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[Exclu TF] : Dylan Bronn, une ascension en toute simplicité !

Dylan Bronn est le type de joueur qui a eu une ascension fulgurante en passant de la 8e division à la Ligue 2 en peu de temps. Défenseur du Chamois Niortais depuis le début de la saison, Tunisie-Foot a cherché à mieux connaitre ce joueur plein d’humilité compte tenu de ses origines tunisiennes. Nous avons été surpris par l’enthousiasme et la simplicité de ce bonhomme que nous vous laissons découvrir en lisant l’interview. Bonne lecture.

 

TF : Bonjour Dylan, on te remercie de nous avoir donné l’exclu d’être le premier média Tunisien à qui tu accordes une interview. Avant toute chose, peux-tu te présenter aux internautes de TF ?

DB : Je m’appelle Dylan Bronn, j’ai 21 ans, je pèse 77 kg, je mesure 1m86 et j’évolue au poste de défenseur central.

 

TF : Tu as signé ton premier contrat pro avec les Chamois Niortais l’été dernier, comment as-tu déjà atterri dans le football puis par la suite à Niort ?

Dylan Bronn
Dylan Bronn avec l’AS Cannes

DB : J’ai commencé à jouer au football à l’âge de 4 ans à l’AS Cannes. J’y ai toujours évolué et donc été formé là-bas. C’est un grand club historique. J’y ai fait toutes mes classes.

Je suis parti faire un essai au Chamois Niortais en mars 2016. Ils avaient validé l’essai, mais pour l’équipe réserve au départ. L’été, j’étais chez moi pour me préparer physiquement pour l’équipe réserve et j’ai eu un appel téléphonique du coach de la Ligue 2. Il m’a demandé de venir tout de suite pour m’entrainer parce qu’il y a des joueurs blessés. J’y suis donc allé. Cela s’est bien passé pour moi. J’ai réussi à jouer directement le premier match de Ligue 2 la première journée contre le RC Lens. Les matchs se sont ensuite enchainés.

 

J’essaie de rester le plus simple possible.

 

TF : Tu as donc saisi une opportunité que tu n’as pas lâchée. Cela te mène aujourd’hui à 20 matchs en Ligue 2 pour ta première saison principalement en tant que titulaire. Comment as-tu vécu et géré cette ascension ?

DB : Le plus sereinement possible. J’essaie de rester le plus simple possible. C’est un tout nouveau métier pour moi. J’étais encore amateur il y a quelques mois donc j’essaie de prendre les choses comme elles arrivent et de surtout ne pas me poser de questions. J’évite de me mettre de la mauvaise pression. Voilà, je prends les jours comme ils arrivent, les matchs comme ils arrivent, les uns après les autres.

 

TF : Les Chamois Niortais occupent la 9e place du classement de Ligue 2. Peux-tu nous dire un mot sur le club ?

DB : Mon agent a contacté les dirigeants de Niort qui m’ont convoqué après avoir regardé mon profil et cela c’est bien passé. J’ai eu cette chance, car c’est un club sain avec beaucoup de valeurs. Il n’y a pas de pression médiatique. On peut y évoluer le plus sereinement possible. J’ai tout de suite accroché avec ce club. C’est un club familial où tous les gens sont droits et simples.

 

TF : On te sait polyvalent, quel est ton poste de prédilection ? Tes références dans le football mondial ?

Dylan Bronn
Dylan Bronn

DB : Mon poste de prédilection, c’est défenseur central. C’est vraiment être face au jeu et avoir le jeu devant et avoir la vision devant. C’est ce que je préfère le plus. Après, c’est vrai que j’ai évolué en tant qu’arrière droit et milieu défensif pour dépanner. C’est toujours bien d’avoir des solutions pour l’équipe.

Mes références de joueurs, j’en ai deux. Déjà, Thiago Silva, c’est vraiment un modèle pour moi. Il n’est pas très costaud physiquement, mais dans les duels, il est d’une agressivité et d’une sérénité incroyable. C’est un modèle dans ses relances, un meneur d’hommes, c’est cela que j’aime chez lui. Il y a aussi Raphael Varane pour sa rapidité, sa vélocité et sa capacité d’anticipation. Il est jeune aussi, il est aussi passé par la case Ligue 2 au RC Lens et maintenant il se retrouve au Real Madrid titulaire à joueur tous les matchs. C’est quelqu’un qui me fait rêver.

 

TF : Quelles sont tes qualités et tes possibilités d’amélioration sur le terrain ?

DB : Mes qualités, je ne sais pas si c’est à moi de les juger, mais je pense que je vais assez vite dans mes courses pour un défenseur central. J’ai des facilités d’anticipation et j’adore ça. Malgré mon physique, je ne suis pas un tank, je suis très agressif sur les adversaires et notamment les attaquants. Je pense que ça vient du monde amateur et de championnat où c’est en quelque sorte la guerre [rires].

Sur les améliorations, c’est déjà avoir fait plus de matchs pour emmagasiner de l’expérience et aussi m’élargir physiquement. On regarde en Angleterre ou dans d’autres pays, ce sont tous des armoires [rires]. Il faut que je m’épaississe quoi. Je travaille tous les jours là-dessus à l’entrainement pour arriver à ce que je veux.

 

…j’y vais en vacances d’été dans ma famille maternelle à Teboursouk

 

TF : Parlons de tes attaches avec la Tunisie. Lesquelles sont-elles ? Tu y vas régulièrement ?

