A la UneActualitésEquipe NationaleInterviews

[Exclu TF] : Adel Chedli rétablit la vérité

Figure emblématique de la sélection nationale et seul joueur à avoir remporté la CAN et le CHAN, Adel Chedli est un personnage haut en couleurs connu pour son franc parler sans chichi ni langue de bois. Ce qui des fois peut gêner certains mais à Tunisie-Foot nous avions en tête de renouer le lien avec le joueur. Sa présence sur Bein Sport lors de la CAN était donc une bonne opportunité d’autant plus qu’une de ces interventions a eu des échos partagés chez le public tunisien. Adel a tenu donc à donner sa version des faits ainsi que quelques révélations en réservant la primeur à un media tunisien en nous choisissant. Cette interview étant réalisée avant ses récentes déclarations sur SFR Sport, nous la diffusons aujourd’hui en suivant notre processus éditorial habituel. Adel Chedli revient sur son parcours, sur l’épisode du Gabon, sur la loi des binationaux, sur ses relations avec ses clubs successifs et nous livre son analyse du football tunisien qu’il adore par dessus tout. Nous avons partagé avec lui un grand moment de vérité en se livrant à nous après cinq années de silence qu’il s’est imposé. Nous vous souhaitons une excellente lecture.

 

Ça a failli me couter la vie…

 

TF : Tout d’abord Adel, quelles sont tes nouvelles ? Que deviens-tu depuis que tu as arrêté ta carrière de joueur ?

Adel Chedli
Adel Chedli

Adel : J’ai arrêté ma carrière en 2013 au Raja Casablanca. J’en ai profité ensuite pour passer mes diplômes d’entraineur. Aujourd’hui, j’ai le BEF depuis 2014. C’est la licence A. J’avais entamé de suite le niveau du dessus qui est le PRO, mais j’ai dû arrêter en cours de saison parce que j’entrainais une équipe à Belfort qui était en DH. J’ai dû arrêter en cours d’année parce qu’il y avait beaucoup de problèmes au club. J’ai fait le choix d’aller entrainer, d’aller aider le club qui était 2e. On allait monter en CFA2 et c’est ce qui me permettait de poursuivre à Clairefontaine et de passer mon diplôme avec des mecs comme Jean-Alain Boumsong et Omar Daf. Avec de grands joueurs qui ont le diplôme « A PRO » aujourd’hui.
Mon grand regret, c’est de ne pas avoir pu continuer. Ensuite, je suis descendu dans le sud sur Istres. J’ai entrainé les 17 ans d’Istres, puis j’ai entrainé une équipe des séniors et été Directeur Sportif et technique d’un club sur Aix en Provence.
Aujourd’hui, je cherche un poste, mais je rends service à un ami sur Ajaccio. Un ancien PRO qui est directeur sportif. J’entraine l’équipe première qui joue au niveau régional.
En parallèle, je fais quelques apparitions télé comme sur BeIn ou à la radio sur des radios parisiennes ou marseillaises. Je vais intervenir cette semaine sur SFR Sport sur des émissions en tant que consultant ou chroniqueur.
Je cherche donc un poste d’entraineur ou d’adjoint ou travailler pour une télé dans le domaine du football parce que c’est ma passion. Je ne sais faire que ça. Toute ma vie a été consacrée au football. C’est dur dans le sud et en France ; surtout avec ce qu’il se passe en ce moment. C’est très dur, mais je ne perds pas espoir. Mon but est de continuer à passer le diplôme « A PRO » que ce soit ici ou à l’étranger et d’atteindre mes objectifs.

En réalité, j’ai eu une grosse convalescence parce que j’ai eu un gros problème de santé qui m’est arrivé d’un coup et un problème d’ordre privé aussi. Il m’est arrivé des choses dans ma vie que je n’aurais jamais imaginées. J’ai eu une grosse opération au niveau des cervicales qui a nécessité une double greffe. Ça a failli me couter la vie. J’ai donc pris soin de moi et fait beaucoup de rééducation. Aujourd’hui « Al Hamdoullah » je vais bien. J’ai repris les choses en main et je veux vraiment aller de l’avant.

 

Youssef c’était un talent pur, un Neymar Tunisien….C’était l’année pour la gagner une deuxième fois.

 

TF : Encore une élimination en quart de finale de la CAN. Peux-tu nous donner ton avis sur notre participation ? Que nous a-t-il manqué pour atteindre un palier supplémentaire ?

