Et voilà d'où vient la manipulation de certains au sujet de considérer al Mawled comme bid'a : http://www.sunnisme.com/articl…r-le-mawlid-65349487.html
Sur ce... Saha Mawled à tous !!!
Et voilà d'où vient la manipulation de certains au sujet de considérer al Mawled comme bid'a : http://www.sunnisme.com/articl…r-le-mawlid-65349487.html
Sur ce... Saha Mawled à tous !!!
Bon à tout ceux qui osent parler de bid'a pour le Mawlid :
L'avis des savants sur la commémoration de la naissance du Prophète Muhammad [al-Mawlid]
Bismillâh ar-Rahman ar-Rahim,
En ces temps ou une poignée de savants contemporains [et ceux qui les suivent], petits en nombre dans le monde Musulman, mais très présents sur le web, se mettent à crier à l'innovation (bida'a) quand on parle de célébrer la naissance du Prophète , il semblait important que ce sujet soit ici abordé.
Pour comprendre de quoi il s"agit, il est essentiel de savoir que l'innovation (bida'a), n'est pas un statut juridique en soi et ne signifie donc pas forcement quelque chose à rejeter.
L’Imam Al-Bayhaqi rahimahullaah.gif rapporte dans son Manaqib, la parole de l'Imam ash-Shafé'î http://idata.over-blog.com/2/24/31/73/radiallahanhou.gif qui a très bien expliqué la définition de l'innovation.
Il a définit l'innovation ainsi : « Les innovations sont de deux types : l'un est ce qui est innové et qui rentre en conflit avec le Livre, la Sunna, un rapport d'un Compagnon [athar] ou un consensus ; cette innovation est un égarement. L'autre type est ce qui est innové à partir du bien et qui ne rentre pas en conflit avec quoi que ce soit de ce qui est précédemment cité; il s’agit alors d’une innovation qui n'a rien de blâmable ».
Parmi ces bonnes coutumes que les savants ont encouragé et accepté on peut citer : La construction d'écoles pour l'apprentissage de la Sharî'ah, la commémoration du Mawlîd, la prière de Tarawîh en congrégation, la mise en place d'outils scientifiques dans les différentes sciences islamiques (règles, fondements, classification des hadiths), les calendriers avec les horaires de prières, les haut-parleurs dans les mosquées pour l'adhan, l'étude approfondie de la langue Arabe, la construction des minarets, etc ...
Lire à ce sujet l'article : Existe-t-il de bonnes innovations en Islam ?
Commémorer la naissance du Prophète Muhammad est un acte que la très grande majorité des shouyoukh du monde musulman ont accepté et continuent d'accepter. A la lecture de ces avis de très grands savants musulmans sur la question du Mawlid, chacun pourra peser les dires de sommités de science qui œuvrent depuis des siècles pour l'islam face à une poignée de savants contemporains radicaux qui dénigrent cette commémoration. Qu'Allâh comble nos pieux savants de Son infinie Miséricorde, les récompense pour leurs efforts et qu'Il (Exalté soit-il) leur pardonne leurs erreurs.
Salut et bénédictions sur Sayyiduna Muhammad , sa famille et ses compagnons.
Les grands Savants de L'Islam qui ont autorisé la célébration du Mawlid :
- Sheikh Ahmad Ash-Sharabâsî déclare : " Nous avons besoin de nous souvenir de toute chose liée au Messager de Dieu , car il est le modèle par excellence pour tout musulman. Ainsi, il n'y a pas de mal à ce que les musulmans, aux quatre coins de la terre, profitent de cette occasion - la naissance du noble Prophète - pour étudier sa Sunnah , sa prédication, ses nobles manières, et pour approfondir leur compréhension de la religion et du Livre de leur Seigneur, pourvu que cela les pousse à multiplier les oeuvres pies et les efforts dans le bien. Nous devons donc comprendre que la célébration de la naissance du plus noble Messager, Muhammad , est une bonne habitude. Il n'y a aucun mal à ce que les musulmans lui accordent des soins et se réunissent à son occasion, à condition que leur célébration reste dans le cadre de ce que Dieu a légiféré et autorisé. " [1]
- L'imam as-Suyuti a écrit tout un chapitre sur la validité du Mawlid ou il dit ceci : " Il y a une question qui était posée concernant la commémoration du Mawlid du Prophète au mois de Rabi ' Al-Awal : Quelle est la décision légale religieuse à cet égard, c'est bon ou mauvais ? Celui qui le célèbre est-il récompensé ou non ?" La réponse selon moi est comme suit : Pour commémorer le Mawlid qui réunit essentiellement les gens ensemble, récitant les parties du Qour'an, relatant des histoires de la naissance du Prophète et les miracles qui l'ont accompagné, est une des bonnes innovations (bid'a hassana); et celui qui le pratique est récompensé, parce qu'il implique la vénération du statut du Prophète et l'expression de la joie pour sa naissance honorable. " [2]
- L'imam al 'Iraqi (le sheykh des huffad du hadith) a écrit un ouvrage également sur le sujet. [3]
- L'imam as-Sakhawi dit dans ses fatawi : " La commémoration du Mawlid a été innovée après les trois premiers siècles. Par la suite, les gens de l'Islam dans les grandes villes des différents pays n'ont pas cessé de commémorer le Mawlid, de donner les différentes sortes d'aumônes durant ses nuits, et de s'appliquer à la lecture de l'histoire de sa noble naissance, et tous les mérites largement répandus rejaillissaient sur eux grâce à ses bénédictions." [4]
Il a également déclaré : " Le Mawlid a été introduit trois siècles après le Prophète, et toutes les nations Musulmanes l'ont célébré et tout 'Ulama (savant) l'a accepté, en adorant Allâh seul, en donnant des donations et en lisant la Sira du Prophète . "
- L'imam al-Shihab al-Qastalani le commentateur du Sahih al-Boukhâri a dit : " Qu'Allâh ait pitié de celui qui rend les nuits du mois de la naissance du Prophète en festivités afin de réduire les souffrances de ceux dont les cœurs sont malades ! " [5]
- L'imam Abu al-Khattab ibn Dihya a écrit tout un mujallad dessus. On y trouve tous ses arguments ainsi que les noms des savants qui fêtaient al-Mawlid à son époque. [6]
- Sheikh 'Atiyyah Saqr, ancien président du Comité de Fatwa de l'université d'Al-Azhar ash-Sharîf, dit à propos de la commémoration de Mawlid : " Mon opinion est qu'il n'y a pas de mal à faire cela, notamment à cette époque où les jeunes ont bientôt oublié leur religion et leur gloire, noyés dans les autres célébrations qui dominent tyranniquement les célébrations religieuses. Cette célébration doit consister à méditer sur la vie du Prophète et à faire des œuvres qui immortalisent le souvenir de la naissance du Prophète, par exemple, en construisant des mosquées ou des instituts, ou toute autre bonne œuvre qui lie celui qui la contemple au Messager de Dieu et à sa vie. " [7]
- Sheykh Ahmad ibn Zayni Dahlan, le Mufti de la Mecque a écrit : " Célébrer le Mawlid et se rappeler le Prophète est accepté par tous les savants musulmans. " [8]
- L'imam as-Subki a dit : " Quand nous célébrions l'anniversaire du Prophète , un grand état de 'uns' (caractère familier) vient à notre cœur et nous sentons quelque chose spécial."
- L'imam Shawkani a dit : " Il est permis de célébrer l'anniversaire du Prophète. " [9]
- Mullah 'Alî Qari a tenu le même avis dans un livre écrit spécifiquement soutenir la célébration de l'anniversaire du Prophète. [10] Dans un autre ouvrage il stipule que le Mawlid est une manière d'honorer et de montrer l'estime que nous avons pour le Prophète .
- L'imam Abu Shama, le sheikh de l'imam an-Nawawi, a dit dans son livre sur des innovations ayant droit : " La meilleure innovation (bida'a hassana) en notre jour est le souvenir de l'anniversaire du Prophète. Ce jour, les gens donnent beaucoup, font beaucoup d'adoration, montrent beaucoup d'amour au Prophète et donnent beaucoup de remerciements à Allâh Tout-puissant pour l'envoi parmi eux de Son Messager, et pour préserver la Sunna et la Shari'a. " [11]
- L'Imam Mohammed bin Abu Bakr Abdullâh al-Qaisi al-Dimashqi confirme sa permissivité dans plusieurs de ses ouvrages. [12]
- Hafiz Ibn Hajar al-Haytami a dit : " Comme les Juifs ont célébré le jour de Ashoura en prenant part au jeûne pour remercier Allâh, nous devons aussi célébrer le jour de Mawlid. "
Il a aussi déclaré : " On remercie Allâh pour la faveur qu'Il a donnée un jour particulier ou pour un grand bienfait, ou pour la prévention d'un désastre. Ce jour est célébré chaque année ensuite. L'action de grâces entraîne les formes diverses d'adoration comme la prosternation, le jeûne, l'aumone et la récitation de Qour'an et quel plus grand bienfait y a t-il que l'apparition de ce Prophète, le Prophète de la Miséricorde, en ce jour de Mawlid ? ".