DB : Depuis tout petit, j’y vais en vacances d’été dans ma famille maternelle à Teboursouk. Toute ma famille est là-bas. J’ai deux tantes et deux oncles, et tous les cousins et cousines. J’y vais donc souvent, sauf depuis deux ans. J’ai profité de l’été pour travailler physiquement et essayer justement d’avoir un bon club à la clé.

Je me suis toujours régalé là-bas quand j’y suis allé. Les gens là-bas sont vraiment formidables, ils ont un grand cœur. J’adore ces gens, car ils ne se prennent pas la tête, ils ne se la pètent pas. J’adore les gens simples qui ont des valeurs et c’est le cas des Tunisiens.

…je leur ai répondu un grand oui.

TF : Des informations émanant principalement des réseaux sociaux (NDLR Les Aigles de Carthage notamment) indiquent que tu as été approché par la FTF. Peux-tu nous confirmer ? Comment se sont passés les contacts ? La sélection tunisienne t’intéresserait-elle ?

Dylan Bronn
Dylan Bronn signe avec Niort

DB : Oui, je confirme. Ils se sont renseignés sur moi et mes origines. Ils ont regardé des matchs et décortiqué tout ça pour connaitre mon niveau. Ce sont des personnes de la Fédération qui m’ont contacté par téléphone et qui m’ont demandé si un jour ça m’intéresserait de porter le maillot de la Tunisie et je leur ai répondu un grand oui [rires]. Cela serait un immense bonheur et un grand honneur de porter le maillot des Aigles de Carthage. Je suis un supporter tunisien et je regarde leur match. Oui, ce serait vraiment un honneur pour moi.

 

TF : Est-ce que tu suis le football tunisien ? As-tu une équipe préférée ?

DB : Oui, je le suis, mais pas comme le championnat français. Je n’ai pas de club préféré, mais le Club Africain et l’Espérance Sportive de Tunis c’est un super derby chaud bouillant. D’ailleurs, j’ai des cousins qui supportent l’un ou l’autre club et c’est la guerre. On regardait les matchs et c’était vraiment marrant parce qu’ils se faisaient la guerre pour ça. Je pense qu’il y a plus d’engouement pour ce match que pour un Marseille-Paris. C’est exceptionnel et magnifique d’avoir ça dans le foot et c’est ce qui le rend beau. L’Étoile Sportive du Sahel est aussi un club costaud.

 

…je suis un supporter tunisien et je regarde à la télévision les compétitions.

 

TF : En ce qui concerne l’Équipe Nationale, qu’as-tu pensé de leur dernière CAN ? Les joueurs qui t’ont le plus impressionné ? Est-ce que tu en connais ?

DB : Je suis les matchs de l’équipe nationale, je suis un supporter tunisien et je regarde à la télévision les compétitions, mais aussi des matchs amicaux notamment avec mon beau-frère qui est tunisien et un supporter du Club Africain.

J’ai donc regardé la dernière CAN. Dans les phases de poule, j’ai été impressionné par le jeu qui a été mis en place dans les passes et dans les mouvements notamment. Même mon équipe de Niort savait que je regardais les matchs et était positivement surprise parce que c’était vraiment une équipe qui jouait au ballon.

C’est plutôt rare de voir ça à la CAN. D’habitude, ce n’est pas très technique. La Tunisie a relevé le niveau. C’était beau à voir jouer.

Au milieu, il y a avait Msakni, Khazri et Sliti qui m’ont vraiment impressionné, surtout contre l’Algérie. Pour moi, c’est comme s’ils avaient gagné la CAN quand ils ont battu l’Algérie. C’était LE match référence au niveau du jeu. C’était vraiment magnifique.

J’ai croisé des joueurs sur le terrain de Ligue 2, mais je suis tout nouveau donc je ne sais pas s’ils savent que j’ai des origines tunisiennes. Je connais un peu Yoann Touzghar, il habite à 5 minutes de chez moi à Cannes. Je le connais un tout petit peu, ça nous est déjà arrivé de parler ou de nous saluer sur le terrain. J’ai croisé Idriss Mhirsi avec le Red Star, je joue contre eux vendredi (NDLR Interview réalisée le lundi précédant le match). Il y a aussi Chaouki Ben Saada avec Troyes. C’est un super joueur, c’est le haut niveau. Je sais que Sliti est à Lille, il était au Red Star l’année dernière, c’est un super joueur.

 

TF : Quels sont tes plans pour les prochaines années ?

DB : Je ne calcule pas. J’essaie de progresser au maximum. Je viens de trop loin pour me projeter et de me dire : « essaie d’aller vers ci ou vers ça ». C’est de faire le maximum de match. Chaque match pour moi c’est le premier et le dernier. Je les aborde comme ça. Progresser, c’est surtout ça qui m’intéresse le plus. Les choses viendront ou pas, on verra. Je joue au football sans me prendre la tête.

 

Un dernier mot pour nos TFistes ?

Tout d’abord, je suis ravi de me présenter à eux. J’espère vraiment qu’un jour j’aurais l’occasion de jouer pour le peuple tunisien et de représenter cette magnifique nation parce que ça me tient à cœur. La Tunisie est un pays de football et les gens sont tous derrière leurs équipes et ça, je le sais. Ce serait vraiment un grand honneur pour moi de représenter tous ces gens-là.

 

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