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[Exclu TF] : Interview de Karim Hagui

L’HOMME ET LE SPORTIF

1. D’abord, Tunisie-Foot.com tient à vous remercier pour votre appréciable disponibilité. Nous voudrions commencer par plus connaître l’athlète et le sportif en vous. Quel est donc le rôle (libero, stopper ou milieu défensif) que vous affectionnez le mieux?

A mes débuts avec l’Association Sportive de Kasserine (ASK), j’ai toujours joué en défense centrale. Ce n’est qu’après avoir rejoint l’Etoile Sportive du Sahel (ESS) que j’ai dû occuper d’autres postes soit en tant que milieu défensif soit en tant que latéral droit, à part le fait d’avoir évolué bien évidemment dans l’axe de la défense. En équipe nationale (EN), j’ai surtout occupé le couloir droit de la défense à cause de l’indisponibilité de Hatem Trabelsi et je pense avoir bien rempli mon rôle, malgré des passages furtifs à d’autres postes, lorsque le sociétaire de l’Ajax d’Amsterdam a fait quelques apparitions sur le terrain.

2. Quel est l’entraîneur qui vous a le plus marqué depuis le début de votre carrière?

Il y en a deux. M. Lotfi Hsoumi à qui je dois une grande partie de ma réussite et avec lequel j’ai appris beaucoup de métier à son contact. Il a la particularité d’avoir connu une grande carrière à l’ESS et en EN et j’ai dû suivre ses conseils à la lettre. L’autre c’est Nabil Maâloul qui m’a gonflé à bloc grâce surtout à ses encouragements, du moment que je n’ai pas eu à travailler souvent avec lui, comme on le fait en club. Mais il m’a fait confiance et il m’a surtout fait comprendre que j’avais les qualités pour réussir, ce qui m’a donné des ailes.

3. Quels ont été les joueurs à l’ESS qui vous ont le plus influencé et le plus impressionné? Pourquoi?

J’ai beaucoup appris aux côtés d’Ibrahima Coné sur le plan personnel surtout et de Zoubeir Baya sur le plan footbalistique à l’ESS. Pendant ses trois saisons à l’Etoile, l’ivoirien avait joué un rôle très important dans ma jeune vie d’adolescent. Il m’avait été d’un grand secours que ce soit à l’ESS ou même au lycée, où il m’avait sorti du pétrin à l’occasion, agissant au même titre qu’un tuteur, lorsque j’avais des problèmes disciplinaires. Il avait la place d’un père dans mon cœur tellement j’avais de l’estime pour lui. Il était toujours à mes côtés et il communiquait souvent avec moi pour me prodiguer ses conseils, me rassurer ou me consoler. Quand je déviais du droit chemin, il me remettait sur les rails et lorsque j’enchaînais les bonnes performances, il ne me laissait jamais m’enflammer pour autant et m’aidait à garder les pieds sur terre. D’ailleurs j’ouvre une parenthèse pour dire que les jeunes joueurs en Tunisie ont tendance à rapidement se prendre la tête dès qu’ils enchaînent 2 ou 3 bons matches, alors qu’au fait ils n’ont rien accompli encore et que le chemin ne fait que commencer. C’est pour cela qu’un jeune a toujours besoin d’un joueur d’expérience à ses côtés, qui a les pieds sur terres pour l’aiguiller, l’orienter et lui montrer le long chemin de la réussite, qui ne peut être mesurée que dans la durée. Ce n’est que lorsqu’un jeune joueur arrive à enchaîner les bonnes performances au moins pendant une année, sans connaître de passages à vide, que l’on pourrait se rassurer quant à ses capacités mentales de bien mener le reste de sa carrière. Sinon pour revenir au sujet, concernant Zoubeir Beya, je ne suis pas le seul à avoir beaucoup appris à ses côtés. Zoubeir symbolise à lui seul l’esprit étoilé. Lorsque l’ESS gagnait, 50% à 60% du mérite de la victoire lui revenait, pas uniquement de par ses prouesses techniques et son importance tactique dans le jeu de l’équipe, car il lui est arrivé de ne pas être dans un bon jour à ce niveau, mais surtout grâce à son leadership et sa communication avec les joueurs, qui se trouvent transcendés par sa présence. Dans une grande équipe, il faut toujours avoir un joueur que tout le monde respecte et écoute, que ce soit pour ses qualités footbalistiques, son expérience ou encore son aura, du moment que sur le terrain l’entraîneur ou le dirigeant n’ont plus vraiment d’influence sur le déroulement de la rencontre. Bref, Zoubair est un grand joueur en fait et ce même en dehors du terrain, il défendait même nos intérêts vis-à-vis des dirigeants pour les primes par exemple. Il faisait tout pour que nous, ses coéquipiers, jouions à notre aise. L’ESS a beaucoup gagné de Zoubeir Baya, notamment après son retour de l’étranger.