- Ibn Hajar 'al-Asqalani a dit qu'il y a un dalil pour cela, il a fait référence à un hadith sahih où un compagnon demanda au prophète : " Pourquoi ya Rassul Allâh jeûnes-tu le lundi ? " Sayyidna Muhammad a répondu : " Car c'est le jour où je suis né ". L'imam Ibn Hajar al-'Asqalani a dit : " Le Prophète lui-même commémorait sa naissance. "
- Ibn Al-Jawzi a composé un livre de poésie et de Sira destiné à être lu lors des célébrations du Mawlid. [13]
- Sheykh Hisham Muhammad Kabbani écrit : " Célébrer l'anniversaire du Prophète est un acte que tous les Ulamas du monde musulman ont accepté et continuent d'accepter. Cela signifie qu'Allâh l'accepte, car selon le hadith de Ibn Mas'oud rapporté dans le Musnad de l'Imam Ahmad : « Tout ce que la majorité des Musulmans considère juste est vrai pour Allâh, et tout ce que la majorité des Musulmans considère faux est faux pour Allâh » ".
- L'imam Shams ud-Din ibn al-Jazri, l'imam des récitateurs, a écrit un livre qu'il a nommé : "Le parfum de l'annonce de l'anniversaire Béni ".
- Sheikh al-Qardawi approuve également la célebration du Mawlid en ces termes : " Actuellement, célébrer l'anniversaire du Prophète signifie célébrer la naissance de l'Islam. On est censé en une telle occasion rappeler aux gens comment le Prophète a vécu. Je pense que ces célébrations, si elles sont faites de la façon appropriée, serviront un grand but, rapprochant les Musulmans des enseignements d'Islam et de la vie et de la Sounna du Prophète . " [14]
- Sheykh Al-Muhaddith Sayyid Muhammad al-Maliki a dit : " Combien de fois avons-nous dit que le jour du Mawlid de notre maître Muhammad n'est pas un Aïd, et nous ne le considérons pas comme un Aïd, parce qu'il est supérieure à l’Aïd, plus important et plus noble. Un Aïd ne vient qu'une fois par an, quant à la célébration de son Mawlid et la considération de son souvenir et de la Sira, cela doit être permanent et non limité à un moment ou à un lieu donné! " [15]
- Sheykh ibnou Taymiyya a écrit : " Même si nos prédécesseurs ne le faisaient pas (comprendre : ne célébraient pas le Mawlid) et qu'ils avaient de bonnes raisons, il n'y a rien qui soit contre (cette célébration). " [16]
Il dit également dans son encyclopédie de Fatawa : " Célébrer et honorer la naissance du Prophète et en faire un moment exceptionnel, comme le font certains, est une bonne chose en laquelle réside une grande récompense, à cause de la bonne intention d'honorer le Prophète ". [17]
- Al-Hafiz Ismaïl Ibnou Kathir le célèbre exégète autorise également la célébration du Mawlid et enchante cette fête dans un de ses ouvrages. Il a dit : " La nuit de la naissance du Prophète est une magnifique, noble, bénie et sainte nuit, une nuit de bonheur pour les croyants, pure, radieuse avec des lumières, et des prix inestimables ". [18]
- Ibn Qayyim al-Djawziyya, le plus célèbre et meilleur élève d'Ibn Taymiyya, écrit : " Écouter une belle voix célébrer l'anniversaire du Prophète ou célébrer l’un des jours saints de notre histoire apporte la paix dans le cœur, et apporte au cœur de l'auditeur la lumière du Prophète , et il boira plus encore à partir de la source Muhammadienne ( `Ayn al-Muhammadiyya) ". [19]
- L’imam Hay Lucknowi a dit : " Sans aucun doute, la nuit de la naissance du Saint Prophète est la plus majestueuse, puis la Nuit du Mérite (Lailatul-Qadr) ". [20]
- Sheykh al-Islam Abdul Haq Muhaddith de Delhi a dit : " Les personnes qui dénoncent le Mawlid comme une innovation (Bidaa), sachez que une telle objection est contraire à la Shari'a Islamique. Une grande récompense réside dans la participation au Mawlid an-Nabi ".
- L’imam Ibn Nabata (Le Sheykh des orateurs) a dit : " Ce musulman qui honore et respecte la naissance du saint Prophète sera digne du Paradis ".
- L’imam Jamal Hanafi, Mufti de la Mecque (Makkah Mukarrama) a dit : " La commémoration du Mawlid Sharif compte parmi les bonnes innovations ". Le Sheykh Abou Bakr Bisouni Maliki à approuvé cet avis.
- L’imam ‘Abd ar-Rahman Siraj, Mufti de la Mecque (Makkah Mukarrama) a dit : " Le Mawlid est une pratique acceptable, qui est une bonne innovation. La grande majorité des prédécesseurs parmi les hommes de science de l'Islam ont statué que le Mawlid Sharif est une pratique qui est recommandée ".
- L’imam Muhammad Said Baseel, Mufti Shafé’ite de la Mecque (Makkah Muazzama), a écrit : " Célébrer le Mawlid an-Nabi est une innovation, mais c’est une excellente innovation car elle consiste en la bonté envers les pauvres, les récitations du Qour’an, à augmenter le souvenir et les Salawat, à montrer le bonheur et l’amour pour le Saint Prophète . Et tout cela est extrêmement déplaisant pour les cœurs malades et les haineux qui déshonorent le Saint Prophète parmi les égarés, les hérétiques, les mécréants et les polythéistes ".
Parmi ceux qui ont approuvé le Mawlid on peut également citer :
Autorisation du Dar el-Ifta d'Egypte, autorisation du Ministères des Habous et des Affaires Islamique du Maroc, autorisation du CNI (Conseil National Islamique de Côte d'Ivoire), autorisation du ISCC (Islamic Supreme Council of Canada), autorisation du ministère des affaires religieuses des Emirats Arabes Unis, autorisation du Darul-Ifta Darul-Uloom de Karashi au Pakistan, le grand moufti sheykh 'Atiyya Saqr, sheykh Ibrahim ad-Dusuqi, sheykh an-Nabhani, sheykh al-Qahtaniy, l'imam ibn Dahiya, sheykh Faysal Mawlawi le célèbre mufti du Liban et vice-président du haut conseil de la fatwa en Europe, sheykh Abdu Allah ibn as-Siddiq al-Ghumari (l'un des plus grand imams du hadith du 20ème siècle), sheykh Muhammad Abdul Muntaqim Sylheti, sheykh 'Abdel Khaliq ash-Sharif, le Mufti Muhammad Rafi Usmani, sheykh Suhaib Webb, sheykh Shah Farid ul-Haqq (vice président de la World Islamic Mission), sheykh Zaïd Shakir, le Mufti 'Abdul Rauf Sakharvi, l’imam Sayyed Jafar Barzanji, le Syrien sheykh al-Bouti, sheykh Ahmad Khalil, sheykh Faraz Rabbani, le grand savant du hadith de Médine sheykh Hassan al-Maliki, l'imam Wajihu Din bin 'Ali al-Dayba al-Shaybani al-Zubaidi, et bien d'autres encore ...
Une minorité de savants considèrent le Mawlid comme une innovation blâmable et nous respectons cette divergence. Nous demandons en retour un respect réciproque envers ceux qui suivent l'avis des nombreux savants de la Umma pour lesquels il s'agit d'un acte louable permettant d'honorer le Prophète Muhammad .
Qu'Allâh nous pardonne nos excès et renforce l'amour des Musulmans les uns envers les autres.