Adel : C’est vraiment dommage cette dernière CAN parce qu’on y croyait. Moi et les personnes avec qui j’étais. J’ai surtout suivi les matchs de la Tunisie sur BeIn, comme j’étais sur les plateaux. En fait en discutant avec les consultants on en a conclu que tout le jeu de la Tunisie reposait sur Youssef Msakni. Tout le monde le sait, moi le premier. J’ai dit certaines choses qui ont déplu à certaines personnes, mais moi Youssef je le connais depuis qu’il est très jeune. D’ailleurs, j’ai même rencontré son père quand Youssef a reçu plein d’offres de clubs dans un hôtel à Tunis : des offres extraordinaires.
Youssef c’était un talent pur, un Neymar Tunisien, tout ce que Neymar sait faire, Youssef était capable de le faire, c’est un phénomène. Mais voilà quand Youssef est en forme, l’équipe tourne, mais quand Youssef ne l’est pas, l’équipe ne tourne pas. C’est ça le problème.
Après, il y a eu d’autres révélations comme le joueur de Lille, Naïm Sliti, qui est un très bon joueur. Il m’a beaucoup surpris et impressionné, car il n’a jamais joué en Afrique. Et pourtant il fait une très bonne prestation au Gabon, pour une première participation, avec l’humidité qui existe là-bas.

J’ai aussi trouvé l’attaquant Khenissi, très, très bon.

Ils n’ont pas à rougir de la compétition, mais la seule chose c’est qu’ils n’ont pas joué le quart de finale. Je ne sais pas pourquoi. Ils se sont peut-être mis dans la peau du favori. C’était peut-être trop lourd à porter pour eux, car c’est une équipe très jeune. Il ne faut pas l’oublier.
Quand tu regardes face au Sénégal qui était le favori, si on met les buts avec les occasions des quinze premières minutes avant le pénalty d’Abdennour, ça aurait été un autre match. Contre l’Algérie, ça a été une démonstration de football. Ils étaient inexistants les algériens et contre le Zimbabwe, ils les ont étouffés, c’était plié en un quart d’heure. Vu que l’Algérie et la Côte d’Ivoire étaient sorties, la Tunisie a fait figure de favori. C’est ce qui se disait en France.
Après, ça se joue à peu de choses. Le placement de Abdennour à gauche, un poste qu’il n’a pas connu depuis des années à l’époque où on jouait à l’étoile ensemble alors que Maaloul faisait une très bonne CAN. Notre point fort était le côté gauche avec Maaloul et Msakni en sélection. Je n’ai pas trop compris le choix de Kasperczak sur ce coup. Ça a facilité la tâche au Burkina Faso. Ça s’est joué à peu de choses avec le deuxième but où il n’y a personne en couverture alors qu’il reste une dizaine de minutes.

Est-ce que c’était dans les têtes ? Non, je ne le pense pas. Quand tu pars en coupe d’Afrique, c’est pour la gagner. Surtout connaissant Kasperczak que j’ai connu quand j’ai commencé en sélection. C’est un gagnant. C’est quelqu’un qui aime la Tunisie. Peu de personnes le savent. C’est quelqu’un qui adore le pays et qui ferait tout pour la Tunisie.
C’est vraiment dommage parce qu’il y avait la place. C’était l’année pour la gagner une deuxième fois.

 

TF : On comprend donc que c’est lié à une sorte de défaillance mentale ou à une absence d’expérience ?

Adel : C’est ça oui, et la dépendance vis à vis de Msakni. Lors de la première mi-temps face à l’Algérie, lorsque j’ai dit que c’est une énigme, j’ai entendu, certains, parler de l’étoiliste contre l’espérantiste. C’est du n’importe quoi, je suis tunisien avant tout. C’est ridicule.
Moi je parle d’un phénomène de dépendance qui est là et ça doit aussi être très dur pour lui de devoir porter toute une équipe sur ces épaules. Il n’a que 25-26 ans Youssef. Ça fait 6 ans que ça dure. Il a vécu des choses difficiles aussi. Il a été retiré de l’équipe nationale. On l’a rappelé, il s’est fait insulter, il est revenu, il a fermé sa bouche. J’ai vu sa préparation en Espagne où il a marqué trois buts face à la sélection catalane. Quand il est en forme, l’équipe tourne, mais ce n’est pas un robot. Il ne faut pas oublier qu’il joue au Qatar. Le rythme du Qatar n’est pas le même qu’en Europe. Connaissant Youssef pour avoir joué avec lui pendant des années, ce n’est pas un gros travailleur. C’est par à-coup. Il peut tenir une mi-temps sur 2. Contre l’Algérie c’était la deuxième, face au Zimbabwe la première et face au Sénégal la deuxième. Il y a peut-être une défaillance physique, mais qui n’enlève en rien que c’est un super joueur et que je suis fan de ce petit que j’adore.

