatoire en attendant d’autres sanctions plus lourdes contre un arbitre multirécidiviste et contre ses supposés corrupteurs? Que faire de son PV d’après match qui doit être considéré comme nul et non avenu? Quel sort réserver au match dont le résultat est largement dépendant des deux principales décisions malheureuses de l’arbitre ? Voilà autant de questions que les observateurs se posent.


    Il faut savoir adapter les textes aux nouveaux enjeux

    Un précédant étant toujours la voie ouverte à une jurisprudence, n’est-il pas temps de réclamer une nouvelle disposition invitant à rejouer un match si le verdict résulte de fautes flagrantes de l’arbitre constatées par l’instance dirigeante du football ? En matière de compétition internationale, il faut savoir adapter les textes aux nouveaux enjeux. L’essentiel n’étant plus de participer mais de gagner à tous les coups, quelle que soit la manière, il faut une nouvelle loi qui prenne en compte l’impact de la corruption dans le sport. Les textes étant faits par les hommes, il faut savoir les adapter avec des dispositions anti corruptives particulièrement contraignantes pour tous les acteurs du sport.


    En sport, comme partout ailleurs, il ne saurait y avoir de lois immuables et éternelles. Dans un cas comme celui-ci où on sanctionne un arbitre tout en maintenant le verdict du match, le véritable perdant c’est l’équipe qui a été sacrifiée sur le terrain. Le Sénégal l’a été face à l’Afrique du Sud sans aucune possibilité de remettre en cause le verdict du match. Sans préjuger du rôle des sud africains dans la tournure du spectacle de Polokwane, il faut tout de même admettre qu’ils auront été les gagnants sans cause et s’interroger sur leur véritable implication.


    La corruption, le dénominateur commun dans les pratiques et les comportements


    En Afrique comme partout ailleurs, la corruption est devenue le dénominateur commun dans les pratiques et les comportements. Mais le continent doit progresser sur le terrain du respect de la loyauté et des règles du jeu comme elle le tente sur le terrain de la démocratie et du respect des droits de l’homme. Sans quoi les mêmes causes vont continuer à produire les mêmes effets.

    L’instance suprême du football mondial vient ainsi d’appliquer l’une des sanctions les plus lourdes que l’on puisse prendre contre un sportif : la radiation à vie. Certes la sanction n’invalide pas encore le résultat du match Afrique du Sud-Sénégal. Mais si l’enquête suit son cours et en conclut que les autorités sud-africaines, à quelque niveau qu’elles se situent, technique ou administratif, ont trempé dans cette sale affaire, la donne pourrait changer.


    En prenant une telle sanction contre l’arbitre ghanéen, accusé de corruption, la FIFA dispose de solides informations pouvant la mener jusqu’aux corrupteurs qui ne pourront plus alors nier l’évidence.




    Le foot africain malade de ses dirigeants



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