Notes :
[1] Dans son livre Yas'alûnaka fî ad-Dîn Wal, Volume 1, pages 462-464
[2] Intitulé Husnu al-Maqssad fi 3amali al-Mawlid
[3] Son livre sur al-Mawlid est intitulé al-Mawridu al-Hani fi Mawlidi an-Nabiyy
[4] Voir Fatawi as-Sakhawi
[5] Dans son livre al-Mwahib Al-Dunniya (1-148)
[6] Son ouvrage est intitulé at-Tanwir fi Mawlidi al-Bachir an-Nadir
[7] Fatwa tiré du site de la mosquée d'Al-Azhar
[8] Dans son livre Al-Sira Al-Nabawiyya wa al-Athar Al-Muhammadiyya, page 51
[9] Dans son livre Al-Badr à -Tali
[10] Livre ayant pour titre al-Mawrid ar-Rawi fial-Mawlid al-Nabawi
[11] Dans Alba 'ith' ala inkar Al-bida ' wa Al-hawadith
[12] Dans Jami' al-athar fi Mawlid, al-Nabiy al-Mukhtar, Al lafz al-ra'iq fi Mawlid khayr al-Khala'iq et Mawlid al-Sa'ada fi Mawlid al hadi
[13] Le livre a pour titre Mawlid Al-'arus et commence par les mots : al-Hamdulillah al-Ladhi abraza min ghurrati 'arusi al-Hadrati subhan Mustanira...
[14] Source: Mufti Islam Online Fatwa Committee (19/04/2001)
[15] Dans sa Fatwa Al-Houl Ihtifal Dhikra bi al-Mawlid al-Nabawi-Sharif (p. 8-9)
[16] Dans son ouvrage intitulé Iqtidâ As-Sirâte al-Mustaqîm : Mukhâlafatu Ashâb al-Jahîm
[17] Dans Majma' Fatawi Ibn Taymiyya Vol. 23, page 163
[18] Dans son ouvrage al-Bidaya wa an-Nihaya, Tome 3 page
[19] Ibn Qayyim al Jawziyyah, page 498 de son livre Madarij as-Salikin
[20] Dans Majmuat al-Fatwa Page 87, Vol. 1
QuoteDisplay MoreJe crois qu'il n'y a pas de secret, seulement du bon sens.
Traduction de l'entretien réalisé par Al Jazeera avec Manathir Mohamed.
Mahathir Mohamed a été premier ministre de Malaisie pendant plus de 22 ans (1981-2003), c’est l’un des dirigeants les plus en vue du monde musulman, une de ses figures les plus marquantes et aussi l’artisan du développement économique de la Malaisie moderne.
Il faut trois ascenseurs pour monter au 86ème étage de la plus haute tour du monde, la Pétronas ou Twin Tower, et arriver au bureau de TUN Docteur Mahathir Mohamed. Mahathir Mohamed a été premier ministre de Malaisie pendant plus de 22 ans (1981-2003), c’est l’un des dirigeants les plus en vue du monde musulman, une de ses figures les plus marquantes et aussi l’artisan du développement économique de la Malaisie moderne.
Mahathir Mohamed est une personnalité dont le contact inspire le respect et s’impose à ses interlocuteurs par son franc parler, son audace et sa clairvoyance. L’homme a 81 ans. Il est né en 1925, a encore une mémoire d’éléphant, une grande vitalité, la réplique rapide et les idées claires. Il a adhéré en 1945 à l’UMNO, parti au pouvoir depuis l’indépendance de la Malaisie en 1957 et obtînt son doctorat de médecine en 1955.
Mahathir Mohamed a eu une position très forte dans la défense du peuple Malais. Il a été exclus de ce parti en 1969 à la suite des heurts entre chinois et malais, mais il y revient en force en 1972, devient ministre de l’éducation nationale en 1974, puis vice-premier ministre et ministre de l’intérieur en 1976 et enfin chef du gouvernement en 1981.
Il a eu le plus haut titre honorifique de son pays, TUN, à son départ du gouvernement en 2003.
Le thème de l’interview est l’expérience malaisienne, les secrets de sa réussite et les possibilités offertes au monde arabe de s’en inspirer.
Al Jazeera :Le monde arabe connaît, comme vous le savez, de graves problèmes et nous aspirons à connaître l’expertise économique et l’expérience politique de la Malaisie afin de percer les secrets de sa réussite. Quelle est l’essence du succès de l’expérience de votre pays
Mahathir Mohamed : Je crois que notre problème réside dans le fait que nous ne suivons pas les enseignements de notre religion. Nous nous combattons les uns les autres et les gens ont une très curieuse approche de la religion. Il en résulte des exégèses diverses, certaines sunnites, d’autres chiites et alaouites. Quand nous devenons les adeptes d’écoles différentes, nous perdons le sens de la tolérance alors que l’islam réclame de nous d’être tolérants. Il en résulte que nous nous combattons les uns les autres et que nous nous entretuons. Cela fait un pays instable et quand le pays devient instable, il perd les moyens de se développer.
La première chose qu’il faut assurer donc, c’est la stabilité, puis éviter de nous diviser et de nous entretuer.
En Malaisie, il y a une grande diversité religieuse, ethnique, culturelle et linguistique. Nous avons aussi de grandes disparités économiques. Mais nous avons considéré que la chose la plus fondamentale était de garantir avant tout les conditions de la stabilité. Puis nous avons opté pour la participation au pouvoir et à la fortune. Personne ne peut tout accaparer pour soi-même et si elle le fait, il va en résulter de l’instabilité, un non développement et par conséquent une baisse de la part de chacun. Par contre si cette personne accepte de partager avec les autres, elle les met en confiance et du coup, les gens sentiront qu’eux aussi, ils auront leur part. Il va en résulter une stabilité et un développement économique, la part de chacun devient plus grande et chacun peut en tirer un plus grand profit.
Ainsi quand on accepte la participation, on obtient la stabilité et tout le reste devient affaire d’administration et d’imagination.
Al Jazeera : Mais il est difficile de parvenir à un climat sain, sans corruption. Quelles sont les mesures que vous avez prises pour l’éviter ?
Mahathir Mohamed : Il vous faut disposer d’une administration excellente et lutter contre la corruption. Pour ce faire on peut adopter quelques lois rigoureuses, mais le plus important est de développer un système administratif d’une parfaite transparence.
En Malaisie nous avons défini avec précision les mesures administratives à appliquer en chaque situation. Par exemple, pour obtenir un lot de terrain à construire, les mesures à suivre pour obtenir l’accord officiel, le délai exigé pour chaque étape et les compétences des fonctionnaires sont définis avec précision.
Si l’on agit rapidement avec un délai maximum pour l’exécution de chaque mesure, il n’y aura pas de place pour la corruption. Mais si tu laisses les fonctionnaires retarder l’exécution de chaque opération, ils retarderont par la même occasion la mesure afin de contraindre l’intéressé à leur verser un bakchich. Au début, tout retard de la part des fonctionnaires ne serait que fortuit, mais quand ils s’aperçoivent que le retard peut leur générer des gains importants, ils le feront exprès.
Dans certains pays, les mesures administratives sont nombreuses ainsi que les fonctionnaires. Cela donne plus d’opportunités à la corruption. Par exemple, dans un pays, tous les ministres, y compris ceux qui n’ont rien à voir avec la question, doivent signer l’autorisation. Ce faisant, ils retardent la conclusion de l’affaire parce qu’ils ne voient aucun intérêt à l’accélérer, rendant ainsi la vie difficile aux gens.
Pour l’économie et les affaires, le temps c’est de l’argent et quand on retarde une opération on augmente du coup son coût et on cause du tort aux gens et à l’économie.
Aussi nous déterminons avec précision les compétences du fonctionnaire et s’il ne fait pas son travail dans les délais impartis, on en déduit qu’il serait corrompu et il fera l’objet des sanctions qui s’imposent en pareil cas.
Il est difficile cependant de se débarrasser complètement de la corruption simplement par l’existence de lois. Il faut des mécanismes permettant de faire le travail avec diligence et d’empêcher la corruption.
Nous avons en Malaisie un organisme de lutte contre la corruption « Agence anti-corruption », mais le plus important ce sont les procédures. Ainsi nous avons au gouvernement un manuel des procédures et chaque travail a ses procédures et des étapes bien définies.
Al Jazeera :Ainsi le secret du succès Malaisien serait la tolérance et la participation. Existe-il d’autres facteurs ?
Mahathir Mohamed : Ces deux éléments sont les plus importants, mais il y a aussi les idées, ou comment motiver un pays ? Comment réaliser le développement ? Il y a des missions que tous les Etats accomplissent. Dans notre cas, nous avons regardé autour de nous et nous avons décidé que le Japon et la Corée du sud étaient d’excellents modèles.
Al Jazeera :Est-ce l’idée de regarder à l’Est que vous avez adopté ?
Mahathir Mohamed : Tout a fait et c’est pourquoi nous nous sommes tournés vers l’Est.