4. Quels sont les joueurs avec lesquels vous avez le plus d’affinités au sein de l’EN?

La personne avec laquelle j’ai le plus d’affinités c’est Karim Saïdi. C’est un ami que je connais et côtoie depuis l’âge « cadet » en EN, ça fait donc 3-4 ans que nous jouons ensemble. Nous nous connaissons presque sur le bout des doigts, nous nous entendons et nous nous sentons bien ensemble. Sinon tous les joueurs sont des amis pour moi, il reste que Karim occupe une place à part pour les raisons expliquées plus haut.

5. Quels sont vos qualités et vos défauts?

(Rire) Tout le monde a des qualités et des défauts. C’est difficile pour moi d’en parler, mais je peux vous dire que je travaille à corriger mes défauts et m’efforce de garder mes qualités, si je ne peux les enrichir.

6. Quels sont ou ont été vos joueurs préférés?

En tant que défenseur, j’aime beaucoup Alessandro Nesta et Paolo Maldini. A son âge, ce dernier a plutôt l’air d’avoir 20 ans lorsqu’on le voit évoluer dans l’axe.

L’ETOILE SPORTIVE DU SAHEL

7. Et si nous abordons votre passage à l’Etoile. Vous aviez donc débuté votre carrière à l’Association Sportive de Kasserine. Pouvez-vous nous raconter comment vous avez débarqué dans l’équipe phare du Sahel?

Quand j’étais à l’A.S. Kasserine, j’avais été convoqué en équipe régionale de Gafsa lors d’un tournoi organisé à Sfax, qui regroupait les sélections régionales de tout le pays pour établir la liste des joueurs de l’équipe nationale (EN) « cadets ». Les responsables des grands clubs comme l’ESS, l’Espérance Sportive de Tunis (EST) ou même le Club Sportif Sfaxien (CSS) viennent y détecter les jeunes joueurs. D’ailleurs, parmi ceux de ma génération, il y a les Issam Jomâa (même sélection régionale que moi), Saber Trabelsi, Aymen Mathlouthi et Amine Ltifi, qui ont tous pu se frayer un chemin en club dans le championnat national, voire même en équipe nationale olympique (ENO) ou celle des « seniors ». Généralement, ce sont l’EST et l’ESS qui se partagent la majorité des joueurs. Quant à moi, j’avais rejoint l’ESS directement au centre de formation sous la direction de M. Philippe Bouvet, directeur technique connu en France, qui avait notamment formé Lizarazu à Bordeaux et qui était resté deux ou trois ans à l’Etoile. Durant les deux années pendant lesquelles j’avais travaillé avec lui, mon niveau s’était nettement amélioré que ce soit au niveau technique, tactique ou physique. D’autre part, je n’oublierai jamais l’apport de M. Lotfi Hsoumi, qui m’avait notamment aidé à mes débuts, surtout lorsque j’avais beaucoup de problèmes avec un responsable étoilé. Il avait cru en moi et, Dieu merci, il ne m’avait pas laissé dans l’ombre en me facilitant le chemin pour réussir. Chaque joueur doit bien sûr avoir des qualités intrinsèques, mais il faut aussi des personnes qui l’encadrent notamment lorsqu’il est jeune.

8. Quels ont été vos meilleurs et pires souvenirs avec l’ESS?

Mon meilleur souvenir avec l’ESS demeure la victoire en finale de la Coupe d’Afrique des Clubs Vainqueurs de Coupe contre Julius Berger. Nous avions perdu le match aller par deux buts à zéro (0-2) dans des conditions difficiles, dues à la pression des supporters nigérians. Les nôtres par contre tenaient bien évidemment au sacre final, mais avec le résultat de la première manche, c’était une mission très difficile et nos chances étaient bien minces. Sauf que nous avions joué avec une telle hargne et une telle volonté que nous avions pu renverser la vapeur à Sousse, en remportant une éclatante victoire par trois buts à zéro (3-0). Nous aurions même pu ajouter un quatrième but dans l’euphorie, mais le résultat était suffisant pour notre plus grand bonheur à la fin. C’est un souvenir inoubliable! Le pire (hésitation), c’est très difficile pour moi d’en trouver un avec l’ESS, mais je dirais que c’était « l’accrochage » avec un responsable du club auquel j’ai fait référence plus haut, mais sans que cela ne vaille la peine d’en rajouter. A vrai dire, tout s’était très bien passé avec l’ESS et à Sousse que ce soit avec le public, les joueurs ou les responsables, à part un bien sûr. J’aime tout simplement l’ESS.

9. L’ESS, vous manque-t-elle?

Elle me manque certainement et j’aurais bien aimé jouer avec mes anciens coéquipiers cet après-midi (ndlr : entretien réalisé le jour de la finale aller de la Ligue des Champions africaine contre Enyimba). Je me suis par contre déplacé à Sousse d’ailleurs lors de la demi-finale pour les voir. Mais c’est aussi bien ça le football moderne et le monde du professionnalisme, une succession d’étapes où chaque joueur ambitieux se doit de viser plus loin pour étoffer sa carrière. L’ESS est un grand club, j’y ai beaucoup appris, mais j’avais de l’ambition pour jouer au très haut niveau. Pour y arriver, il me fallait donc procéder par étapes en commençant par quitter l’Etoile dans le but de relever de plus grands défis. J’estime que je suis encore jeune et que je peux encore m’améliorer et le fait d’évoluer dans le championnat français me permettra sûrement d’y arriver.