 

Il faut virer tout le monde, il faut virer la tête….Hammouda Ben Ammar c’est la crème de la crème.

 

TF : Beaucoup de TFistes pensent que cela vient de la tête de la FTF. Toi, qui a connu la bonne gouvernance de Hammouda Ben Ammar et celle actuelle, peux-tu nous donner les différences ? Quels sont, selon toi, les faiblesses ou les axes d’amélioration pour atteindre le haut niveau ?

Adel : Il faut virer tout le monde, il faut virer la tête. Tu ne retrouveras plus jamais un homme comme Hammouda Ben Ammar. C’est la crème de la crème, le top du top. Avant d’être un président, c’était un être humain extraordinaire. Très proche des joueurs, très proche de son public, très proche des médias aussi, qui savait parler. Et il n’y a pas de secret à l’époque où il était président, il y a eu les meilleurs résultats.
Aujourd’hui, le gars à la tête de notre fédération m’avait dit, dans un hôtel au Gabon, un an avant qu’il en prenne la présidence, qu’il allait être le futur président de la FTF. J’étais surpris. Comment un an et demi avant, peux-tu savoir que tu vas être président ?
Dans les élections, un jour avant tu ne sais pas qui va être président. Regardez Clinton qui devait gagner et c’est finalement l’autre.

 

Bien sûr qu’on a trop envie d’aider la fédération.

 

TF : Objectivement, ce sont les présidents des clubs qui élisent le président de la FTF, il peut avoir eu des garanties…

Adel Chedli
Adel Chedli

Adel : Oui effectivement chacun va trouver son truc, ce sont des magouilles.
Ne serait-ce que pour les équipements. Comment peux-tu passer de Puma à Uhlsport : les équipements de la Coupe d’Afrique 96. J’avais ces équipements à l’époque. J’entends les gens me dire « la Tunisie est tombée bien bas ». Moi forcément je réponds : « Non, c’est Kasperczak, il a fait une bonne CAN en Afrique du Sud et donc il a remis du Uhlsport » [rire] Je suis le football en Tunisie. J’ai joué au Maroc. On parle du championnat tunisien en bien, comme quoi c’est le meilleur, mais la révolution est passée il y a 6 ans. Qu’est-ce qui a changé ? Les stades sont toujours vides. Ils ne font rien pour aider le football tunisien. C’est clairement au niveau de nos têtes. Sans forcément parler du président, il y a d’autres personnes à côté qui ont leurs responsabilités de ce qui se passe en Tunisie. Je pense notamment au Directeur Technique aujourd’hui qui ne pense qu’à ses propres intérêts. J’ai même joué contre son équipe avec le Raja quand il entrainait Bizerte. C’est le seul gars qui n’est pas venu me saluer. Il se permet de me critiquer à la TV alors qu’il ne sait même pas ce qui s’est passé au Gabon. Un mec avec qui je n’ai aucun problème alors que les joueurs de Bizerte me respectent, ils sont tous venus me saluer, me faire la bise.
J’en ai discuté avec d’autres personnes de la Fédération, même avec Ali Boumnijel. Bien sûr qu’on a trop envie d’aider la fédération.
Il faut laisser le président et sa bande finir le mandat. Que le président réfléchisse bien et prenne en compte le pour et le contre de continuer avec ses gens ou d’aller voir ailleurs. Il y a des gens incompétents, mais il y a aussi des gens avec des compétences.

 

TF : À qui penses-tu en disant des gens compétents en Tunisie ?

Adel : Il faut rappeler Si Hammouda, il serait d’accord pour revenir, j’en ai discuté plusieurs fois avec lui, il serait capable de revenir. Il y a aussi l’ancien président de l’Étoile que j’ai connu quand j’ai joué là-bas et qui connait bien le foot, Hamed Kammoun. Il connait la fédération et sait comment diriger un club. Ou un ancien joueur comme Khaled Badra. Il est Directeur Technique et Sportif d’un grand club saoudien. Un très grand manager qui a la culture du football et qui aime le football et qui vit en Tunisie et qui connait tous les rouages de la Tunisie. C’est quelqu’un qui est respecté par tout le monde, une icône en Tunisie.
Il faut s’appuyer sur des gens comme ça. Pas des gens qui ne connaissent rien. Le président actuel ne connait rien du football et je vais te dire pourquoi quand tu me poseras la question du Gabon. Parce que c’est sûr, vous allez me la poser.

 

On m’a reproché d’être trop pro.


TF : Des rumeurs font état de joueurs indisciplinés et de conduite non professionnelle en sélection, y a-t-il un problème d’autorité et de morale dans notre football ?