Al Jazeera : Cela avait-il un rapport avec votre slogan du début des années quatre vingt, les Britanniques en dernier ?
Mahathir Mohamed : Les raisons pour lesquelles nous avions choisi ce slogan étaient que nous voulions leur démontrer que nous étions indépendants et qu’ils ne peuvent nous traiter sans le respect nécessaire. D’où le slogan !
Mais d’une façon générale, les Européens ont développé leurs pays depuis deux siècles et ils ont oublié , au cours de cette longue période, les difficultés qu’ils avaient rencontrées. Par contre les Japonais sont nouveaux dans leur marche vers le progrès et se souviennent très bien de leurs difficultés. Les Japonais et les Coréens sont dynamiques, ils veulent faire avancer leurs pays réciproques et ils ont des choses précises que nous voulions prendre chez eux.
Al Jazeera : Est-ce que le rôle de la direction est déterminant dans ce succès ?
Mahathir Mohamed : La direction est éminemment importante, parce que même si les malaisiens étaient des gens très intelligents et bien expérimentés, ils n’auraient pu réaliser leurs objectifs sans une direction. L’armée en la matière est un modèle du bon commandement surtout pour définir la direction à prendre.
Le chef doit se souvenir qu’il ne peut le demeurer longtemps s’il devance ses troupes et les laisse loin derrière lui, parce qu’il va se rendre compte au bout d’un certain temps que personne ne le suit.
Par contre, s’il marche derrière ceux qu’il est censé conduire, il ne sera plus commandant mais subordonné.
Al Jazeera : Dans bon nombre de pays arabes, on rencontre des gens qui souhaiteraient être gouvernés par un homme comme Mahathir Mohamed, engagé au service de son peuple et ayant une vision claire. Croyez-vous que vos concitoyens soient conscients du privilège d’avoir eu des dirigeants aussi compétents?
Mahathir Mohamed : Nous aussi nous avons quelques problèmes en Malaisie. Mais quand on se perd, on revient à la source. J’y crois personnellement en tant que musulman. Nous nous sommes longtemps perdus. Au cours des derniers 14 siècles, il y a eu beaucoup d’interprétations de l’islam. C’est essentiellement pour cette raison que nous devons revenir à la source et la source c’est le Coran et le Hadith authentique. Aussi je lis le Coran avec une grande application. Je ne le lis pas en arabe parce que je ne comprends pas la langue, mais en Anglais et en Malais. Je trouve dans le Coran une bonne guidance et chaque fois que j’y reviens je retrouve un nouvel esprit et je reprends un nouvel élan.
C’est pour cela qu’il faut revenir à la source chaque fois qu’on se perd. C’est ma profonde conviction et c’est aussi celle des gens simples. Mais si l’on se perd et que l’on commence à se débattre à droite et à gauche, alors ce sont les complications à coup sûr. Aussi il faut revenir à la source :
Al Jazeera :Comment le gouvernement a géré le problème du discours religieux et des rapports de la religion à l’Etat, surtout que vous avez une société multi religieuse ?
Mahathir Mohamed : En Europe, l’Eglise intervenait dans le passé dans les affaires de l’Etat et cela avait souvent des effets fâcheux. C’est pour cela que les européens ont séparé l’Eglise et l’Etat. Un certain nombre de musulmans penchent pour une séparation entre la religion et l’Etat. Cela ne peut pas se faire parce que l’islam est plus simplement un mode de vie imprégnant la politique, la législation et l’administration et couvrant tous les aspects de la vie. Le Coran touche à tout. Aussi il est pratiquement impossible de séparer ce qui relève du domaine religieux d’un autre domaine.
Le plus important est comment s’inspirer de l’islam, non pas selon les interprétations tendancieuses des uns et des autres, le chiite qui suit son imam, le chaféite suivant le sien, mais en retournant aux sources. En faisant ainsi il n’y a aucun risque de se perdre.
Notre problème est que certains musulmans veulent imiter les chrétiens et appellent à séparer la religion et l’Etat dès lors que ces derniers l’avaient fait et réussi à se développer. C’est une erreur et si les chrétiens ont mal compris leur religion, il ne faudrait pas que cela se passe de la manière chez nous.
Mustafa Kamel Ataturk pensait aussi qu’il suffisait à la Turquie de devenir laïque pour se hisser au niveau européen. Il croyait que la religion était un handicap sur la voie du progrès de son pays. En fait la religion n’était pas le handicap, mais c’était la manière d’interpréter la religion sous le règne des Sultans qui l’était. Dans leur erreur, ces derniers allaient à l’encontre des enseignements de l’islam.
Par exemple, si l’objectif est de protéger la Umma , la religion ne définit pas les moyens de cette protection. Du temps du prophète (SAS) cela se faisait par la cavalerie, mais de notre temps il faut des blindés, des avions et pour ce faire il faut disposer de la science.
L’islam te dit « Lis », non seulement les sciences religieuses mais tout d’une façon générale. Qu’avait-il le prophète à lire, alors qu’il ne savait pas lire ? Alors les musulmans de l’époque avaient lu ce dont disposaient les Grecs et les asiatiques et ils ont fondé une grande civilisation musulmane.
Mais vers le 15ème siècle après J.C. des exégètes ont réduit la science au savoir religieux et ce au moment où les européens entamaient leur renaissance. Nous, nous nous sommes occupés à nous entretuer.
Al Jazeera : La gestion de la question religieuse dans une société multi religieuse comme la Malaisie est sûrement difficile, n’est-ce pas ?
Mahathir Mohamed : Pas du tout, l’islam nous indique la voie juste. Que chacun de nous prie à sa façon. Nous devons être tolérants. Eux disent que tu es un égaré et toi tu dis autant des autres… Si nous sommes tolérants, il n’y aura pas de conflit. Que chacun exerce ses propres rites, à sa façon, sans contraindre quiconque à suivre ta religion. L’islam ne les oblige pas à l’embrasser et on ne peut pas dire à quelqu’un si tu n’embrasses pas l’islam je te coupe la tête.
Al Jazeera : Qu’en est-il du dilemme du sous-développement chez le peuple Malayou ou Boumipoutra, cher aux Britanniques ?
Mahathir Mohamed : Durant leur présence dans notre pays, les Britanniques nous ont classés en 3 groupes différents : Les Malayou, peuple autochtone, majoritaire et musulman. Sa spécialité est de vivre dans les campagnes et de cultiver le riz. Certains d’entre eux pouvaient travailler dans les services officiels. Les Chinois, près de 30% de la population, des citadins, spécialisés dans le commerce et les services et enfin les Hindous, près de 10% de la population, servant dans la collecte du caoutchouc. Les Chinois ont vite fait de devenir les plus riches d’entre tous bien qu’à leur arrivée ils étaient les plus pauvres. Ils ont réussi à ramasser des fortunes.
Nous avions ce grave problème à gérer.
Il fallait apprendre aux gens à gérer l’argent parce que si tu donnais de l’argent à des gens qui n’ont pas l’habitude d’en gérer d’énormes sommes, ils vont vite le dilapider et redevenir aussi pauvres qu’auparavant. Si tu donnais un million de dollars à un paysan ou un vendeur ambulant, il va le dilapider. Donc il faut aider les gens à apprendre.
Pour cette raison nous avons dit aux Chinois que si les clivages sociaux avec les Malais sont grands, il y aura des luttes et qu’il fallait donc être tolérants et compréhensifs quand nous essayons d’élever le niveau des Malais en leur accordant quelques avantages.
Ainsi nous leur avons donné plus d’opportunités mais pas en retirant quoique ce soit aux Chinois. Chaque fois qu’il y a une croissance économique, les Malais en tirent un plus grand profit. Nous n’avons pas encore réussi à équilibrer la situation mais celle-ci s’est améliorée beaucoup depuis pour éviter les luttes interethniques.
Par exemple en Indonésie où il n’existe pas cette politique, quand il y a eu la crise de 1997- 1998, les autochtones en ont rendu responsables les Chinois et ont brûlé leurs commerces, leurs maisons et ont attenté à leurs vies, parce que les autochtones sont restés très pauvres. En Malaisie par contre nous avons réussi à atténuer les clivages sociaux même si ce n’est pas encore l’idéal.
Al Jazeera : J’ai lu qu’en 1970, les Chinois disposaient de 95% des richesses nationales ?