L’EQUIPE NATIONALE

10. Passons si vous permettez à votre parcours en EN! Comment avez-vous vécu votre première sélection en équipe nationale A? Quelle était votre réaction à l’annonce de cette grande nouvelle?

Ma convocation en EN A est arrivée après un concours de circonstances très favorables. M. Roger Lemerre s’intéresse beaucoup aux sections des jeunes et il n’hésite pas à se déplacer pour en voir des matches dans le but de découvrir des espoirs pour alimenter et préparer le terrain en équipe « seniors ». La première fois que M. Lemerre m’a vu à l’œuvre c’était lors de la finale « juniors » qui a opposé l’ESS à l’EST au stade de La Marsa. Il était d’ailleurs accompagné par M. Nabil Maâloul ce jour-là. Depuis, le staff technique s’était fait une opinion positive à mon sujet, surtout que j’avais réalisé un très bon match, avec à la clé un but marqué de la tête permettant ainsi à mon club de l’emporter par trois buts à deux (3-2). Le niveau de jeu de la finale avait atteint un niveau appréciable par moments surtout avec la présence des Jomâa, Ltifi, Mathlouthi, Edorosi ou encore Saber Trabelsi pour ne citer que ceux-là. A cette époque, je faisais déjà partie de l’effectif « seniors » de l’ESS, mais comme cela est coutumier en Tunisie, on avait fait appel à mes services pour la finale « juniors » du moment que mon âge m’y qualifie. D’ailleurs, j’étais retourné de suite avec l’équipe première pour participer aux 2-3 derniers matches de la saison, alors que je n’étais pas encore titulaire à part entière. La saison d’après, M. Ammar Souayah m’avait fait beaucoup plus confiance, tantôt j’étais titulaire tantôt je rentrais en cours de match, mais c’était bien rare que je n’eusse pas fait mon apparition sur le terrain. Il faut dire que chemin faisant, j’étais déjà un repère incontournable de l’ENO, alors que nous luttions pour une qualification à la phase finale des Jeux Olympiques (JO) d’Athènes dans un groupe assez relevé, ce qui a permis au staff technique national de mieux s’arrêter sur mes moyens et à ma très grande surprise, j’avais été convoqué en EN A. Ma réaction était indescriptible de bonheur surtout qu’on venait de m’offrir l’occasion, à un assez jeune âge quand-même, de faire mes preuves et prétendre à une première participation à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), dont les préparatifs avaient déjà commencé. A partir de ce moment-là, je n’avais qu’un seul objectif : arracher ma place dans la sélection finale et pourquoi pas me frayer un chemin parmi le « onze » rentrant lors de la CAN.

11. Et comment le staff technique s’était-il pris pour vous lancer dans le bain lors de la CAN pour remplacer nul autre que Hatem Trabelsi de surcroît?

Cela s’était préparé bien avant le jour J bien évidemment. Deux mois avant la CAN, M. Lemerre m’avait bien spécifié d’oublier le facteur âge et que si je travaillais bien, je pouvais même aspirer à une place de titulaire. Bien sûr que sur le moment j’écoutais ce qu’il me disait, mais dans mon for intérieur j’avais du mal à y croire. J’avais bien compris que la clé du succès était de bien bosser et ne pas se poser trop de questions et c’est ce que j’avais fait. Au début, il fallait que je compose avec la différence d’âge pour assurer mon intégration dans l’ambiance du groupe, surtout que les autres joueurs se connaissaient depuis bien longtemps déjà. Ensuite, il fallait que je me défonce sur le terrain pour être en phase avec le groupe qui était déjà en pleine préparation de la CAN. Tout c’était bien passé finalement, sans brûler d’étapes. Ma première titularisation c’était contre la Côte-d’Ivoire, mais la pression était tellement forte, malgré le fait que ce ne fut qu’un match de préparation, que j’avais réalisé une timide sortie dont je n’étais pas satisfait. Pareil contre le Maroc et le Japon, ce n’était pas forcément mieux. Par contre face à l’Afrique du Sud, j’avais réalisé un grand match, ce qui a été le déclic pour prendre confiance en mes moyens. Il faut dire, comme mentionné plus haut, qu’avec la sélection olympique, tous les matches de qualifications pour les JO se sont très bien passés sous l’œil intéressé de M. Lemerre. Ensuite, nous étions entrés dans le dernier virage de la préparation et nous avions rencontré une première fois le Bénin, contre lequel j’avais marqué un but et la deuxième fois, ma bonne performance était au rendez-vous. Plus tard en Italie, j’avais fait un stage exceptionnel juste avant le match inaugural. Tout ceci m’avait permis d’être fin prêt pour la CAN, malgré la présence dans la liste des sélectionnés des Hatem Trabelsi, Khaled Badra ou Radhi Jaïdi, des titulaires indiscutables et dont personne ne doute de leurs grandes qualités, mais je voulais quand-même faire partie de la fête. Puis, je m’étais retrouvé titulaire lors de la CAN car Hatem Trabelsi était malheureusement blessé, une responsabilité à laquelle j’étais bien préparé. Mais sans l’aide et les encouragements de mes coéquipiers, notamment Khaled Badra, Zied Jaziri ou Riadh Bouâzizi, je crois que ma tâche aurait été quand-même plus difficile. D’ailleurs d’aucuns auront noté que mon rendement s’améliorait de match en match, puisque je prenais de plus en plus confiance au fur et à mesure que la compétition avance, et ce jusqu’à la finale, que j’avais très bien réussie. Il faut dire que j’avais débuté le tournoi en jouant juste, simple et sans prendre de risques. C’est comme ça que les joueurs se font remarquer, un peu comme Thierry Henry lors de la Coupe du Monde (CM) 98 et cela avait donc justifié ma présence dans le groupe a posteriori, surtout avec le résultat que l’on connaît tous. Ceci dit, je tiens à préciser qu’il arrive à tous les joueurs de traverser une bonne passe, mais sans tomber dans un narcissisme aucun, je pense que ma réussite était due à des qualités intrinsèques qui ne se perdront pas au fil des ans. Je garde quand-même les pieds sur terre car je n’ai que 20 ans et j’ai encore une quinzaine d’années de football devant moi pour apprendre et m’améliorer et si je garde la santé, il n’y a aucune raison que je ne réussisse pas, Inch’Allah.