Adel : Depuis que Roger Lemerre n’est plus là, regardez comment c’est devenu. Quand j’ai décidé d’arrêter la sélection en 2008 parce que j’ai eu des problèmes avec Sion par rapport à ma famille, je suis revenu en 2010 pour le CHAN. J’ai vu des choses par rapport à 2003 — 2007. Je me suis dit : « ce n’est pas grave, ils sont jeunes » et après ça continuait en 2010-2012. Je vois des choses et je me dis ce n’est pas possible. Ce n’est pas du football ça. Quand tu vois certaines personnes et le comportement de certains joueurs qui arrivent à l’entrainement. Ou qui le soir à l’hôtel pour un rassemblement d’une grande compétition arrivent avec des bouteilles de whisky dans leur chambre, des chichas ou qui sortent en discothèque alors que tu es à 3 semaines de faire une Coupe d’Afrique et que tu as un entraineur et des membres du bureau qui ne disent rien. Là, tu te poses des questions « où est-ce que tu as mis les pieds ». On m’a reproché d’être trop pro.

 

…des joueurs ivres morts qui vomissent sur le terrain.

c’est grâce à Hammouda Ben Ammar et Azzedine Tlili que tous les binationaux peuvent jouer avec leur sélection aujourd’hui.

 

TF : C’est pour cela que tu as quitté la CAN au Gabon ?

Adel Chedli
Adel Chedli face au Nigeria en 2006

Adel : Je ne voulais pas aller à la Coupe d’Afrique en 2012 parce qu’il s’est passé des choses pendant le stage à Dubaï. J’ai vu des flics venir chercher des joueurs à l’hôtel. Personne n’est au courant. Il y a des joueurs qui sont sortis sans l’aval de l’entraineur en discothèque ou je ne sais où le soir. Ils se sont battus avec des gens. Ils sont rentrés et les flics sont venus. Pas de problème, ils se débrouillent. C’est leur problème, c’est au coach de se démerder. Le lendemain à l’entrainement, tu as des joueurs ivres morts qui vomissent sur le terrain. Tu te dis : « Ho, il y a un problème. Put*** Adel qu’est-ce que tu fous ici ». J’étais le plus ancien de l’équipe et seul. Moi j’ai repris la sélection par rapport à tout ce qui s’est passé, la révolution, parce qu’on avait gagné le CHAN et parce que moi, ma vie c’est pour la sélection. Donc je n’ai rien dit, je suis resté dans mon coin, j’ai laissé passer le stage.