Mahathir Mohamed : La situation est meilleure aujourd’hui. Les Chinois comprennent très bien la nécessité de coopérer pour que les Malais aient le plus d’opportunités. Par exemple, dans l’enseignement les Malais avaient 1% des médecins du pays et les Chinois et les Indiens le reste. Actuellement 40% des médecins sont Malais. La situation s’est améliorée aussi pour eux au niveau des avocats. Nous donnons en tout cas plus de possibilités aux Malais dans l’enseignement et dans les affaires.
Al Jazeera Les statistiques montrent que le taux s’est amélioré et que la moyenne est de plus de 28% pour les Malais ?
Mahathir Mohamed : Vous voulez transformer des paysans en hommes d’affaires ? C’est une transformation totale et ce n’est pas facile. Vous leur dites de faire ceci ou cela et ils refont la même erreur. Mais nous avons au moins réalisé quelque chose.
Al Jazeera : Les gens dans notre monde arabe sont très dynamiques et très actifs mais beaucoup de leurs efforts se perdent parce qu’ils ne sont pas suffisamment coordonnés. Les Malais ont sûrement leurs défauts mais ils ont au moins une grande propension à la discipline et à l’obéissance. Ne croyez-vous pas que ce facteur est de nature à aider un gouvernement ?
Mahathir Mohamed : Nous sommes en effet de nature très pacifique, non violente et modérée et nous ne réagissons pas aux événements par la violence. Nous encourageons les investisseurs à venir chez nous et notre plus grande préoccupation est de créer des emplois à nos concitoyens. C’est pour cette raison qu’il n’y a pratiquement pas de chômage en Malaisie. En fait nous avons un million de travailleurs étrangers chez nous.
Al Jazeera : Quel est le rôle de l’enseignement et du service civil ?
Mahathir Mohamed : Très important. L’Etat réserve près de 25% de son budget à l’enseignement.
Al Jazeera C’est le plus haut taux au monde ?
Mahathir Mohamed : Oui, en effet, c’est un taux très élevé. Quand nous n’avions pas encore des universités, nous avons envoyé nos étudiants partout dans le monde, parce que l’enseignement est très important.
Al Jazeera : Quand est-ce que vous avez pris cette orientation ?
Mahathir Mohamed : En fait dès le début
Al Jazeera : Certains estiment que les agents du service civil sont derrière le succès Malais ?
Mahathir Mohamed : Ils sont en effet bien entraînés et se perfectionnent en permanence. Nous avons des organismes de formation très performants, dans tous les domaines, de la diplomatie à l’administration et nous recevons beaucoup d’étudiants étrangers pour se former dans ces domaines.
Il est important de s’assurer qu’un ordre donné est suivi d’effet et c’est pour cela que nous avons une unité spécialisée dans la coordination et l’application/ IMPLEMENTATION COORDINATION UNIT.
Al Jazeera : Comment vous avez réussi à traiter avec les pressions étrangères et les grandes puissances ?
Mahathir Mohamed : Comme vous le remarquez, nous critiquons l’Amérique, mais nous avons encore beaucoup d’investisseurs américains. Ces derniers sont occupés à gagner de l’argent et ne s’occupent pas de politIque. Il est certain que leur gouvernement voudrait nous faire faire telle ou telle chose. Mais comme nous ne lui empruntons pas d’argent et que nous n’avons pas besoin de leur soutien, nous ne subissons pas leurs pressions. Ainsi quand on ne demande rien aux autres, ni argent ni soutien, il est possible d’être indépendant. Il suffit de le faire pour perdre son indépendance.
Al Jazeera : Mais il y a par exemple les pays du Golfe qui sont riches et ne manquent pas d’argent…mais…
Mahathir Mohamed : Oui, mais ils déposent leur argent aux Etats-Unis et utilisent le dollar américain dans leurs transactions et c’est ainsi qu’ils sont obligés d’avoir une bonne conduite vis-à-vis des américains. Il suffit de les contrarier pour qu’ils risquent de confisquer votre argent et de ne pas vous le rendre.
Al Jazeera : C’est une crise de confiance ou une crise d’orientation ?
Mahathir Mohamed : Aux Etats-Unis il y a une grande influence des Juifs. Les arabes placent leur argent dans ce pays et il est utilisé pour financer l’industrie des armes et des bombes destinées à tuer ces mêmes arabes ! Alors je leur demande pourquoi placez-vous votre argent là-bas ? Pourquoi vous utilisez le dollar US $ ? Ne gardez pas le dollar US !
Al Jazeera : Qu’en est-il du projet Wawasan malais en 2020 (perspectives 2020) pour réaliser l’essor Malais ?
Mahathir Mohamed : La vision est importante et il faut savoir où l’on se dirige sinon on se retrouve à reculer alors qu’on croyait avancer. C’est pour cela qu’il faudrait définir un objectif et notre objectif est que la Malaisie devienne un pays avancé à l’horizon 2020. Nous avons défini nos objectifs depuis 1991 et défini les moyens d’y parvenir. Il ne s’agissait pas seulement de la manière de gouverner le pays et de gérer les affaires courantes, mais de connaître les handicaps et de les surmonter.
Al Jazeera : Comment on définit la voie et quel est votre bilan des quinze dernières années ?
Mahathir Mohamed : Si vous avez un taux de croissance de 7%, le PNB est multiplié par deux tous les dix ans. Au début, nous avions une croissance très rapide, de près de 8,5% par an. Evidemment c’est le gouvernement qui définit l’orientation.
Al Jazeera : Comment avez-vous géré la crise de 1997-1998 ?
Mahathir Mohamed : Le plus important est de comprendre le problème et si vous ne le comprenez pas, consultez les spécialistes.
Nous avons constaté que les gens spéculaient sur notre monnaie, si bien que sa valeur baisse chaque fois que l’offre augmente. Alors pour les empêcher de continuer à pousser notre monnaie vers la baisse, il nous a fallu les empêcher de disposer de notre monnaie et c’est ainsi que nous avons interdit aux banques de faire des transferts dans notre monnaie dans les opérations commerciales. Quand les spéculateurs ne peuvent plus vendre la monnaie, sa disponibilité diminue, son offre aussi et on ne peut plus spéculer sur sa valeur.
Al Jazeera : Vous avez aussi pris des mesures pour augmenter les exportations et diminuer les importations ce qui a entraîné une baisse de vos besoins en devises étrangères ?
Mahathir Mohamed : C’est vrai, mais nous étions convaincus de la nécessité de continuer à importer, ce qui nous a obligé à stabiliser le cours de la monnaie pour pouvoir maîtriser la gestion de l’économie. Comme chacun sait, les changements du cours de la monnaie influent beaucoup sur l’estimation du budget et toute baisse monétaire entraîne une baisse du pouvoir d’achat. Au contraire, une monnaie stable permet d’équilibrer le budget du début à la fin de l’année budgétaire.
Al Jazeera : Enfin quelle est votre vision de la question Palestinienne et de la gestion du conflit avec Israël ?
Mahathir Mohamed : Le problème est que nous gérons la question avec la colère et la réaction nerveuse. Quand on est en colère, on ne prend pas la mesure qui convient. Nous devons nous arrêter pour réfléchir et faire évoluer notre stratégie en prenant en considération les facteurs de notre force et de notre faiblesse. Nous devons promouvoir le moyen de nous protéger et même pour attaquer l’ennemi.
Mais actuellement on s’énerve beaucoup et on réagit en se munissant d’une ceinture explosive et en se faisant exploser. Vous pouvez faire cela pendant cinquante ans, la situation restera au même niveau.
Nous soutenons les Palestiniens en permanence, mais nous ne sommes pas très satisfaits parce qu’ils sont très passionnés et réagissent avec colère, alors qu’ils s’adonnent moins à la planification de ce qu’ils pourraient faire. C’est pourquoi quand tu construis sur la colère, la déception et même le pessimisme, tu ne pourras pas faire évoluer une bonne stratégie.
Dans les forces armées par exemple, il ne suffit pas d’avoir du courage pour combattre l’ennemi, il faut aussi disposer des outils adéquats pour mener ce combat après avoir estimé correctement ce dont dispose l’ennemi.
