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[Exclu TF] : Sami Trabelsi se confie

Sami Trabelsi
Sami Trabelsi

Récent vainqueur du CHAN au Soudan, Sami Trabelsi (43 ans), le nouveau sélectionneur des Aigles de Carthage, développe sa philosophie, à quelques heures d’affronter Oman en amical ce mardi en fin d’après-midi. Le premier match officiel de la Tunisie A après la révolution du Jasmin.

Sami, comment vous situeriez-vous sur le plan technique avec l’équipe nationale, dont vous avez hérité il y a peu ?

Je me considère dans la continuité de la prestation réalisée avec les locaux, sur le plan du jeu, pendant le CHAN. Aujourd’hui, j’essaie de passer un message fort en direction du groupe, de corriger certains comportements, de changer les mentalités.

Vous héritez des Aigles de Carthage au plus mauvais moment, puisque la sélection court après une hypothétique qualification pour la CAN 2012, avec notamment deux défaites contre le Botswana, qui s’est qualifié samedi dernier…

C’est clair que nous sortons d’une période délicate, il n’y avait pas un bon état d’esprit. Aujourd’hui, avec les locaux qui ont remporté le CHAN, nous disposons d’un noyau. J’espère pouvoir transmettre mes convictions, mon vécu, pour construire une équipe performante.

«On se doit de figurer à la CAN»

La CAN 2012, vous y croyez toujours ?

C’est certainement très délicat, mais il nous reste des matches pour refaire surface. On se doit de figurer à la CAN. Dans un contexte normal, la Tunisie doit pouvoir faire mieux que ce qu’on a accompli jusqu’alors. Avec plus de concentration et de motivation, on peut faire face aux grandes nations internationales. J’espère qu’on va reprendre la position qui doit être la nôtre au plan africain. Ça nécessite de changer notre style. On doit avoir plus de maîtrise technique et jouer un football résolument offensif. On l’a vu au CHAN. On a le potentiel, avec nos expatriés, pour développer un jeu plus équilibré.

On l’a oublié, mais vous étiez déjà sur le banc de la Tunisie contre les Bleus (1-1), juste avant la Coupe du monde en Afrique du Sud…

Oui, c’était à Radès le 30 mai 2010 ! Je m’en souviens très bien.

Quand vous étiez international, avez-vous envisagé un seul instant de vous retrouver à ce poste ?

Joueur, j’étais parmi les leaders. J’étais l’homme de confiance de la majorité de mes entraîneurs, qui me consultaient parfois en sélection. J’avais une influence positive pour les joueurs, un discours honnête et correct, une sorte de grand frère. Aujourd’hui, en sélection, il n’y a pas de grand changement. Je comprends la mentalité des garçons, je sais convaincre.

«La tâche n’est pas facile, le contexte délicat»

Comment vivez-vous le fait de ne pas avoir encore rejoué à domicile ?

Le prochain match, en éliminatoires de la CAN 2012, aura lieu vers le 4 ou 5 juin (contre le Tchad). J’aurais aimé évidemment que l’on rejoue le plus tôt possible mais il n’y a pas d’autre date FIFA d’ici là. En même temps, disputer des matches à l’extérieur n’est pas une mauvaise chose. Mais on va renouer avec notre public fidèle.

Sur les plans politique et social, vous vivez des heures importantes, difficiles aussi…

La tâche n’est pas facile, le contexte délicat. Sur le plan du foot, on a des clubs engagés en Coupes continentales, le Championnat va redémarrer bientôt. Les choses vont reprendre petit à petit.

Les derniers mois ont été agités par une polémique entre joueurs locaux et expatriés. Où vous situez-vous ?

Mais tous ces joueurs sont tunisiens ! Ceux qui évoluent dans des Championnats étrangers peuvent apporter quelque chose, on a besoin d’eux, d’autant qu’ils ne sont pas si nombreux. Il y a eu des soucis auparavant, des excès, mais on va instaurer ce nouvel état d’esprit. Il y a des comportements qu’on n’acceptera plus à l’avenir. Mais tout joueur qui peut apporter quelque chose est le bienvenu.»

Propos recueillis par Frank Simon pour francefootball.fr

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