La Coupe d’Afrique des Nations 2004

12. Et pour couronner le tout, vous ne vous êtes non seulement pas contenté de participer, mais aussi de remporter le titre continental, le premier pour la Tunisie. Comment aviez-vous vécu la compétition?

L’ambiance était extraordinaire! Je n’arrive toujours pas à réaliser ce que nous avions accompli et ça doit être le cas pour tous les autres joueurs. Etant encore très jeune, j’espère que j’aurai l’occasion de revivre une telle expérience en participant aux futures CAN. Mais très sincèrement, celle que nous venions de vivre restera unique, du fait qu’elle s’était déroulée chez nous en Tunisie. On ne ressent pas le même stress et la même pression avant chaque match que lorsque l’on évolue devant notre public. D’ailleurs heureusement que nous n’avions pas trop de contact avec le grand public et que nous ne connaissions pas leurs avis et réactions, du moment que nous étions logés dans un hôtel à Hammamet et la plupart de nos entraînements se déroulaient à Radès à huis clos, ce qui avait contribué donc à alléger la pression qui pesait sur nous. Il n’en demeure pas moins que la majorité des joueurs avaient connu des moments de stress et de peur, notamment lors de la finale. La veille, il nous était difficile de trouver le sommeil. Le jour-même, la pression ne faisait que s’accentuer avec la réunion technique, puis avec le trajet en bus vers l’arène de Radès et enfin avec l’arrivée au stade qui était archi-comble. C’était grandiose! Heureusement, que nous étions couronnés champions d’Afrique à la fin et portés aux nues par après, car nous aurions pu perdre et être ensuite attaqués de tous bords par tout le monde. Il faut dire que nous avions consenti beaucoup d’efforts et nous avions travaillé d’arrache-pied avec tout le sérieux et la rigueur nécessaires. Notre groupe n’était peut-être pas bourré d’autant de talents qu’en 94, le niveau entre les différents joueurs était assez proche et ce qui avait fait vraiment la différence c’est notre très grande solidarité, détermination et notre capacité de surpassement sur le terrain, notamment face au Maroc, contre lequel nous avions réalisé, selon moi, notre meilleur match. La joie de la finale, la cérémonie de la remise du trophée, la soirée qui avait suivi tout cela constituent pour moi des souvenirs heureux gravés à jamais dans ma mémoire.

13. En demi-finale, est-ce que c’était vous qui aviez demandé à M. Lemerre de prendre la responsabilité de tirer le dernier penalty face au Nigeria?

A chaque stage et après chaque entraînement depuis une année déjà, nous nous exercions aux tirs aux buts. L’entraîneur avait donc une idée sur la liste des joueurs les plus adroits dans cet exercice. Par exemple, Mhadhebi est presque sûr à 99% de marquer et ne rate que très rarement les penalties. Santos et Badra les exécutent très bien également. Quant à moi, j’en ai raté 3 ou 4 pendant toute l’année précédant la CAN, car il faut préciser que nous suivions le même programme avec l’ENO. Il y avait donc une possibilité que je sois choisi parmi les 5 premiers tireurs lors d’un duel aux penalties, mais ce n’était pas vraiment préparé d’avance. Face au Nigeria, arrivée donc la séance des tirs aux buts, M. Nabil Maâloul vint me voir pour me faire savoir de son choix. A vrai dire, ma réaction n’était pas moins surprenante, en lui avançant mon très jeune âge comme excuse pour me défiler face à la responsabilité qu’il venait de placer en moi. Qu’à cela ne tienne, il s’était montré intransigeant et décidé, en me rassurant que j’allais de toute façon marquer. Il est vrai que c’était un penalty difficile à tirer, mais curieusement, vu mon jeune âge justement, je ne m’étais pas posé de questions existentielles en cas de ratage. Je n’avais pensé qu’à aller tirer pendant que 60000 personnes scandaient mon nom. Lors du tir, j’avais récité une petite prière avant de ne loger la balle au fond du filet. C’était le bonheur total, la délivrance dans des circonstances on ne peut plus difficiles. A vrai dire, j’aurais pu rater mon tir aussi, mais heureusement pour moi que la baraka était de mon côté dans un match de si grande importance.

