Après le Sénégal, c’est au tour des Fennecs d’être sous le projecteur de l’équipe de rédaction de Tunisie-Foot. Voyons ensemble le parcours de cette belle nation à travers le spectre du football.
La naissance d’une sélection qui s’inscrit dans le combat pour l’indépendance d’une nation
Alors en pleine Guerre d’Algérie (1954 – 1962), le Front de Libération National (FLN) avait décidé de fonder une sélection algérienne de football afin d’utiliser l’impact médiatique de ce sport dans leur combat pour l’indépendance de l’Algérie. C’est ainsi que l’année 1958 a vu la naissance de l’Équipe du Front de Libération National Algérien de Football, dont le siège se trouvait à Tunis.
Malgré le souhait affiché de rendre cette équipe officielle aux yeux de la Fédération Internationale de Football Association, il n’avait pas été difficile pour les autorités françaises, d’obtenir un refus de la part de la FIFA. Durant ces quatre années d’existence, cette équipe jouera près de 80 rencontres. Suite à l’indépendance du pays en 1962, c’est naturellement que cette équipe a été dissoute afin de laisser place à la véritable Équipe d’Algérie de Football, dirigée par la Fédération Algérienne de Football (fondée la même année).
Les débuts d’une sélection nationale pleine d’avenir
Après l’officialisation de l’Équipe d’Algérie de Football en 1962, il a fallu attendre deux ans avant que la FAF ne soit enfin affiliée à la FIFA et à la CAF (Confédération Africaine de Football). Entre 1962 et 1967, la sélection algérienne a réalisé une série de rencontres amicales avec des résultats plus qu’honorables, notamment des victoires face à la Bulgarie, la Tchécoslovaquie et également contre la République Fédérale Allemande future finaliste de la Coupe du Monde 1966. Il a fallu attendre 1967 pour voir l’Algérie participer à ses premiers éliminatoires de la CAN, ce qui lui a permis de participer à la CAN 1968. Les années 70 ont été difficiles pour les Fennecs. Ils n’ont pu participer à aucune CAN et couraient toujours derrière leur première qualification à la Coupe du Monde sans succès. Cependant cette période a vu l’éclosion d’une génération dorée qui va inscrire les plus belles pages du football algérien.
L’âge d’or du football algérien
Les années 80 ont été la décennie la plus prolifique pour la sélection algérienne de football. Les Fennecs ont débuté en fanfare cette décennie en se qualifiant pour la CAN 1980 et en atteignant la finale de cette même compétition (perdue face au Nigeria sur le score de 3-0). L’année suivante, les coéquipiers de Rabah Madjer ont réussi avec brio à se qualifier à leur première Coupe du Monde. Il s’agit de la Coupe du Monde 1982 qui a eu lieu en Espagne. Cette Coupe du Monde est connue pour avoir abrité le match de la honte, qui touchait justement le groupe de l’Algérie. La sélection algérienne était dans le groupe de la RFA, de l’Autriche et du Chili. Après avoir battu la RFA, perdu contre l’Autriche et gagné contre le Chili, les Fennecs étaient en position de force afin de se qualifier au tour suivant de la compétition (ce qui aurait été un événement historique en Afrique). Cependant, les téléspectateurs du monde entier ont été ébahis devant le déroulement de la rencontre entre la RFA et l’Autriche. Après l’ouverture du score de la RFA à la 11ème minute, le reste de la partie a été une succession de passe inoffensive. Ce résultat final arrangeait les deux équipes ce qui a eu pour conséquence l’élimination de l’Algérie. Loin d’être abattue, la sélection algérienne s’était vite remise au travail avec pour objectif la CAN 1984 qui se déroulait en Côte d’Ivoire. L’équipe a fini 3ème de cette compétition. Elle est également parvenue à se qualifier à la Coupe du Monde 1986 qui s’est déroulée au Mexique. Mais les Fennecs sont sortis au premier tour de la compétition. L’apothéose de cette décennie a été l’année 1990 avec l’organisation de le CAN en Algérie. C’est à l’issue de cette compétition que la sélection algérienne est enfin parvenue à se hisser sur le toit du continent en devenant championne d’Afrique.
Le déclin du football algérien
Bien que championne d’Afrique en titre, la sélection algérienne a vécu sa pire période à partir de 1991. Cette période a duré presque 18 ans et a pris fin en 2009. Elle est à mettre en corrélation avec la décennie noire (1991 – 2002) qui a été une période de « guerre civile » en Algérie, figeant le pays et l’empêchant d’avancer dans quasiment tous les domaines (notamment le sport). Durant cette décennie, aucune qualification à la Coupe du Monde et des résultats très décevant en CAN (éliminée au premier tour en 1992, 1998 et 2002; disqualifiée en 1994 ; éliminée en ¼ de finale en 1996 et en 2000). À la fin de la « guerre civile », le football algérien était enfin capable de débuter sa convalescence. Cette période a duré près de 7 ans, soit le temps qu’il a fallu à cette équipe afin d’être capable de débuter un nouveau cycle.
