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[Exclu TF] : A la découverte de Souheil Msahli Azagane

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Né à Almeria en Espagne, Souheil Msahli Azagane est un attaquant tunisien jouant pour l’équipe de division deux australienne de Richmond SC. Il a gentiment accepté de répondre à nos questions pour que les fans tunisiens le découvrent un peu mieux.

 

Avec l’université d’Almeria, j’ai joué une coupe d’Europe finissant avec la médaille d’argent

 

Souheil Msahli Azagane
Souheil Msahli Azagane avec sa famille

TF : Souheil, peux-tu te présenter et nous dire comment tu as atterri en Australie alors que tu es né en Espagne à Almeria ?

SMA : J’ai démarré le monde du foot à l’âge de 5 ans. Au fur et à mesure que je grandissais et apprenais, je jouais comme défenseur central. Mes entraineurs aimaient ma physionomie et ma bravoure pour arrêter les ballons sans me soucier de la dangerosité de la situation. Je dois admettre qu’à cette époque j’étais un peu costaud et lent.

Toutefois, quand j’ai déménagé avec ma mère à Malaga à l’âge de 10 ans, j’ai trouvé un autre niveau avec des joueurs talentueux et compétents. J’ai alors dû m’adapter à ce football. Je me suis entrainé 4 jours par semaine avec mon équipe La Unidad et je jouais au futsal dans mon quartier le reste de la semaine avec des garçons de 5 à 6 ans de plus que moi. Je me rappelle encore comment ma mère me disputait à chaque fois de ne pas avoir arrêté de jouer au foot. Je rentrais chaque jour avec des expériences et des blessures. Ensuite, mes entraineurs ont décidé de me mettre en attaque. Ils pensaient que j’étais dangereux dans les 18 mètres et que j’avais du talent en dribles, mais j’étais encore potelé et lent. Heureusement à partir de 14 ans je commençais à mincir et devenir bien plus rapide. J’ai alors joué comme attaquant et ailier, gauche et droit. J’ai eu la chance de joueur une demi-saison avec le Malaga FC dans les catégories jeunes en U15.

Pratiquement 75% des joueurs de Malaga FC, moi y compris, ont dû quitter le club quand l’actuel propriétaire et businessman qatari Al Thani a acheté le club. Il a remmené avec lui des dizaines de joueurs étrangers dans toutes les catégories.

Après, j’ai joué dans la plus forte des ligues régionales avec AD Malaka et à l’âge de 18 ans, déjà sénior, je suis retourné à Almeria pour jouer avec les CD Roquetas en Division B. Malheureusement, avec les difficultés économiques nous avons été relégués et le club a même disparu. J’ai alors réalisé que ce football en Espagne n’avait pas d’avenir tellement les clubs luttent en terme de salaires. J’ai de nouveau joué en ligue régionale pour le CD Oriente et en même temps pour une sélection des meilleurs joueurs d’université. Avec l’université d’Almeria, j’ai joué une coupe d’Europe finissant avec la médaille d’argent et nous avons gagné le championnat national espagnol des universités ainsi que le championnat andalou. Au travers de toutes ces compétitions universitaires j’ai affronté beaucoup de joueurs talentueux et professionnel de tous pays.

Dès que j’ai fini mon diplôme en 2014, à l’âge de 22 ans j’ai décidé de suivre ma famille et partir en Australie.

 

Souheil Msahli Azagane
Souheil Msahli Azagane

TF : Quelles étaient vos plus grandes réussites en Espagne ?

SMA : Je peux fièrement dire que ma plus grande réussite a été de faire partie d’une équipe de Division B du championnat espagnol en 2011 à seulement 18 ans. L’équipe de ma ville C.D. ROQUETAS m’a fait signer un contrat dans l’année et nous avons fait un bon parcours en Copa Del Rey (NDLR : Coupe du Roi).

 

nous étions menés 2-1 et j’ai marqué deux buts pour mener 3-2

 

TF : Et concernant l’Australie ?

SMA : Par rapport à l’Australie j’ai quelques images que je n’oublierais jamais. La première s’est passée quand j’étais en essai à Hume City. Ils m’ont appelé pour passer un test lors d’un match amical contre les Champions d’Asie et d’Australie, les Melbourne Victory. Quand je suis rentré sur la pelouse à la 70ème minute nous étions menés 2-1 et j’ai marqué deux buts pour mener 3-2. Malheureusement dans les dernières minutes, grâce à leur supériorité physique, ils l’ont emporté 4-3. Je n’oublierais jamais cette expérience, ni celle de la demi-finale de la FFA CUP (NDLR : Coupe d’Australie) encore contre Melbourne Victory à l’AAMI PARK. Tout le pays était concentré sur ce match, et je regarde encore les meilleurs moments du match et je suis enthousiasmé. J’ai eu une chance d’égaliser quand nous étions à 1-0, mais leur gardien a fait un énorme sauvetage.

 

TF : Tu as joué pour Hume City et après tu es parti à Richmond SC quand tu as senti que tu ne faisais plus partie des plans de l’entraîneur Lou Acevski. Qu’est qui t’a motivé pour rejoindre les Tigers ?