Traduit de l’arabe par Ahmed Manai
« Nous sommes un peuple que Dieu a honoré par l’islam. Sitôt que nous rechercherons les honneurs par une autre voie, Dieu nous humiliera. » - Omar ibn al Khattab
« Nous sommes un peuple que Dieu a honoré par l’islam. Sitôt que nous rechercherons les honneurs par une autre voie, Dieu nous humiliera. » - Omar ibn al Khattab
Quote from oustamoi je penses que le jour ou le regime baathiste s'ecroulera israel attaquerait le liban pour neutraliser hezbollah qui sera sans appui alors , le hezbollah neutralisé les etats unis attaquerons en masse l'iran pour detruire son infrastructure comme ils ont fait avec la serbie , j'espere me tromper mais tous les indices menent vers ce scenario
Faut arreter de lire Michel Colon frere
j'espere qu'Allah nous préserve un bon futur dans la région
Tunis, Envoyée spéciale - Agé de 60 ans, Rached Ghannouchi, de son vrai nom Rached Kheriji, qui fut étudiant à la Sorbonne en France, a cofondé au début des années 1980 le Mouvement de la tendance islamique (MIT) qui prendra plus tard le nom d'Ennahda ("renaissance"). Condamné à la prison à perpétuité, il s'exile d'abord à Alger, avant de s'installer en 1991 dans la banlieue de Londres. Le 30 janvier 2011, il est revenu en Tunisie. Son parti a remporté les premières élections libres de Tunisie. Le Monde l'a rencontré à Tunis quelques heures avant l'annonce des résultats définitifs, jeudi 27 octobre.
Vous avez été absent pendant vingt-deux ans de Tunis. A quoi attribuez-vous le succès d'Ennahda aux élections de l'Assemblée constituante ?
C'est le résultat naturel de la résistance de nos militants et aussi le fruit de la fidélité du peuple tunisien. Ben Ali a échoué à détruire la mémoire des Tunisiens. Cela prouve que, malgré notre absence qui a duré vingt-quatre ans et malgré la machine médiatique et policière qui a essayé de nous anéantir, la volonté populaire est plus forte.
Vous insistez sur la question identitaire, arabo-musulmane, tandis que le secrétaire général du parti, M. Jebali, déclare que les minorités chrétiennes et juives trouveront toute leur place en Tunisie. Y a-t-il un partage des rôles entre vous ?
Il n'y a pas de contradiction. La diversité religieuse n'est pas nouvelle dans le monde musulman où se trouvent les lieux de culte les plus anciens. La synagogue de Djerba a plus de 3000 ans, et certaines religions n'existent qu'en Irak, par exemple. Dans l'histoire des musulmans, nous avons connu des guerres politiques, pas de religion.
Le bureau de liaison avec Israël, à Tunis, restera-t-il fermé ?
Ce sera au gouvernement de décider. Mais nous sommes contre toute normalisation des relations avec Israël car c'est un Etat d'occupation qui n'a même pas pu trouver un accord avec l'OLP [Organisation de libération de la Palestine], les plus modérés, ni avec Arafat, ni avec Abou Mazen.
Vous voulez une coalition la plus large possible pour gouverner, mais existe-t-il cependant des partis, laïcs, avec lesquels vous ne voulez pas vous associer, des lignes rouges, pour vous, de désaccord ?
Nous sommes prêts à une coalition avec tous les partis qui ont été dans l'opposition à Ben Ali, peu importe leur idéologie. Nous pouvons discuter de tout. Mais nous excluons Hachemi Hamdi parce qu'il a été un allié de la dictature.
Réformerez-vous le code du statut personnel qui protège les femmes tunisiennes ?
Non, nous n'y toucherons pas. Nous pourrions même consolider les acquis de la femme, par exemple sur l'inégalité des salaires, ou sur la création de crèches sur le lieu de travail. Il y a aussi beaucoup de harcèlement sexuel. Nous voulons nous occuper de cela.
Quelles sont vos priorités en matière d'éducation ?
La priorité, aujourd'hui, ce ne sont pas les questions culturelles, qui prennent beaucoup de temps, mais les questions économiques et sociales. Nous n'avons qu'un an devant nous avant d'être de nouveau devant les urnes, et alors les Tunisiens nous demanderont des comptes. Nous voulons nous concentrer sur les questions qui ont un impact immédiat sur les citoyens comme la sécurité, le développement, assurer la stabilité, réformer la justice, et poursuivre les affaires de corruption en y mettant fin sous toutes ses formes.
Comment allez-vous gérer votre base, qui est parfois plus radicale et composer avec les salafistes ?
Il n'y a aucune preuve que la base d'Ennahda soit plus radicale que la direction. Si c'était le cas, cela se serait vu : la direction aurait changé lors des congrès. Cette accusation vient de nos adversaires politiques qui ont aussi utilisé, durant la campagne électorale, l'argument du double langage sans la moindre preuve.
S'agissant des salafistes, ils sont là. Nous avons quelques débats avec eux afin qu'ils changent leur vision de l'islam, comme le fait de dire que la démocratie est "haram" [interdite] ou "kafir" [mécréante]. Beaucoup d'entre eux n'ont pas voté. Nous, nous pensons qu'il n'y a aucune contradiction entre l'islam et la démocratie, l'islam et la modernité, l'islam et l'égalité des sexes. Les salafistes ont le droit d'avoir leur opinion. Même si elle n'est pas bonne, l'Etat n'a pas à s'en mêler, sauf s'ils commettent des violences.
Au lendemain du scrutin, vos partisans chantaient "république islamique" devant votre siège. Est-ce votre but, établir une république islamique ?
Nous sommes déjà selon l'article1 de l'actuelle Constitution un état musulman dont la religion est l'islam. Nous n'avons pas besoin de l'importer. Cet article fait aujourd'hui consensus dans tous les partis, nous ne voulons rien ajouter, rien retrancher. Tous les Tunisiens s'accordent sur leur identité arabo-musulmane.
Vous citez souvent le modèle turc de l'AKP [Parti pour la justice et le développement], mais la Turquie dispose de solides contre-pouvoirs avec l'armée notamment…
Il y a dix minutes, Recep Tayyip Erdogan m'a appelé pour me féliciter. Ici, tous les partis ne seront pas au gouvernement, il y aura aussi une opposition. Mais nous nous dirigeons vers un consensus de toutes les forces nationales afin de réussir cette nouvelle étape en Tunisie.
Qu'y a-t-il de religieux dans votre programme et, demain, dans votre gouvernance ?
Ce sont les valeurs islamiques basées sur l'égalité, la fraternité, la confiance et l'honnêteté. Ces valeurs-là sont l'essence de la charia et celle-ci n'a jamais quitté la Tunisie. La loi tunisienne en est en grande partie inspirée, surtout le code civil et le code du statut personnel. Même la partie importée de France, Napoléon l'a empruntée à la jurisprudence malékite…
Le ministre des affaires étrangères Alain Juppé a déclaré que les aides de la France seraient conditionnées à la question des droits de l'homme. Comment réagissez-vous ?
Nous n'avons pas besoin d'une telle parole pour respecter les droits de l'homme. Cela fait partie de nos valeurs et de notre religion, et les Tunisiens n'acceptent pas les aides conditionnées. Dans les accords entre Ben Ali et l'Union européenne figurait le respect des droits de l'homme, mais l'Europe a fermé les yeux. Nous souhaitons qu'elle les garde désormais bien ouverts…
Quel sera le rôle du nouveau président de la République ?
L'Assemblée constituante le désignera, il aura des pouvoirs importants, mais symboliques, comme ceux de l'actuel, Fouad Mebazaa. C'est un sujet de discussion avec nos partenaires.
Vous avez déclaré que vous ne briguiez aucun poste. Comment envisagez-vous votre rôle ?
Je me trouve beaucoup mieux dans l'univers de la pensée que dans celui de la politique. Ce qui m'intéresse, c'est de voir la Tunisie développer une démocratie qui marie l'islam et la modernité. Je serai très heureux quand je verrai cela. Je suis vice-président de l'organisation mondiale des savants musulmans, et s'il ne me reste plus à rien à faire en Tunisie, le monde musulman est vaste…
Propos recueillis par Isabelle Mandraud
Quote from KaissL'avis de Louis Farrakhan sur les derniers événements et sur la politique occidentale:
Il a reçu le prix Kadhafi "des droits de l'Homme" en 96 ...
"Il y a eu un engagement de signer le décret loi sur les blessés et martyrs aujourd'hui par le président par intérim. Les grévistes sont à prendre en charge immédiatement à l'hôpital militaire! " Nawaat
Quote from djizupsDisplay MoreLA VIE EN LYBIE AVANT L'AGRESSION DE L'OTAN :
1-L’électricité à usage domestique est gratuite !
2 - L’eau à usage domestique est gratuite !
3- Le prix d’un litre d’essence est de 0,08 EUROS !
4- Les banques libyennes accordent des prêts sans intérêts !
5- Les citoyens n’ont pas d’impôts à payer, et la TVA n’existe pas !
6- La Libye est le dernier pays dans la liste des pays endetté ! La dette publique est à 3,3% du PIB ! En France, elle est à 84,5% ! Aux US, 88,9% ! Aux Japon à 225,8% !
