Interviews

[Exclu TF] : Interview d’Hatem Trabelsi

Hatem Trabelsi est, à date, le joueur tunisien qui a le plus réussi en rejoignant un top club européen qui est l’Ajax d’Amsterdam. Il dépasse désormais la performance de Mehdi Ben Slimane qui a été engagé en 1996 par l’Olympique de Marseille. Tunisie-Foot a contacté l’attaché de presse du club néerlandais pour interviewer Hatem Trabelsi. La pépite tunisienne a accueilli notre demande avec la plus grande gentillesse et nous vous laissons découvrir l’interview du meilleur transfert tunisien. Bonne lecture.

TF : D’abord, Tunisie-Foot.com tient à vous remercier pour votre appréciable disponibilité. Pouvez-vous rappeler à l’ensemble de nos lecteurs comment vous avez débarqué dans le monde du football ?

HT : L’amour du football a commencé depuis mon enfance. C’était un besoin inné comme manger ou boire, voire l’affection maternelle. Depuis l’âge de six ans, j’ai joué au ballon avec mes camarades dans notre cité.

TF : Pouvez-vous nous parler de votre évolution dans les catégories de jeunes avant de n’atterrir en équipe senior du Club Sportif Sfaxien (CSS) ?

HT : J’ai évolué au sein de l’équipe nationale en junior, puis espoir.

TF : Vous avez évolué dans plusieurs positions sur le terrain (axial, sur le couloir droit, en défense, au milieu, etc.) et les appréciations sont peu tranchées vis-à-vis de votre meilleur rendement. Avez-vous une ou des préférences dans lesquelles vous vous sentez dans de meilleures prédispositions pour mieux performer ?

HT : C’est vrai que j’ai évolué dans plusieurs positions sur le terrain, depuis que j’ai commencé le football avec mon équipe, le CSS. Mais je préfère de loin le couloir droit pour donner le meilleur de moi-même en défense et participer en même temps avec les attaquants.

TF : Quel jugement portez-vous sur votre carrière avec le CSS, surtout qu’après le doublé de 1994, l’équipe n’a réussi à glaner aucun titre depuis ?

HT : Tout d’abord, après la saison du doublé du CSS, j’ai atterri en sénior saison 1996/1997. Je crois que j’ai passé quatre ans de ‘combat’ avec mon équipe pour l’améliorer et essayer de gagner des titres. On a réussi à remporter la coupe de la CAF et la coupe arabe. On a aussi été deux fois finaliste de la coupe de la Tunisie, mais aussi occupé un classement honorable.

TF : En parlant de titres, on voyait l’Espérance Sportive de Tunis (EST) caracoler en tête de classement sans aucune concurrence, des fois-même très tôt en championnat. Y a-t-il une explication d’après vous quant à cette domination espérantiste ?

HT : Je crois que la richesse de l’effectif de l’EST et son organisation ont aidé l’équipe à être toujours championne.

TF : Aujourd’hui, on retrouve 7 équipes encore en course pour le titre, quelles sont leurs différentes chances, particulièrement celles du CSS, pour gagner le championnat ?

HT : Cette saison, on remarque que le niveau des équipes se rapproche ; mais je pense que le CSS a moins de chance que les équipes qui le précèdent.

Cela se résume en un mot : professionnalisme.

TF : Pouvez-vous nous relater les détails de votre passage à l’Ajax Amsterdam ? Comment le contact a eu lieu, comment vous avez vécu la période des tests et comment était l’accueil de vos coéquipiers ?

HT : Le contact s’est fait avec mon manager, Zied (NDLR Tlemçani). C’est lui qui a tout organisé. La période de test à la fin du mois de juillet s’est bien passé avec l’Ajax, l’entraîneur Co Andrianse, ainsi que les dirigeants.

TF : Il y a certainement des différences entre l’Ajax et le CSS. Pouvez-vous nous parler des aspects les plus frappants en matière d’organisation, de préparation et d’ambiance en général ?

HT : C’est vrai que la différence entre l’Ajax et le CSS est très frappante, surtout au niveau du travail pendant les entraînements, mais aussi l’aspect organisationnel, administratif, préparation des matchs, spécialement le côté psychique. Cela se résume en un mot : professionnalisme.