SMA : Bon évidement avec les résultats énorme que nous avons eu l’année d’avant à Hume City, beaucoup de joueurs clés sont partis et nous devions tout reprendre à zéro. Mon intention était de rester jusqu’au bout et de me battre pour refaire au minimum une demi-finale de coupe et gagner le championnat, mais je commençais à me sentir triste parce que je ne jouais pas assez, j’ai donc décidé de partir pour m’améliorer et avoir plus de temps de jeu. Nous nous sommes séparés en bon termes, je n’ai que du positif à dire au sujet de Lou Acevski qui a cru en moi, ainsi que les dirigeants de Hume City.
TF : La deuxième division comporte environ une centaine d’équipes dispersées sur 9 régions. Comment une équipe rejoint la A-League (NDLR : 1ère division) ?

SMA : Malheureusement le système fonctionne très différemment de ce qui se fait dans le reste du monde. Les équipes de deuxième divisions ne peuvent qu’être reléguée et aller plus bas. Pour certaines raisons elles ne peuvent pas être promues en A-League. Le seul moyen d’aller en première division est d’être choisi.
TF : Tu es connu sous le nom de Sergio en Australie, d’où vient ce surnom ?

SMA : C’est une histoire assez drôle, mes coéquipiers m’ont surnommés Sergio pour mon immense amour pour le Real de Madrid et parce que je porte toujours le maillot de Sergio Ramos du Real Madrid ou de l’Espagne. Ici ils aiment tous le Barça. Nous avons donc des débats long et chaud lorsque le Clasico approche ou lorsque il y a la Champion’s League. En plus de ça mon nom est difficile à prononcer pour les australiens (rire).

 

Souheil Msahli Azagane
Souheil Msahli Azagane

TF : Quels sont les principales différences entre la division 2 australienne et la division 2 espagnole ?

SMA : La Division 2 espagnole est probablement aussi forte que la Liga et le système de relégation la rend intéressante et attractive. Alors qu’en Australie, les deux divisions continuent de jouer les longues balles. On n’est pas habitué à garder le ballon et le faire tourner, dribbler, faire des une 2 etc…La préparation de présaison est aussi différente. Ici en Australie on se concentre beaucoup sur le fitness mais on a tendance à oublier la musculation ou le renforcement des muscles de la jambe, la formation de base, etc…Les entrainements sur les plages espagnoles me manquent…

 

TF : A quel championnat peux-tu le comparer ?

SMA : Hum…C’est une question difficile mais je dirais c’est comparable au football scandinave et particulièrement la deuxième division.

 

Mon club favori est le Club Africain

 

TF : Suis-tu le football tunisien ? Si oui quels sont tes équipes et joueurs préférés ?

SMA : Oui je suis le football tunisien, plus spécialement tout ce qui concerne l’équipe nationale. Mon club favori est le Club Africain, parce que mon cousin a joué pour eux il y a quelques années. Il s’agit d’Anis Amri et j’avais l’habitude de voir leur présaison au parc. Si vous me demandez mon joueur préféré je vais vous répondre directement Zied Jaziri. Je m’identifie tellement à lui parce que j’aime donner tout ce que j’ai, jusqu’à la dernière goute et le sifflet final.

 

TF : Et l’Equipe nationale ?

SMA : Ces deux dernières années l’espoir est revenu avec l’équipe nationale. Après quelques années de déceptions je crois fermement dans la génération qui est en cours de construction pour montrer la vraie identité tunisienne. Nous allons nous qualifier à la Coupe du Monde et gagner la CAN 2017.

 

TF : Quels sont tes meilleurs souvenirs avec l’équipe nationale ?

SMA : Certainement le match face à l’Espagne en Coupe du Monde 2006 en Allemagne. La façon dont nous avons terrifié les espagnols a été magnifique…Et la finale de la Coupe d’Afrique des Nations en 2004. Jaziri, encore une fois, a tenu tête pour toute l’équipe et ramené la coupe à la maison.

 

TF : Quels sont tes plans pour les prochaines années ?

SMA : Maintenant, j’ai 24 ans et je suis à mon apogée, je pense revenir en Europe ou en Afrique, l’Asie pourrait aussi être une possibilité. Mon but est de m’appuyer sur ce que j’ai appris dans ce pays, j’ai beaucoup appris et progressé notamment dans les matchs durs et les longs ballons que je voyais rarement en Espagne.

 

TF : Tu penses que tu pourrais jouer un jour en Tunisie ?

SMA : Oui, honnêtement je pense que je pourrais un jour jouer en Tunisie, pourquoi pas. La qualité des joueurs la bas a bien progressé et le football s’est considérablement développé. Je suis attiré par la Tunisie dans ce sens.

 

TF : Un dernier mot pour nos TFistes ?

SMA : Je les remercie par avance de lire mon interview et de suivre votre site. C’est eux qui font que les sites sont plus grands et qui rendent les joueurs populaires parmi la population. Merci à vous tous et j’espère vous voir un jour dans les stades.

 

Majed

Passionné de football depuis mon jeune age, je suivais mes deux équipes favorites, l'Espérance Sportive de Zarzis et le Club Africain que j'ai découvert à l'époque des Lotfi Mhaissi, Hédi Bayari, Kamel Chebli et Lassaad Abdelli. J'ai réellement rejoint Internet en 1994 en étant à l'ENSAM pour ensuite gérer le forum du CA en 1996 puis plusieurs sites personnels dédiés au CA et à l'ESZ. J'ai fondé Tunisie-Foot.com en 1998 au travers d'un site traitant du football tunisien qui aura son nom de domaine et son serveur dédié en 2000.
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