On repart en sélection faire le stage en Espagne, rebelote. Les mêmes choses. Je chope l’adjoint et je lui dis qu’il se passe des choses inadmissibles donc je préfère arrêter parce que ma mentalité n’est pas compatible avec celle qu’il y a en sélection actuellement et je préfère en rester là. On était 24 ou 25, je crois, même 26, vous devez en éliminer 3, je leur ai dit de m’éliminer, laisser un jeune et à l’époque, il y avait Iheb Mskani et un autre jeune de Bizerte. On les a renvoyés chez eux. Je leur ai dit, laissez un des jeunes et moi je reste chez moi. Je resterai le premier fan, premier supporter sans problème.
À Sousse, on n’a pas arrêté de m’appeler chez moi : « Non Adel. Il faut que tu viennes. On va remédier à tout ça, sûr ne t’inquiète même pas ». Je suis alors parti à la CAN.
Pendant la CAN, rebelote ! Les mêmes histoires. Je chope le président qui n’est plus président et je chope l’actuel président qui n’était pas président à l’époque et une autre personne. Je leur dis : « Voilà, vous savez comment je suis, ma mentalité, je suis quelqu’un de pro, quelqu’un qui donnerait sa vie pour la sélection, mais je vois des choses depuis Dubaï et je ne peux pas, ce n’est pas possible, je ne rentre pas dedans ». Ce qui m’énerve le plus c’est que le coach dit des choses, mais il ne les fait pas. Le coach n’avait aucune emprise sur le groupe. Il ne disait rien et c’est ça qui m’a foutu les boules.
Donc quand on me traite de déserteur, que j’ai quitté l’équipe, c’est facile de dire ça. C’est facile pour l’entraineur de dire qu’Adel est un déserteur. La meilleure des réponses a d’ailleurs été mon silence, je n’ai rien dit, je n’ai pas fait d’interview derrière, je n’ai jamais répondu à leur attaque à qui que ce soit. Ces gens-là si tu me les ramènes aujourd’hui, si je leur dis ce que je dis là, on va voir s’ils vont maintenir leur version et dire la même chose face à moi. Ils ne le diront pas parce qu’ils savent que je n’ai pas tort et que j’ai raison parce que j’ai réuni tout le monde la veille. Je leur ai dit que je préférais en rester là. On a un match hyper important pour les qualifications en quart de finale. Je préfère en rester là, je vais rentrer sur Tunis, c’est mieux, moi je ne peux plus continuer, mais avec votre accord. Et là, le bureau qui est aujourd’hui à la direction de la fédération m’a répondu : « tu es trop pro, lâche un peu ». Parce que je fais des séances supplémentaires, parce que je suis dans ma chambre quand il faut être en récupération au lieu de fumer la chicha jusqu’à 5 h du matin. Je suis en train de dormir au lieu d’être en sortie en ville, je suis là pour récupérer. Parce que le matin au lieu de jouer aux cartes ou au rami je fais de la musculation. Je bois de l’eau au lieu du coca. Ou, au lieu de ramener quatre kilos de pains comme certains ramènent la machine à panini, au lieu de manger de la nourriture saine, ils mangent des paninis au thon avec de la harissa et du « vache qui rit », qu’on a ramenés de Tunisie. C’est ça pour vous ; il faut que je lâche du lest ?
Ils m’ont dit OK si tu as pris ta décision. Je leur ai dit, oui je préfère, on se sépare tranquillement. C’est même lui qui m’a ramené à l’aéroport le lendemain, je l’ai annoncé au groupe, certains ont essayé de me dissuader de partir comme Hocine Ragued qui souhaitait que je reste. Je lui ai dit : « Hocine, je ne peux pas. Ce qu’il se passe ça ne rentre pas dans mes mœurs, je ne peux plus ». Trabelsi, il était au courant, je ne suis pas parti comme un voleur, le matin je suis même allé le voir au petit déjeuner pour lui dire que je partais et qu’on me ramenait.
Par contre, quand ils m’ont laissé à l’aéroport, on m’a déposé et jeté comme une merde, ils se sont barrés, il n’y avait pas d’avion, je suis parti avec le premier ministre gabonais dans son jet privé jusqu’à Libreville. Ils m’ont laissé 200 dinars et je me suis débrouillé tout seul avec un garde du corps. Nous avons pris un avion de la RAM pour le Maroc puis nous sommes rentrés en Tunisie.

Adel Chedli
Adel Chedli

Les gens ne savent pas que c’est l’accumulation de beaucoup de choses qui m’a fait prendre cette décision. D’ailleurs, un autre joueur a fait pareil, Hamdi Harbaoui, quand il a dit qu’il ne voulait plus rentrer en sélection.
Après quand on me dit, j’ai du caractère, que je suis quelqu’un toujours en conflit, je ne suis jamais en conflit, ce que j’ai eu en club :

  • À Sochaux, j’ai défendu l’entraineur et j’ai proposé à Santos de nous rejoindre.
  • À Sion, je me suis défendu des attaques du président sur ma religion et ma mère.
  • À Nuremberg, je n’ai pas eu de problème, je suis parti d’un commun accord parce que je m’y plaisais plus, c’est dur de vivre tout seul sans sa femme et ses enfants.

Franchement quand j’entends que je suis un déserteur ça fait super mal alors que je me suis battu toutes ces années pour pouvoir jouer en sélection. D’ailleurs, c’est grâce à Hammouda Ben Ammar et Azzedine Tlili, mon ancien agent, que tous les binationaux peuvent jouer avec leur sélection aujourd’hui. On peut remercier ces gens. J’étais le premier joueur à pouvoir bénéficier de cela parce qu’on s’est battu pendant 4 ans. On a trimé et tout tenté jusqu’au jour où j’étais qualifié, 3-4 mois avant la coupe d’Afrique.
Aujourd’hui, ça me fait mal au cœur d’entendre que je suis un vendu, que mes enfants sont nés d’une mère marocaine et alors ! Ça n’a rien à voir, on est tous des musulmans, mais moi je suis tunisien, ne serait-ce que par respect pour mes parents.
J’ai décidé de vivre en Tunisie quand ma mère est décédée, je n’ai pas décidé de vivre à New York ou ailleurs, par respect à mes parents et mon pays, par respect au club que ma mère adorait l’Étoile du sahel, je suis allé jouer à l’ESS.
À l’Étoile, j’ai eu des problèmes, car j’ai défendu le groupe, j’étais capitaine, et au retour de la sélection j’ai vu des mecs venir se plaindre, on les avait virés de chez eux, ils n’avaient pas de sous. Voilà, je suis allé me battre pour eux. Aujourd’hui, l’étoile me doit une certaine somme. Je n’ai pas été porté plainte à la fédération ou à la FIFA pour avoir l’argent. L’Étoile ne m’a pas payé 1 an et demi. Je savais que le club et le pays étaient en difficulté et qu’il y a un problème économique. Je n’ai jamais fait un geste contre un club.
J’ai eu des soucis parce que j’ai défendu des gens et des personnes, et aujourd’hui, je me dis que j’aurais dû ferme ma gueule. Comme on dit trop gentil, trop con.