TF : D’aucuns pensent que le championnat hollandais ressemble en quelque sorte à celui tunisien, dans la mesure où trois équipes, en l’occurrence l’Ajax, le PSV Eindhoven et à un degré moindre Feyenoord, se disputent régulièrement le championnat, en distançant tous les autres clubs. Quels sont les avantages et inconvénients d’une telle situation et y a-t-il matière à l’améliorer ?

HT : D’abord, le championnat hollandais est supérieur au championnat tunisien. Au-delà de l’Ajax, PSV et Feyenoord, les autres équipes sont d’un très bon niveau. De toute façon, dans tous les championnats du monde, on observe la domination de trois équipes (voire plus). C’est la loi du foot.

TF : Passons maintenant à l’EN. La Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2002 a été très en deçà des attentes légitimes du public tunisien sur le plan des résultats, mais surtout au niveau de la manière. Quelle est votre analyse de la situation et à quoi attribuez-vous les défaillances individuelles et collective ?

HT : Dans cette CAN 2002, il y a eu du bon et du mauvais. Maintenant, le plus important, c’est de bien travailler et de corriger nos erreurs pour la prochaine échéance.

TF : La rue tunisienne a toujours spéculé sur les mauvaises relations qui prévalent au sein de l’EN, invoquant par-ci l’interventionnisme de certaines personnalités influentes, par là la présence de certaines ‘têtes brûlées’ ou encore un certain esprit de clans entre les joueurs. Pouvez-vous éclairer notre lanterne sur le sujet ?

HT : Concernant les joueurs, nos relations mutuelles sont très amicales ; mais, du point de vue administration, peut-être qu’il existe un interventionnisme de certaine personne.

TF : Le courant passe-t-il entre la Fédération Tunisienne de Football (FTF), les joueurs et Henri Michel ?

HT : Je ne sais pas. C’est un sujet qui concerne la Fédération.

TF : La Coupe du Monde (CM) 2002 est le rendez-vous footballistique que tout le monde attend avec impatience cette année. À la lumière du scepticisme entourant l’EN et à la lecture du programme de préparation proposé en commun accord par la FTF et Henri Michel, comment voyez-vous les chances de l’EN dans le groupe H ?

HT : Avec le niveau de la CAN 2002, on ne peut être optimiste pour la Coupe du Monde. Mais, avec le travail et une bonne préparation, on peut aspirer à une bonne performance.

TF : Vous avez eu des hauts et des bas avec l’EN. Pouvez-vous nous rappeler les moments décisifs, heureux et malheureux soient-ils, de votre expérience internationale ?

HT : La défaite et la réussite fait partie du jeu. J’ai eu beaucoup de souvenirs, mais le meilleur que je garde est celui de la Coupe du Monde 1998 et le pire est la Coupe d’Afrique 2000 avec Monsieur Scoglio.

TF : Quel jugement portez-vous sur le travail accompli par les différents sélectionneurs que vous avez côtoyés à la tête de l’EN ?

HT : Henryk Kasperczak a été le sauveur de notre foot après la gifle de 1994. Il a beaucoup travaillé et donné à l’équipe nationale. Ce sont nos meilleurs moments. J’espère qu’Henri Michel refera de même ou mieux.

TF : En vous basant sur votre propre expérience à quoi attribuez-vous le nombre restreint de joueurs tunisiens évoluant à l’étranger ? Avez-vous des conseils à donner pour motiver nos joueurs à s’expatrier, notamment en Europe ?

HT : C’est un fait avéré qu’on a de bons joueurs en équipe nationale. Mais le travail et la discipline sont le seul chemin pour l’Europe.

TF : Le mot de la fin ?

HT : Je présente d’abord mes remerciements à Tunisie-Foot.com et j’espère que l’équipe nationale passera une bonne Coupe du Monde.

Interview rédigée par Oûbbitha

Tunisie-Foot

Je suis un automate. Je sers notamment dans les migrations techniques du site Tunisie-Foot. Ne cherchez pas à me contacter, je ne sais pas répondre :-)
Bouton retour en haut de la page