14. Quels ont été les joueurs africains les plus coriaces que vous aviez rencontrés pendant la CAN?

Il y a des joueurs qui sont très forts en Afrique comme Naybet par exemple qui dégage une grande sérénité grâce à sa très grande d’expérience. Il y a aussi les Kanu, Okocha, Mboma, Diouf, Titi Camara qui ont établi leurs noms dans le continent noir et qui ne sont plus à présenter. Mais le joueur qui m’a le plus impressionné et contre lequel j’ai joué, c’est sans aucun doute « Jay-Jay » Okocha, qui mérite certainement le statut de meilleur joueur africain, quand bien même c’est la Tunisie qui a remporté la CAN.

Les Jeux Olympiques 2004

15. Et si nous revenions à l’équipe nationale olympique, avec laquelle vous aviez également participé à la compétition suprême après une qualification fort méritée dans le « groupe de la mort ». Selon plusieurs observateurs, l’ENO n’a pas beaucoup brillé à Athène, ratant même la qualification au deuxième tour. Sur le plan individuel, certains disent que Hagui n’a pas pu rééditer les performances qu’il a connues auparavant (phase éliminatoire et CAN). Etes-vous d’accord avec ce constat et pourquoi?

Après l’euphorie de la qualification, nous étions animés d’une volonté de marquer notre présence à la phase finale des JO par une performance historique, peut-être pas en remportant la médaille d’or, mais en allant le plus loin possible après la première phase des groupes. Mais notre approche des JO avait connu beaucoup de lacunes en commençant par les changements apportés à la liste des joueurs, qui a perturbé la cohésion au sein du groupe. Sans rentrer dans les détails, l’ambiance de travail retrouvée à Athènes n’était pas la meilleure. D’autre part, nous n’avions pas pu préparer cette grande manifestation comme il se devait, avec le problème de calendrier qui ne nous avait pas permis de dégager suffisamment de temps pour nous permettre de travailler ensemble. Certes, nous nous connaissions presque tous déjà, mais il nous fallait quand-même 2-3 semaines minimum pour retrouver nos automatismes et nos repères. Vu que nos clubs refusaient de nous libérer, à tort ou à raison là n’est pas le problème, personnellement je n’avais livré aucun match de préparation avec mes coéquipiers. Voilà pourquoi nous n’avions pas pu réaliser la performance souhaitée et attendue par notre public.

La Coupe du Monde 2006

16. Au niveau de l’équipe national A, les choses ne se sont pas bien présentées non plus après la CAN. A quoi sont dues, selon vous, les mauvaises prestations qui ont suivi votre consécration, avec des défaites contre la Côte d’Ivoire, l’Italie et la Guinée entre autres?

C’est vrai qu’après la CAN nous avions vécu une période de relâchement, notamment sur le plan psychologique, mais cela était prévisible à mon avis après avoir vécu une période intense de stress et de succession de matches difficiles, surtout sur le plan mental. Nous étions également tous fatigués après l’énorme débauche d’efforts consentis pour arriver au sacre final lors de la CAN. Ce n’était donc pas dû à un problème structurel, comme certains s’étaient évertués à l’avancer, ni de manque de qualité de joueurs ou encore de fond de jeu. Ce n’était pas évident de retrouver nos sensations dans des matches amicaux de surcroît. C’était une période difficile à gérer pour tout le groupe, d’ailleurs la Grèce, qui a remporté l’Euro, a elle aussi vécu une longue période de décompression après sa consécration. Bien sûr que les supporters ont le droit d’être exigeants et de vouloir que l’EN demeure au sommet de son art, encore faut-il être réaliste. Nous sortions d’une longue période où nous ne pensions que foot pendant des journées durant et on nous proposa deux semaines après le sacre de jouer contre la Côte-d’Ivoire! Un mois plus tard, le match contre l’Italie était programmé à un très mauvais moment également, surtout que les joueurs formant l’ossature de l’équipe et appartenant à l’EST et l’ESS devaient jouer en championnat le jour d’avant. Il ne fallait donc pas s’attendre non plus à un exploit face à un ensemble qui n’est pas à présenter. Heureusement que nous nous sommes ressaisis par après et je ne pense pas que les supporters doivent se faire du souci à notre encontre. Nous nous sommes bien comportés au Maroc, nous méritions même de gagner malgré le match nul réalisé à la fin face à notre adversaire direct dans son propre fief. En tout cas, les qualités sont présentes dans le groupe et c’est le principal. Je crois que lors des prochains matches comptant pour la qualification à la Coupe du Monde (CM) 2006, vous verrez le vrai visage de l’EN.