7- Le prix pour l’achat d’une voiture (Chevrolet, Toyota, Nissan, Mitsubishi, Peugeot, Renault...) est au prix d’usine (voitures importées du Japon, Corée du sud, Chine, Etats-Unis...) !
8- Pour chaque étudiant voulant faire ses études à l’étranger, le « gouvernement » attribue une bourse de 1 627,11 Euros par mois !
9- Tout étudiant diplômé reçoit le salaire moyen de la profession du cursus choisi s’il ne trouve pas d’emploi !
10- Lorsqu’un couple se marie, l’ »Etat » paie le premier appartement ou maison (150 mètres carrés) !
11- Chaque famille libyenne, sur présentation du livret de famille, reçoit une aide de 300 EUROS par mois !
12- Pour tout employé dans la fonction publique, en cas de mobilité nécessaire à travers la Libye, l’Etat fournit une voiture et une maison gratuitement. Et quelque temps après, ces biens sont à lui.
Ils les gatés pour qu'on le laisse tranquille, il a ien développer au niveau des institutions
On les entend, on les voit et on les lit partout : à la radio, à la télévision, dans les journaux et dans les conférences standing. Leurs livres se vendent à des milliers d’exemplaires dans les rayons des supermarchés. En quelques années, ils sont devenus les « chouchous musulmans » des médias et des intellectuels français. Le secret de cette fulgurante réussite médiatique et commerciale ? Un discours formaté sur la « déchéance » et la « maladie de l’islam », religion noble qui aurait été corrompue par la « populace musulmane » ignorante et obscurantiste.
Se présentant comme les « nouvelles Lumières de l’Islam », ils développent une vision élitiste et méprisante à l’égard des musulmans croyants et pratiquants, identifiés souvent comme de « mauvais musulmans ». Mais à y regarder de plus près, leur discours « éclairé » rejoint sur de nombreux points celui des Salafistes les plus fondamentalistes : la défense d’une cité musulmane idéale et totalement imaginaire (elle n’existe que dans leur tête), à la seule différence près que la cité idéale des Muslims Light n’est pas Médine mais la cité coloniale, celle de l’islam domestiqué et des musulmans dominés.
Le mépris de la « masse musulmane » : les racines coloniales d’une posture faussement critique
Contrairement à une idée reçue, ces « nouvelles Lumières de l’Islam » n’ont rien inventé : elles reprennent dans ses grandes lignes la critique coloniale de la religion musulmane, telle qu’elle était véhiculée par certaines élites indigènes assimilées qui voulaient à tout prix marquer leur détachement par rapport à leur « communauté d’origine ».
Ainsi, les Abdelwahab Meddeb[1], Malek Chebel[2], Fethi Benslama[3] ou, encore, le nouveau-né de ces « réformateurs éclairés », Abdennour Bidar[4], doivent-ils moins être considérés comme des innovateurs musulmans que comme des continuateurs, des suiveurs et des héritiers d’une critique « interne » à l’islam qui a connu son apogée durant la période coloniale et, plus particulièrement, en Algérie française.
En effet, dans le contexte colonial algérien, une minorité d’élites musulmanes reproduisaient in extenso les thèses en vogue sur le « retard musulman » et entendaient œuvrer à une réforme profonde de leur religion, afin qu’elle s’adapte aux exigences de la modernité laïque et républicaine.
Sur ce plan, on peut noter que la critique « interne » de l’islam a toujours été étroitement liée aux enjeux traversant la société française et ses thèmes fétiches (le fanatisme, l’obscurantisme, l’ignorance de la « masse musulmane »…) fortement dépendants du champ intellectuel dominant, comme si cette critique répondait moins à une volonté de réformer l’islam de l’intérieur que de donner des gages de « conformité » au discours ambiant.
Ces « nouveaux Voltaire de l’islam » sont moins valorisés dans leur fonction d’imagination ou d’innovation doctrinale que dans celle d’auxiliaires et de soutiens à la critique anti-musulmane des « intellectuels légitimes » (Redeker, Declerck, Dantec, Val…) - tous non musulmans d’ailleurs -, se coupant ainsi de toute possibilité de relations étroites avec les milieux musulmans croyants et/ou pratiquants et surtout de toute capacité à entreprendre une véritable réforme de l’islam dans l’avenir.
En somme, critiquer les musulmans pour ces « réformateurs » d’hier et ces « nouvelles Lumières » d’aujourd’hui (Meddeb, Chebel, Bidar et compagnie), c’est moins parler aux « siens » que de donner des gages et des signes de « bonne conduite » aux acteurs dominants (les élites politiques, les médias, les intellectuels habitués des plateaux TV), renvoyant en cela à un phénomène de mythification, finement analysé par l’écrivain Albert Memmi dans son Portrait du colonisé :
« Confronté en constance avec cette image de lui-même, proposée, imposée dans les institutions comme dans le contact humain, comment n’y réagirait-il pas ? Elle ne peut lui demeurer indifférente et plaquée sur lui de l’extérieur, comme une insulte qui vole dans le vent. Il finit par la reconnaître, tel un sobriquet détesté mais devenu un signal familier. L’accusation le trouble, l’inquiète d’autant plus qu’il admire et craint son puissant accusateur. N’a-t-il un peu raison ? murmure-t-il. Ne sommes-nous pas tout de même un peu coupables ? Paresseux, puisque nous avons d’oisifs ? Timorés, puisque nous nous laissons opprimer ? […] Ce mécanisme n’est pas inconnu : c’est une mystification »[5].
Au risque de choquer, il faut le dire et le répéter : il existe bien un « complexe du colonisé » chez ces « nouvelles Lumières de l’Islam » qui se traduit par une tendance pathétique à affirmer : Je suis musulman mais je n’ai rien à voir avec cette masse musulmane ignorante. Complexe du colonisé réactualisé en ce début de XXIe siècle et qui frappe même certains « convertis » ou enfants de « convertis » qui, en définitive, assument mal leur statut de « musulmans » et finissent par surenchérir sur leur « modernité musulmane » et sur leur « islam intérieur » (self Islam), opposé à l’archaïsme et à l’islam ostensible de la majorité.
Il faut y voir ici l’une des conséquences paradoxales des nombreuses campagnes islamophobes : il y a ceux qui résistent en se renforçant dans leur foi et leurs convictions ; il y a ceux qui craquent. A certains égards, ces « nouvelles Lumières de l’Islam » sont aussi des « victimes » de l’islamophobie ambiante. Mais une position de « victimes » qui, dans leur cas précis, peut rapporter gros.
Un produit commercial, un rêve inassouvi : promouvoir un islam sans musulmans
Depuis cinq ou six ans (le 11 septembre est passé par là), l’on voit fleurir dans les rayons de nos librairies et de nos supermarchés de nombreux essais critiques sur l’islam, l’islamisme, les musulmans…, dont les auteurs sont presque toujours des intellectuels franco-maghrébins, formés dans les deux « cultures » et les deux langues (français/arabe), véhiculant une vision nostalgique et mélancolique d’un modèle éducatif propre à certaines élites maghrébines.
Parmi eux, des auteurs tels que Abdelwahab Meddeb, Fethi Benslama, Malek Chebel…, qui sont sans aucun doute les auteurs les plus représentatifs de cette « nouvelle vague » de l’Islam light et sont désormais omniprésents dans le débat politico-médiatique.
Leurs écrits ne cessent de louer cet « islam des Lumières » de leur enfance et leur adolescence (le Maghreb colonial des années 1950-1960), qui serait aujourd’hui emporté par la « vague intégriste ». Dans son best-seller, La Maladie de l’islam, Abdelwahab Meddeb se livre ainsi à un véritable hymne à la Tunisie sous le Protectorat français, qui rappelons-le quand même, était fondé sur un régime de domination coloniale qui n’avait rien à envier à l’Algérie :
« Il faut le reconnaître le modèle européen dans lequel j’ai grandi, celui qui émane des Lumières françaises et qui m’a formé, à travers un enseignement franco-arabe, n’est plus attractif. […] J’ai assisté dans mon enfance (dans les années 1950), dans cette citadelle de l’islam qu’est la médina de Tunis, au dévoilement des femmes au nom de l’occidentalisation et de la modernité ; cela a concerné les femmes, les filles et les sœurs des docteurs de la Loi qui tenaient chaire dans la millénaire université théologique de la Zitouna (une des trois plus importantes de l’islam sunnite…) »[6]. (A. Meddeb, La maladie de l’islam, p. 43).