Ce qui s’est passé au Gabon, je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Après on dit qu’il ne voulait pas être remplaçant. J’avais 37 ans en CAN au Gabon, je vais moins vite que tout le monde, j’ai plus d’endurance que tout le monde, je ne suis pas con, je suis dans le groupe des 23 meilleurs joueurs tunisiens à 37 ans, je ne vais pas me plaindre ou pleurer parce que je ne joue pas ! Et alors si je suis remplaçant ? El Hadary, 44ans, il a commencé en tant que remplaçant. Moi si je n’avais pas eu mon problème j’aurais été là aussi à 44 ans. Je ne comprends pas comment les personnes peuvent dire certaines choses. Ça me dégoute parce que ces personnes sont encore là à la fédération et je les ai toujours respectées sans un mot de travers, que ce soit Sami Trabelsi, un joueur, ou un membre du staff, ou de la fédération. Jamais je n’ai dit ou fait un truc de travers. Oui avec Roger Lemerre ça m’est arrivé deux ou trois fois parce que lui aimait les personnes qui avaient du répondant.

 

Pourquoi ne rappellerait-on pas Khaled Badra en tant que sélectionneur ?

 

TF : Justement en parlant de Roger Lemerre, la nationalité du sélectionneur (Tunisien vs étranger) est-elle importante ?

Adel : En ayant passé mes diplômes en France, c’est très dur. Ils sont pointilleux les Français ; et sur tout. Tu apprends beaucoup de choses. Ça veut dire que les étrangers qui arrivent dans notre pays, ils sont en avance. Après je ne sais pas comment ça se passe en Tunisie, mais il y a quand même de très bons entraineurs. Un mec comme Nabil Maaloul, les gens peuvent dire ce qu’ils veulent, je lui tire mon chapeau, bien qu’il soit espérantiste c’est pour te dire [rire], je le porte dans mon cœur.
Khaled Sassi que j’ai eu à l’Etoile est un très bon entraineur. Il y a de très bons entraineurs en Tunisie, comme Maher Kanzari ou Chiheb Ellili.
Pour moi, ce n’est pas forcément un sujet. Regarde le Sénégal et le jeu qu’il produit. C’est un très bon football. Un ancien joueur Aliou Cissé qui est à la tête de la sélection, ses adjoints sont aussi des anciens joueurs avec qui il a joué. Le directeur technique, El Hadji Diouf lui aussi est un ancien joueur qui connait le foot. Pourquoi nous, on ne le ferait pas ?
Regardez la sélection algérienne, Yazid Mansouri a vu passer 4 entraineurs et lui est resté dans le staff. Madjid Bougherra a aussi intégré le staff. Au Ghana, pareil. Toutes les sélections font pareil. Pourquoi pas nous ? Pourquoi ne rappellerait-on pas Khaled Badra en tant que sélectionneur ?

 

Ma sélection est toujours passée avant mes clubs

 

TF : D’autres, de la génération CAN 2004, prennent ou ont pris des fonctions de dirigeants ou d’entraineur (Jaïdi à Southampton, Nafti à Marbella, Boumnijel, Jaziri ou Badra), mais aucun avec l’EN. Pourquoi la FTF ne leur fait-elle pas confiance ?

Adel : Il faut poser la question au président de la fédération ! Ils sont dans leur cocon… Ils s’écartent des gens qui peuvent leur faire de l’ombre. Ils les écartent. Pourquoi ne pas prendre aujourd’hui un Jaïdi avec ce qu’il a donné à l’équipe nationale ? Pourquoi pas Riadh Bouazizi ? Pareil pour Ali Boumnijel qui s’occupait des -21 ans. On a discuté de comment il s’est fait éjecter. Il a les boules. Mais, malgré ça, il m’a dit si on m’appelle, j’y vais tout de suite. On ne vit pas avec les regrets, je ne suis pas rancunier.