17. L’ambiance au sein de l’équipe nationale est-elle bonne?

Il y a vraiment une superbe ambiance au sein du groupe et jusqu’à présent, dès que j’entends parler de stage avec l’EN, je saute de joie à l’idée de rejoindre mes coéquipiers. Tous les joueurs se tiennent ensemble et il n’y a pas de différence entre anciens et jeunes. Ali Boumnijel est par exemple le joueur avec qui je plaisante le plus alors qu’il a deux fois mon âge. C’est aussi ça notre force.

18. Comment voyez-vous alors le reste du parcours de notre EN dans les éliminatoires de la CM2006, notamment après une défaite contre la Guinée et le nul face au Maroc et au Malawi?

Il est évident que notre qualification dépendra de la qualité de notre groupe de joueurs, du travail réalisé ensemble et de l’ambiance qui règne au sein de l’EN que je connais très bien et je pense sincèrement que nous avons 80% de chance de nous qualifier. Nous avons confiance en nos moyens, du moment que nous recevrons respectivement la Guinée et le Maroc, contre lesquels nous comptons sur le support de notre public, celui-là même sans lequel nous n’aurions pas pu remporter la CAN. Il n’en demeure pas moins qu’en football tout peut arriver, surtout que nous ne sommes jamais à l’abri de blessures, de cartons, des fois rouges, etc., qui peuvent à tout moment changer la donne. Mais grâce au travail et à notre bonne volonté, sans oublier encore une fois l’apport de nos supporters, nous allons nous qualifier à la Coupe du Monde, « inch’Allah ».

LE RACING CLUB DE STRASBOURG

19. Passons si vous voulez bien à votre passage dans le monde professionnel! Aviez-vous reçu des propositions d’autres clubs à part celle de Strasbourg? Si oui lesquelles? Et pourquoi avoir fini par choisir l’offre du club strasbourgeois?

Après la CAN, j’avais été contacté par plusieurs équipes européennes, notamment de France, des Pays-Bas et de Turquie comme Lens, Auxerre, Feyenoord et Gençlerbirligi. J’avais porté mon choix sur l’offre de Strasbourg pour plusieurs raisons, notamment pour ne pas brûler les étapes sur le plan sportif et surtout pour ne pas priver l’ESS, qui a eu le mérite de me former, d’une manne financière appréciable, tout comme l’ASK d’ailleurs, qui a touché un petit pactole suite à mon transfert. Ainsi, grâce à l’aide de M. Othman Jenayah, qui s’y connaît très bien en matière de football et de marché des transferts, nous avions convenu qu’il serait mieux pour moi d’assurer mon apprentissage footbalistique en premier lieu et ne pas brûler les étapes au risque de vivre de grosses déceptions. Cela impliquait donc le fait de pouvoir jouer le plus souvent possible pour s’imposer au plus vite dans mon nouveau club, ce qui est de nature à faciliter mon intégration par ailleurs dans le monde professionnel et mon nouvel environnement. Après tout, je suis encore jeune et des offres émanant de plus grands clubs ne tarderont pas d’affluer, si j’assure un bon rendement et améliore mes capacités bien évidemment. D’ailleurs pour l’anecdote, j’avais été sollicité par un adjoint de Gullit avant même que Karim ne fût contacté pour rejoindre Feynoord, mais le montant proposé était bien en deçà des aspirations de l’ESS. Les dirigeants du club néerlandais s’étaient donc tournés vers la piste Karim Saïdi, à qui je souhaite la réussite d’ailleurs, dans la mesure qu’il avait presque le même niveau et profil que moi, mais dont la situation lui permettait de signer pour un montant bien moindre que celui exigé par l’ESS. A Strasbourg j’avais estimé que je pouvais aspirer à une place de titulaire plus facilement. En tout cas, il n’y a pas la même concurrence qu’à Lens, Marseille ou dans un autre grand club. On peut donc bien travailler à Strasbourg sans subir la grande pression des résultats à tout prix, ce qui facilite donc l’apprentissage et l’amélioration. Que Strasbourg ne joue pas encore pour des places européennes ou pour le titre, ce serait bien un grand défi à relever avec mes coéquipiers, si nous arrivions à enchaîner de bons résultats, mais ce qui est sûr par ailleurs c’est que cela me permet de rencontrer des grands clubs dans le championnat français et par suite de faire face à de grands attaquants. Il faut quand-même noter que j’ai la chance de m’entraîner avec de grands joueurs comme Mamadou Niang et Mickael Pagis, le meilleur buteur du club. Ce sont donc là des ingrédients et des choix avec lesquels je me sens le plus à l’aise dans la conduite de ma carrière footbalistique. Mes ambitions demeurent très grandes sur le plan personnel et j’aspire bien évidemment de faire partie des meilleurs.