Cette célébration de « l’islam des Lumières » (en réalité un islam imaginaire) évoque parfois les accents fortement assimilationnistes de certaines élites indigènes profrançaises pendant la période coloniale. Abdelwahab Meddeb n’hésite pas à se réclamer ouvertement du penseur nationaliste Ernest Renan, lui pardonnant au passage son racisme antisémite :
« [….] Je lui [à Renan] pardonne son racisme, sa vision essentialiste des langues et des systèmes symboliques, sa hiérarchie entre les expressions et les imaginaires…car il m’a aussi aidé à comprendre la chimère que représentent le panarabisme comme le panislamisme. Son opuscule Qu’est-ce qu’une nation ? m’a rappelé que la nation n’est fondée ni sur l’unité linguistique, ni sur la communauté de la foi, ni sur la continuité géographique, ni sur le langage de l’histoire.
Elle l’est sur le seul désir d’être ensemble. C’est ce désir qui m’a fait choisir la communauté française, où mon nom étranger se décline dans l’amputation sonore, où je continue d’entretenir ma généalogie islamique et la croiser avec mon autre généalogie européenne. Ainsi l’hérité et le choisi se combinent à l’intérieur d’un seul et même être… ». (A. Meddeb, La maladie de l’islam, p. 220-221).
Cette idéalisation du nationalisme européen et de l’islam colonial est bien sûr inséparable d’une tendance au sado-masochisme propre à l’esprit colonisé. Mais ce qui paraît grave, c’est que ce complexe du colonisé semble quasiment intact en ce début de XXIe siècle et qu’il aboutit à légitimer une vision caricaturale des croyants et des pratiquants musulmans, comme si ces derniers avaient tous cédé au fanatisme et à l’obscurantisme. Cette vision totalement simpliste est appliquée autant aux sociétés dites « arabo-musulmanes », qu’aux « banlieues de l’islam » de France. Le psychanalyste franco-tunisien Fethi Benslama écrit ainsi :
« Face à la terreur du nom [Islam = soumission] et à la hantise de sa trahison que l’idéologie islamiste diffuse dans la jeunesse, il s’agit ici de reprendre le travail de l’écart entre le nom et l’essence, celui-là même qui fut à l’œuvre chez les penseurs de la liberté dans la civilisation islamique (Avicenne, Averroès, Ibn Arabî, etc.) ou celle des Lumières européennes, puisque tel est l’un des sens du travail de la culture ». (F. Benslama, Déclaration d’insoumission à l’usage des musulmans et de ceux qui ne le sont pas, p. 30).
En deux mots, l’islam noble, l’islam des élites, l’islam d’antan, est aujourd’hui corrompu par les croyants ordinaires, ceux-là mêmes qui portent barbes et hijab, ceux-là mêmes qui fréquentent les mosquées, ceux-là mêmes qui égorgent rituellement leurs moutons dans la baignoire de leur HLM :
« D’aristocratique, le sujet islamique devient peu à peu l’homme du ressentiment, cet homme frustré, insatisfait, se pensant au-dessus des conditions qui lui sont faites ; comme tout semi-intellectuel, il s’avère (dans ses refus et sa haine accumulés) candidat à la vengeance, prédisposé à l’action insurrectionnelle et à ce qu’elle comporte de dissimulation et de sacrifice ». (A. Meddeb, La maladie de l’islam, p. 22).
Maladie de l’islam ou maladie de Ben Ali ?
Bien sûr, comme le relevait très justement Tariq Ramadan dans l’émission « Ce soir ou jamais », diffusée sur France 3 le 30 janvier 2008, ces « nouvelles Lumières de l’Islam », ne disent généralement pas un mot sur la responsabilité politique des régimes autoritaires, sur les pratiques répressives, sur la corruption généralisée des élites gouvernementales.
Abdelwahab Meddeb décrit dans ses différents ouvrages « La maladie de l’islam » mais il n’a jamais écrit un seul mot sur « La maladie de Ben Ali », les centaines de femmes violées dans les commissariats de police, les journalistes agressés, les milliers de jeunes tunisiens poussés à risquer leur vie sur les barques de la mort. Un silence total sur les « raisons politiques » de la dérive dictatoriale du monde arabe qui parle de lui-même. La dictature, c’est la faute aux musulmans, mais jamais aux dictateurs !
Les nouvelles « Lumières » de l’islam : des Salafistes qui s’ignorent
Toutefois, le principal reproche intellectuel que l’on peut adresser à ces « nouveaux penseurs de l’Islam light » (Abdelawahab Meddeb, Fethi Benslama, Malek Chebel et, aujourd’hui, Abdennour Bidar), c’est finalement de répondre au processus d’idéalisation identitaire des Salafistes (la citée idéale de Médine des débuts de l’islam) par une autre idéalisation toute aussi mythique (la cité musulmane aristocratique du Moyen Âge ou, pire, la cité coloniale franco-arabe), s’exposant par là à n’avoir aucune prise sur l’évolution sociologique de l’islam actuel et sur les « musulmans réels ».
A l’idéalisme salafiste et wahhabite, ces « nouveaux penseurs » opposent un idéalisme élitiste et intellectualiste qui conforte à son tour, comme le relève fort pertinemment l’historienne Sylvie Denoix[7], une vision à la fois essentialiste et quasi-génétique de l’islam, d’où d’ailleurs la référence récurrente à la maladie, comme si la religion musulmane était un « corps biologique ».
Des médecins à la Molière…
Or, l’islam de France n’a pas besoin de « médecins à la Molière » qui viendraient guérir les musulmans d’une « maladie » prétendument incurable : la foi en Allah. Il a d’abord besoin de penseurs et de réformateurs, en phase avec la vie quotidienne des croyants et des pratiquants ordinaires.
Et le principal problème que soulève cet engouement médiatique et commercial pour l’Islam light, ce n’est pas seulement sa méconnaissance totale des réalités musulmanes françaises ou européennes mais aussi sa volonté de promouvoir un islam sans musulmans, en deux mots : Vive l’islam épuré des ses croyants et de ses pratiquants ! Un islam sans bruit et sans odeur en quelque sorte !
3aidkom Mabrouk à tous et à vos familles !!
Quote from com.taraji.psgen fait leur fameux mensonge de victoire en 2006, je ne vois pas où est la victoire, il y eu soit match nul, soit victoire israélienne, israel n'a pas perdu un cm carré de terrain, les morts civils ont été libanais/palestiniens et pas israéliens, hezbollah c'est des imposteurs qui instrumentalisent le pseudo conflit entre chiites et sunnites (le nombre de sunnites libanais tués par le hezbollah ces dernières années est énorme)...
Pourquoi tu parle du hezbollah ou je sais pas quoi alors que j'ai mis un lien sur ce qui ce passe à Bahreïn ?? :blink:
Quote from hédiJe l'aimais bien quand il parlait de la Palestine, mais là il se décrédibilise. Personnelement je me fais pas d'illusions sur les intentions de la France, de l'OTAN ou de la Grande Bretagne. Mais dire que le clan Kadhafi distribue l'argent du pétrole pour son peuple, ou qu'il lui offre des soins de santé alors que les libyens viennent se soigner en Tunisie (et notre système de santé est loin d'être le meilleur au monde) est aussi mensonger que le fait de dire que l'OTAN se bat pour la démocratie. C'est quand même la première fois depuis les luttes d'indépendance que l'occident intervient dans le monde arabe sans qu'il n'y ait de manifestation de protestation, c'est dire combien ce règime était méprisé. Kadhafi ne peut s'en prendre qu'à lui même en réusissant l'exploit d'être le seul dirigeant à être hai à la fois par l'occident, les peuples arabes et même les règimes dictatoriaux et corrompus arabes.
Beaucoup de bon journalistes se sont discréditer sur cette affaire là :confused:
Quote from azertyyTout le monde est content de ne plus voir zenga zenga gouverner en Libye, mais pourquoi aljazeera ne parle pas des troupes terrestres de l'otan sauf les médias occidentaux en parlent.
Faut porter plainte contre l'OTAN !! d'ailleurs l'AFS a déja déposer une plainte à la CPI
Quote from moha013et l'autre connard qui lui dit le 13 Juillet "attention les gens sont de plus en plus incultes et imbéciles" mdr ... il ne sait pas que c'est une révolution ce mec !!! Puis, la nana qui lui dit de parler pour évacuer le stress, bande de petites bourgeoises gâtées !!
je peux voir les images ? j'suis plus sur facebook
Répression à Bahreïn : http://www.almanar.com.lb/fren…18&seccatid=143&eid=28216