Sans vouloir donner de leçons à personne, étant moi même médecin et vivant d'assez près cette pandémie :
-Non, le COVID ce n'est pas comme une grippe "habituelle". La grippe tue effectivement des gens, les emmène en réanimation, mais en terme de virulence (% de mortalité/admission en réanimation chez ceux qui sont malades) et de contagiosité, il n'y a absolument aucune comparaison possible avec le Sars-COV2.
- Concernant les vaccins :
* Ils ont été peu étudiés : C'est complètement faux. Le nombre de personnes sur lesquels ont été étudiés ces vaccins est de très loin supérieur aux vaccins précédents. Tous les laboratoires d'immunologie/virologie travaillent sur le vaccin, d'où les délais plus rapides. Les études avec les résultats de chacun des vaccins sont publiés dans des revues scientifiques dont l'intégrité est indiscutable (qui existent bien avant les laboratoires pharmaceutiques), et qui sont d'ailleurs en accès libre pour ceux que ça intéresse
* Nous avons peu de recul : C'est vrai, c'est indéniable. Maintenant mettons les choses dans leur contexte : il n'y a jamais eu d'étude avant de sortir un médicament/un vaccin/ou tout autre produit pharmaceutique qui a duré 15 ou 20 ans pour estimer les risques au long terme. Nous travaillons d'une part par mimétisme par rapport aux produits précédents (nous avons des centaines de vaccins avec des dizaines d'années de recul sans signal alarmant au long cours) et surtout sur la notion du bénéfice et du risque. Nous avons d'un coté un risque théorique sans aucun élément objectif, de l'autre une épidémie qui a déjà tué 4M de personne dans le monde (sans compter les "morts" économiques). Enfin, ce n'est parce qu'un vaccin est sur le marché que nous fermons les yeux derrière. Nous sommes extrêmement vigilants quant aux effets secondaires/complications possibles. Or nous en sommes à presque 1 millards de vaccinés dans le monde (1 milliard!!!) et dieu merci pas d'élément alertant pour l'instant
* Je suis en bonne santé, je ne vois pas pourquoi je me vaccinerai : Le problème n'est pas tant d'avoir des formes légères quand on est en bonne santé (et ce qui est d'ailleurs loin d'être systématique, d'autant plus avec les variants), le problème c'est que tant qu'on n'est pas immunisé on est un vecteur potentiel de transmission, qu'on peut infecter des personnes plus fragiles d'une part, et "contribuer" à ce que le virus continue a tourner (et a muter!) d'autre part. Tant qu'il n'y a pas une grande majorité de la population qui sera vaccinée, le virus pourra continuer a se transmettre, et le risque principal c'est qu'il mute (avec des mutations de plus en plus contagieuses, c'est le principe de la sélection naturelle) voir dans le pire des cas qu'on arrive a une forme dont la mutation résiste aux premiers vaccins. Il faut limite voir la vaccination comme un effort collectif, altruiste et pas forcément penser qu'à sa seule personne.
Pour les traitements "naturels", évidemment les gens qui ont des défenses immunitaires plus solides sont en moyenne moins à même de faire de formes graves. Malheureusement, si nous avions eu un quelconque produit efficace chez tout le monde ça se saurait (d'autant plus sur une pandémie mondiale) et nous l'utiliserions avec plaisir. Mais jusqu'a maintenant, la seule chose qui a montré une diminution de la mortalité de l'entrée en réanimation, c'est les vaccins. Et ce n'est pas un hasard si les pays qui s'en sortent le mieux actuellement sont ceux qui sont les plus vaccinés.