20. Comment s’est fait votre intégration dans votre nouvel environnement?

Au début, je venais de débarquer dans un nouveau pays auquel je n’y étais pas habitué. C’était très difficile notamment pour le premier mois, le temps de me familiariser avec ma nouvelle ville, mon nouveau club, mes nouveaux coéquipiers, de connaître de nouvelles gens et de retrouver mes repères. Mon adaptation à mon nouvel environnement s’est fait pas à pas et sans heurts, d’ailleurs maintenant je me sens très bien intégré, comme lorsque je jouais avec l’ESS. Tous les joueurs sont devenus mes amis, tout comme les responsables du club, et le public s’est fait une très bonne opinion de moi en tant que joueur. Je ne manque de rien et je ne m’ennuie pas du tout. J’espère par contre que ma famille me rejoindra en décembre pour m’assurer un meilleur équilibre et faciliter ma réussite à Strasbourg. Sur le plan professionnel, je suis rentré dans l’ambiance du groupe, je travaille aussi sérieusement que mes coéquipiers ce qui me permet de m’améliorer de jour en jour.

21. Quelles sont les différences au niveau des méthodes d’entraînement entre ce que vous avez vu à Strasbourg et ce que vous aviez déjà connu à l’ESS?

A l’ESS, nous avions toujours eu des techniciens français comme Jean Fernandez, Bernard Casoni, Bernard Simondi ou même Philippe Bouvet dans le centre de formation. Le club était donc toujours attiré par l’« école française » ce qui fait que les méthodes sont relativement semblables. Cependant, là où il y a vraiment différence entre les clubs français et ceux tunisiens c’est bien au niveau des moyens, qui sont plus abondants, et des mentalités, qui sont plus professionnelles en Hexagone. Sans passer sous silence le niveau du championnat français qui est bien sûr supérieur au tunisien, l’esprit est beaucoup plus au surpassement, l’organisation est ficelée jusqu’au plus simple des détails et le travail est étudié et bien dosé. Par exemple, lorsque mes coéquipiers et moi terminons les entraînements, nous partons ensemble faire de la musculation sans que les entraîneurs ne nous l’exigent. En Tunisie, la première chose qui vient à l’esprit des joueurs après la fin des entraînements c’est de prendre la douche et de s’adonner à des activités personnelles, qui, des fois, sont loin d’être compatibles avec le statut de joueur professionnel. La différence à mon avis se résume au niveau des mentalités en général, car en qualités intrinsèques, nous avons des joueurs qui n’ont rien à envier à leurs compères évoluant dans le championnat français.

22. Strasbourg est passé par une période très difficile en début de saison. Comment l’expliquez-vous?

C’est vrai que nous avions perdu beaucoup de matches et de points, notamment à domicile, contre des équipes que nous aurions pu battre comme Istres et Lens. J’ai peur qu’un jour nous le regrettions, quand bien même nous avons encore le temps de rattraper les points perdus alors que le championnat est encore loin d’être terminé. A noter quand-même que malgré notre position de « rélégables », nous ne sommes qu’à 6 points de Toulouse qui occupe la 8è place, pour vous dire combien ça joue serré. D’ailleurs, nous nous sommes un peu repris dernièrement en gagnant quelques matches face à de bonnes équipes comme Bordeaux, Auxerre ou Nice, ce qui fait que l’ambiance est plus sereine au sein du groupe. Nous avons également ramené le match nul de Lille la semaine dernière (ndlr : l’entrevue a été réalisée le 04 décembre), un terrain à partir duquel on ne peut rentrer facilement avec 1 pt. Je pense que le groupe s’est amélioré et que nous nous sommes bien remis dans la bonne direction. J’espère que nous continuerons à bien travailler pour en récolter les dividendes.

23. Vous vous êtes entre temps blessé face à Nantes. Pouvez-vous nous donner plus de précisions sur la nature et les circonstances de la blessure? Comment l’avez-vous vécue?

En fait, je me suis blessé contre le Paris Saint Germain (PSG). Je n’avais par senti la fracture sur le moment, sauf quelques petites douleurs au niveau de la jambe, sauf que n’étant pas trop douillet j’avais continué à jouer à Paris. Ce n’était qu’a posteriori que le médecin m’avait expliqué que je souffrais bel et bien d’une fracture déjà et que j’avais dû aggraver face à Nantes, avant de n’être obligé de quitter le terrain. Cette blessure était due essentiellement à la fatigue. Je n’avais pas arrêté pendant deux ans que ce soit avec l’ENO, entre qualifications pour les JO et la phase finale, l’EN A, entre CAN et qualifications pour la CM, ou encore l’ESS, entre championnat, coupe de Tunisie, Ligue des Champions Arabe, coupes Africaines et matches avec les « espoirs », sans parler des voyages pénibles que j’avais dû faire avec certains qui duraient 8-9 heures pour arriver à des destinations en Afrique pour jouer dans de très mauvaises conditions. En un mot, après 2 ans sans relâche at sans repos, c’est mon corps qui a lâché. D’après les médecins, ce sont les élongations ou les déchirures musculaires et tendineuses qui sont les plus fréquentes dans ce genre de situation, dans mon cas ce fut malheureusement une fracture. Maintenant, j’ai bien récupéré, mais je ne me sens pas encore à 100% de ma forme. Je ne sens par contre aucune différence au niveau de l’état de ma jambe, revenue telle qu’elle l’était avant la blessure. Il me reste à reprendre le travail de fond et ensuite le même rythme que mes coéquipiers à l’entraînement pendant une ou deux semaines avant de ne pouvoir reprendre ma place avec l’équipe première. Si tout va bien et le programme est suivi à la lettre, je pourrais fouler le terrain de nouveau face à Metz, sinon à coup sûr à Rennes, « inch’Allah ». J’espère que je réaliserai une bonne phase retour avec mes coéquipiers, en atteignant de nouveau mon niveau de la CAN. J’avais bien commencé la saison pourtant, sauf contre le PSG où je n’étais pas satisfait de mon rendement, mais la blessure ne m’y avait pas aidé non plus, malheureusement.