Malgré ce qu’ils m’ont fait au Gabon, je ne veux pas passer pour une victime, mais moi c’est mon pays, je ne suis pas Marocain ou Algérien, je suis Tunisien. Je suis Tunisien. Et moi je donnerai ma vie pour mon pays quoiqu’en pensent les gens. Ma sélection est toujours passée avant mes clubs. Je ne suis pas là pour être aimé par tout le monde. Quand on passe nos diplômes, ce n’est pas pour entrainer des clubs de DHR ou de CFA 2. Moi, ma perspective quand j’ai passé mon diplôme c’est pour aider le footballeur tunisien à s’en sortir ou mon équipe nationale ou pour aider un club en Tunisie à grandir. Je ne demande pas d’être numéro 1 forcément, mais, être adjoint, numéro 2, numéro 3, m’occuper de la formation, c’est ça ce que j’ai appris en France. Nous, l’avantage que nous avons, c’est que nous avons joué en Tunisie et en France. J’ai joué à l’étranger, donc je connais la mentalité des joueurs qui jouent en Tunisie et la mentalité des joueurs qui jouent en France. Je sais comment gérer les uns et les autres. Je demande juste de faire partie d’un staff parce que j’aime mon pays et parce que je veux rendre à la Tunisie ce qu’elle m’a donné. Sans la Tunisie, j’aurais été un joueur de seconde zone.

 

TF : Comment peut-on créer de la synergie entre les expatriés et les locaux ?

Adel : Déjà, il faut ramener des gens qui connaissent le football et les deux mentalités, et arrêter de parler d’immigrés et non-immigrés parce que c’est ce qui nous a fait défaut à un moment et je l’avais vécu aussi. Il faut créer une cohésion entre tout le monde. On a le même maillot, les mêmes couleurs, la même nationalité, et on joue pour le même drapeau. C’est ça que les gens doivent comprendre. Il faut que tout le monde soit sur le même pied d’égalité.
Ce n’est pas parce qu’on joue en France qu’on doit être traité d’une certaine façon par rapport à ceux qui jouent en Tunisie. Celui qui joue en Tunisie doit avoir les mêmes droits que celui qui joue en France ou en Espagne, ou n’importe où. Il y a des joueurs qui jouent en Tunisie qui sont très forts. Celui qui mérite de jouer joue, peu importe le nom.
Et s’il n’y a pas ce problème de jalousie, la sélection nationale va tirer vers le haut très rapidement. Après il y a des problèmes d’égo aussi. Tout le monde a vu ce qu’il s’est passé le dernier match, il y a eu un souci à la mi-temps. Ça s’est vu qu’il y avait des soucis entre certains joueurs. Ça s’est vu que certains joueurs ne jouaient pas avec certains autres joueurs.

 

TF : Qu’a fait Roger Lemerre pour créer cette cohésion ?

Adel  : Roger nous donnait beaucoup de responsabilités. Après il faut dire qu’on avait des joueurs-cadres, tu ne trouveras plus une génération comme 2004. Des mecs comme Badra, Bouazizi, Khaled Fadhel bien qu’il fut 3e gardien, c’est un mec d’expérience et un comportement irréprochable, Boumnijel. Même un gars comme Mehdi Nafti, il avait une certaine aura vis-à-vis du groupe. Zied aussi qui était là. Il n’y avait pas de clans. C’était une osmose. On savait ce qu’on voulait et on se déchirait pour le pays. Même si des fois on n’était pas bons, on se déchirait pour le pays, c’est comme ça qu’on a gagné la CAN, on n’était pas supérieurs aux Marocains ni aux Nigérians, mais on jouait avec notre cœur. Chacun se battait pour l’autre. C’est ça le plus important surtout en Afrique. On a tendance à l’oublier. Mais il n’y a pas que chez nous. L’Algérie aussi. Ils étaient trop individualistes, personne ne jouait pour l’autre.

 

Je veux redonner à la Tunisie ce qu’elle m’a donné

 

TF : Adel, on te remercie de nous avoir donné l’exclu à TF de ton envie d’intégrer le staff, mais avec le contexte actuel et la FTF actuelle, tu penses qu’il sera simple aujourd’hui d’intégrer le staff de l’EN ?

Adel : Comme je l’ai dit, je ne suis pas quelqu’un de rancunier. Je suis prêt à parler avec tout le monde. D’ailleurs, ils ont dû recevoir plusieurs fois ma lettre de motivation. J’ai envoyé même mon CV alors que la fédération a tous les CV. J’ai fait les choses dans la règle de l’art. Je ne mélange pas tout, on fait tous des erreurs dans la vie. Ce n’est pas grave, comme on dit « Elli fet met » (NDLR : Du passé faisons table rase). Je veux aider mon pays, je veux rentrer en Tunisie pour aider ma sélection. Je veux redonner à la Tunisie ce qu’elle m’a donné.