Le renouveau du football algérien
Après la non qualification des Fennecs pour la CAN 2008 qui s’est déroulée au Ghana, le président de la FAF Mohamed Raouraoua a mis à la tête de la sélection Rabah Saâdane avec pour objectif, la qualification pour la Coupe du Monde 2010 qui a eu lieu en Afrique du Sud. En plus de cela, la FAF a également profité du changement des lois FIFA concernant le statut des binationaux afin de renforcer leur équipe par des joueurs franco-algériens ayant été formés en France et ayant déjà joué pour les sections jeunes de l’équipe de France. Cette politique de la FAF a permis de redorer le blason des Fennecs. Cette équipe s’est qualifiée à la Coupe du Monde 2010 en éliminant notamment l’Égypte. La même année, elle avait atteint les ½ finale de la CAN. Lors de la Coupe du Monde, l’Algérie réalisera un parcours anecdotique, mais les supporteurs algériens étaient déjà satisfaits du retour de leur équipe dans la plus prestigieuse compétition dans le monde du football. Après cette compétition, il fallait se concentrer sur les qualifications pour la CAN 2012. Le principal adversaire dans le groupe des Fennecs était le Maroc d’Éric Guerets. Beaucoup encore se rappellent de la rencontre décisive de Marrakech qui a scellé le destin des deux équipes. Alors qu’elles étaient au coude à coude dans le classement général de leur groupe, la victoire du Maroc sur le score de quatre buts à zéro a privé la sélection algérienne de participer à la CAN 2012. Un véritable coup de massue pour les Fennecs qui a permis à l’équipe de se remettre en question afin de repartir sur des bases plus solides. En fin de compte, cette victoire du Maroc a été bénéfique pour la sélection algérienne puisque Mohamed Raouraoua décide d’engager un sélectionneur expérimenté en la personne de Vahid Halihodzic. Cet entraineur va permettre à l’équipe d’Algérie d’écrire l’une des plus belles pages de son histoire. Il a permis à la sélection algérienne de se qualifier à la Coupe du Monde 2014 qui s’est déroulée au Brésil. Au cours de cette compétition, la sélection algérienne entrera dans l’histoire du football africain en étant la première équipe africaine à marquer quatre buts lors d’un match de Coupe du Monde (Algérie 4 – 2 Corée du Sud). En plus de cela, les protégés de Vahid Halihodzic atteignent enfin le stade des 8ème de finale. À ce stade de la compétition, les Fennecs étaient confrontés à la sélection allemande. Après une rencontre palpitante, la sélection algérienne s’incline finalement en prolongation sur le score de deux buts à un face aux futurs champions du monde.
Le joueur à suivre
Le joueur à suivre dans cette sélection algérienne est incontestablement Riyad Mahrez. L’ailier droit de Leicester et de la sélection algérienne a ébloui le monde du football de par son talent. Il a joué un rôle primordiale dans le sacre de Leicester comme champion d’Angleterre de la saison 2015/2016. Au cours de cette saison, il a marqué 17 buts pour son équipe et délivré 11 passes décisives. Il a reçu le titre de meilleur joueur du championnat anglais pour la saison 2015/2016, il est arrivé 7ème dans le classement final du ballon d’or France Football et reçoit également le titre de ballon d’or africain. Autant de distinctions qui reflètent le talent du joueur. Il sera le danger numéro 1 pour la défense tunisienne.
Les confrontations Tunisie – Algérie
Bien que l’ensemble des matchs est à l’avantage de l’Algérie, les confrontations entre les deux sélections en rencontres officielles sont légèrement à l’avantage des Aigles de Carthage avec 8 victoires pour les tunisiens, 6 victoires pour les algériens et 7 matchs nuls. Leur dernière confrontation en coupe d’Afrique a eu lieu en 2013 en Afrique du Sud et s’était soldée par une victoire tunisienne sur le score d’un but à zéro. Nous avons encore en tête le magnifique but inscrit par Youssef Msakni dans les derniers instants de la rencontre. En 2017, il faudra donc s’attendre à rencontrer une équipe algérienne revancharde et qui ne manque pas de talents. La rencontre se déroulera cet après-midi et débutera à 17h00.
L’infographie Tunisie-Foot