24. Maintenant que l’équipe tourne mieux, n’avez-vous justement pas peur de rester sur le banc des remplaçants une fois complètement rétabli?

Il est vrai que l’intérêt de l’équipe passe avant celui du joueur, mais c’est bien à travers la satisfaction des intérêts individuels des joueurs que l’intérêt de l’équipe s’en trouve gagnant. C’est vrai qu’il y a de la concurrence saine au sein du club et mes coéquipiers m’ont bien remplacé sur le terrain. Sauf qu’en tant que jeune joueur ayant envie de jouer dans une grande équipe en Europe un jour, je me dois de faire face à la concurrence et cravacher dur pour reprendre ma place de titulaire dans l’équipe strasbourgeoise. Cela au contraire est de nature à me stimuler pour travailler davantage et m’améliorer afin d’avancer dans ma carrière. Si je suis dans une équipe, quelle qu’elle soit, c’est bien pour jouer.

25. Quelles sont vos ambitions avec Strasbourg?

La premier objectif c’est de garder mon équipe en Ligue 1 et de se positionner le plus haut possible au classement. Nous sommes 18è, mais le 10ème n’est qu’à 4 points de distance. La différence est tellement mince et il suffit qu’un club perde pour que nous puissions grignoter 1-2 places au classement et ainsi de suite, à condition de ne pas fléchir non plus à notre niveau. Sur le plan personnel, il faut aussi que je continue à m’améliorer et à présenter un rendement respectable match après match pour faire ma marque dans le championnat français et aider mon club à atteindre ses objectifs. Chemin faisant, l’idée de faire susciter un certain intérêt chez des observateurs de plus grands clubs me ferait sûrement plaisir pour d’éventuels transferts un peu plus tard.

LES JOUEURS TUNISIENS EN EUROPE

26. De plus en plus de joueurs tunisiens (Jaïdi, Saïdi, etc.) tentent l’expérience européenne. Qu’en pensez-vous?

Je suis heureux que Karim Saïdi fasse de bons matches avec Feyenoord comme contre Schalke 04. Pareil pour Radhi Jaïdi qui en est à son 4ème but avec Bolton. Nous nous appelons par téléphone pour nous encourager mutuellement et ils prennent de mes nouvelles concernant ma blessure. Je suis aussi content lorsque je vois Hatem Trabelsi de retour avec l’Ajax et que ses problèmes sont résolus, Mehdi Nafti toujours avec Santander ou encore Adel Chedli titulaire avec Istres, malgré les problèmes que connaît le club au niveau des résultats. Concernant Sélim Benachour, j’espère qu’il va arracher sa place au PSG parce qu’il s’y accroche vraiment. Beaucoup de gens jugent qu’il doit partir mais lui pense avoir sa place dans le groupe parisien. En tout cas, je ne me ferai pas de soucis pour lui car il a des qualités à en revendre. Je lui souhaite la meilleure des chances pour arracher sa place au PSG.

27. Il y a un autre tunisien d’origine à Strasbourg à savoir Habib Bellaïd. Quelle est votre appréciation de ce joueur?

Habib Belaïd joue avec l’équipe de France « juniors » et il a complété sa formation à Clairefontaine. Il doit donc avoir beaucoup de potentiels avec à la clé une très bonne formation de base. Je l’ai vu à l’œuvre à l’entraînement et c’est un bon défenseur, qui allie un bon physique au jeu simple. C’est un bel espoir pour l’EN tunisienne, mais je pense qu’il lui reste encore un ou deux ans pour s’aguerrir avec les pros à Strasbourg avant de ne pouvoir aspirer à une sélection avec les « seniors ». En tout cas, s’il continue à bien travailler, il y arrivera.

LE MOT DE LA FIN

28. Avez-vous un message à passer aux T-F’istes ?

Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de rencontrer Kerim (Kerim), Nafti (Gahwa) et Mehdi (Godfather) et de me permettre d’entrer en contact avec les « cyber-footeux » tunisiens à travers le monde. Je souhaite une bonne continuation à ce site dédié au foot tunisien et qui assure la meilleure des couvertures notamment pour les joueurs tunisiens qui évoluent à l’étranger afin de les faire connaître au monde du foot tunisien. Je suis un membre inscrit à ce site et je m’y connecte régulièrement pour y trouver les informations les plus fraîches et les plus complètes sur l’actualité sportive tunisienne et particulièrement le foot. Je remercie tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce site, qui représente sûrement une plus value pour le paysage sportif tunisien.

Tunisie-Foot

Je suis un automate. Je sers notamment dans les migrations techniques du site Tunisie-Foot. Ne cherchez pas à me contacter, je ne sais pas répondre :-)

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