Dylan Bronn (Servette FC)

  • Bronn est entrain de tatouer de rage les rageux.

    Les rageux qui le boycott ici, enfin surtout un, dois transpirer a chaque fois que Metz gagne, et qu’il fait un bon match, surtout que ses stars à lui, se sont retrouvée dans des campagne de blé turc.

    Message modifié 1 fois, dernière modification par réal de madrid ().

  • 7e DIVISION, LIVREUR DE SUSHIS : L’ÉTONNANT PARCOURS DE BRONN


    Avant de s’affirmer comme l’une des valeurs sûres de la Ligue 1, l’international tunisien de Metz Dylan Bronn a connu une trajectoire atypique. Et ce fan de Bourvil aime cultiver sa différence.


    PASSÉ DE LA 7e DIVISION avec l’AS Cannes à l’été 2014 au Mondial en Russie sous le maillot de la Tunisie, le pays de sa mère, en 2018 (1 but, contre la Belgique), Dylan Bronn, 25 ans, éphémère livreur de sushis, s’est révélé sur le tard. Désormais à Metz, l’un des hommes de base de la défense lorraine (20 matchs sur 20 cette saison) véhicule avec lui une bonne humeur et une spontanéité rafraîchissantes. Bien dans son club et dans sa tête, il s’est confié en toute simplicité.


    Êtes-vous conscient, un an après votre arrivée à Metz, d’être déjà devenu un cadre du groupe ?


    Le coach m’accorde sa confiance. En retour, je donne tout. C’est dans ma nature de ne jamais tricher, il n’y a pas mieux pour gagner le respect. J’ai toujours eu en moi cette âme de leader. J’aime accompagner mes partenaires. Les pousser. Tous autant que nous sommes, on doit apporter de la confiance aux coéquipiers et nous tirer vers le haut les uns les autres.


    Qu’a changé pour vous le remplacement de Hognon par Antonetti en octobre ?


    Sans être parmi nous, le coach Antonetti était demeuré proche du groupe. Le lien n’avait jamais été rompu. Dans l’intervalle, Vincent Hognon a rempli tous les objectifs fixés. Humainement, il s’agit d’une personne exceptionnelle. Très proche des joueurs. Son refus de redevenir numéro 2 se comprend. Il avait ses raisons. Elles sont respectables. Tout être humain a l’ambition d’aller plus haut. Il en a les capacités.


    Quelle est la nature de vos rapports avec Antonetti ?


    Il m’apporte énormément. Avec son vécu, il nous apprend le football un peu comme à l’école. Il explique des choses nouvelles. A son contact, je progresse au quotidien.


    Metz 10e de Ligue après 20 journées, c’était prévisible ?


    En août, le challenge était d’obtenir un meilleur classement que la saison passée (15e). Pour l’instant, on est sur la bonne voie, même si les écarts sont minces. On a encore des lacunes logiques au regard de la jeunesse de l’effectif, mais on apprend. Peu importe l’équipe en face, on pénètre sur le terrain pour lui faire mal.


    Votre parcours est atypique. Cultivez-vous votre différence dans un monde du foot un peu formaté ?


    J’ai conscience d’avoir une trajectoire différente. J’ai beaucoup de chance d’en être là aujourd’hui. Adolescent, j’étais un peu foufou, plein de sève avec le désir de profiter de la vie. Je n’ai pas emprunté le cursus classique en intégrant un centre de formation. C’est peut-être mieux ainsi. Je ne sais pas si j’aurais accepté, à 13 ou 14 ans, certains sacrifices. J’aime bien mon chemin.


    Voici six ans, quand vous jouiez en 7e division, vous imaginiez-vous un jour en Ligue 1 ?


    A 18 ans, lorsque j’ai intégré la CFA à l’AS Cannes, l’équivalent de la 4e division, je caressais une ambition raisonnée. Mais quand le club, confronté à des problèmes financiers, a été rétrogradé administrativement en DHR (NDLR : 7e échelon national) à l’été 2014, j’ai pris un coup au moral. La Ligue 1 relevait plus du rêve, voire de l’utopie, même si elle n’a jamais quitté un coin de ma tête. Je visais alors, au mieux, le National.


    Vous livriez aussi des sushis entre deux foot-volleys sur le sable de Cannes…


    J’ai dépanné un pote pendant trois ou quatre jours. Il venait d’ouvrir un restaurant. Il m’a demandé si je pouvais livrer le temps de trouver quelqu’un. Comme j’étais disponible dans la journée, j’ai accepté. Attention, je ne menais pas une vie minable. Chez mes parents, j’étais comme un coq en pâte. Je profitais de mes amis. La plupart se lèvent à 6 heures du matin, encore aujourd’hui, pour aller bosser. Ces gens-là inspirent le respect. Nous, on est des privilégiés. Pour avoir connu le football d’en bas, j’apprécie davantage ma situation actuelle. Mais je n’oublierai jamais d’où je viens.


    Votre vie d’avant représente-t-elle une forme de garde-fou ?


    La grosse tête, très peu pour moi ! Mes parents sont mariés depuis quarante ans. Ils s’aiment toujours autant, si ce n’est plus. Ils m’ont inculqué certaines valeurs. Je m’efforce de m’y tenir. J’ai été élevé au sein d’une famille aimante. Adolescent, je sortais pas mal, je voyais des potes. Je n’avais aucune visibilité pour mon futur, si ce n’est de taper dans un ballon au niveau amateurs. Mon frère aîné était là pour me guider et m’éviter de m’écarter de la bonne trajectoire.


    Visiblement, il y est parvenu…


    Oui. Je suis tranquille, gentil avec tout le monde. J’essaie juste d’être moi-même, de sourire et d’apporter de bonnes ondes. Sur un terrain, je ne me mets aucune pression. Le football demeure un jeu, un plaisir. Je ne fixe pas de limite.


    Bourvil, avec sa chanson « Salade de fruits », figure-t-il toujours en bonne place dans votre playlist ?


    Bien sûr. Je ne suis pas dans les codes. J’ai des goûts assez éclectiques. Ça va du rap US à la variété française en passant par le rock. Je reste une énigme musicale pour mes amis. En soirée, il m’arrive de mettre des chansons qui cassent l’ambiance. J’adore. Bourvil, c’est grâce à mon père. Quand je vivais avec lui, il chantait ces refrains toute la journée. Mes partenaires me prennent un peu pour un ovni.


    Comme un concert ou un film, un match de football a-t-il un sens en l’absence de public ?


    On vit depuis plusieurs mois une situation frustrante. Comme professionnel, on s’adapte. On s’emploie à en faire abstraction. Mais l’essence même de notre sport, du sport en général, est de se pratiquer devant du public. Je ne peux concevoir un stade en l’absence de public, sans chants, sifflets ou applaudissements. Il manque un ingrédient indispensable à la beauté du foot. Vivement le retour du public !

  • Pour info: pour les prochaines fois, colle le lien de l'article et indique en amont de quoi il s'agit.:pouce:

Participate now!

Vous n’avez pas encore de compte? Inscrivez-vous maintenant et faites partie de notre communauté!