 

TF : Serais-tu prêt à travailler avec ces personnes ?

Adel : Ça m’est égal, je ne travaillerai pas avec eux au quotidien. Je ne travaille pas pour un tel ou un tel. Je travaille pour mon pays. Je travaille pour aider ma sélection, comme on dit il faut faire le dos rond. Tu as le cadre privé et professionnel, on ne mélange pas.

 

Il m’appelle demain j’irais en courant.

 

TF : Oui, mais par exemple si tu deviens sélectionneur et que tu travailles avec un président qui cautionnerait des attitudes que tu n’acceptes pas ?

Adel Chedli
Adel Chedli

Adel : Attention, il a mis des pions comme sélectionneur. Si lui cautionne de choses négatives et que l’entraineur ne dit rien, ils tirent dans le même sens. Si demain je suis sélectionneur, personne ne me dicte ce que j’ai à faire, et c’est ce qui était bien avec Roger Lemerre parce qu’il avait un président qui ne lui disait pas ce qu’il avait à faire. Lui s’occupait de la partie administrative, et Roger s’occupait du terrain. Hammouda Ben Ammar ne mettait jamais les pieds sur le terrain. À chaque fois qu’on s’entrainait, il restait de l’autre côté vers le parking et il venait une fois que la séance était finie. Chaque chose à sa place. Le sélectionneur c’est l’homme du terrain. Le président, lui, s’occupe de la partie administrative ; faire vivre une fédération, faire vivre les clubs.
Aujourd’hui, je vois que le championnat tunisien est en situation d’échec. Quand tu mets deux poules, phase aller, tu vas avoir des descentes, les clubs ne veulent même plus jouer parce qu’ils n’ont plus un dinar. Ce n’est pas normal alors qu’il y a des subventions de la FIFA, de la CAF, etc.
Je ne trouve pas normal que des clubs tunisiens soient prêts à mettre la clé sous la porte parce qu’ils ne sont pas aidés alors que le championnat tunisien était le plus grand championnat d’Afrique. Les gens se battaient pour venir jouer en Tunisie. Les gens ne viennent plus aujourd’hui. Il n’y a personne au stade, le stade est à moitié vide lors d’un derby EST-CA, ce n’est pas normal.
Après je ne suis pas rancunier, je ne juge personne. Ceux qui sont en place depuis 6 ou 7 ans, ils voient qu’ils n’arrivent plus à avancer, que les gens se plaignent d’eux. À un moment donné, il faut laisser la place à d’autres. C’est ce qu’a fait Hammouda Ben Hammar. À un moment donné, on était en situation d’échec avec la sélection, il s’est retiré. Si mon successeur peut faire un meilleur travail, je peux l’aider. C’est comme ça qu’il faut que ça marche. Si tu es en situation d’échec, tu te retires. Ça ne m’empêchera pas de serrer la main du mec qui viendra demain et même Trabelsi bien qu’il ait dit du mal de moi. Il m’appelle demain pour rentrer dans la Fédération parce que Kasperzack aurait besoin d’un adjoint ou d’un superviseur pour superviser les joueurs à l’étranger, ou quoi que ce soit, pour superviser les adversaires, j’irais en courant.
Aujourd’hui, je veux y aller, mais à mon avis ils ne sont pas trop chauds pour que je vienne. J’ai tellement postulé, mais ils ne m’ont jamais fait de retour, personne ne m’a jamais répondu. Je veux qu’on me tende la main, que je fasse mes preuves.

 

Votre forum j’y rentre toujours dedans même si je n’ai pas mis de pseudo

 

TF : Tu as un peu lu le forum ces derniers temps. Un mot pour tous les TFistes et notamment certains d’entre eux un peu mitigés ?

Adel : J’ai envie de dire que je suis une bonne personne, que je suis tunisien, que je ne suis pas un déserteur, je n’ai jamais voulu quitter la sélection comme ça. J’ai quitté la sélection avec l’accord des personnes bien placées à l’époque, ça m’a fait du mal même très mal. Que je ne suis pas « Espérance contre l’Etoile ». Je suis avant tout tunisien, je suis le premier supporteur de la sélection tunisienne et je ne vis que pour la Tunisie et le football tunisien. Je ne suis pas mauvais. J’ai du caractère. Pour réussir en Europe, il en faut sinon tu te fais manger. Sur un terrain, j’ai du caractère, mais en dehors du terrain je ne suis pas une mauvaise personne. Je suis honnête. Je suis franc et je sais qu’on ne pourra être jugé que par Dieu. Moi, le matin je peux me regarder dans une glace. Je ne suis pas un tricheur. Je ne suis pas quelqu’un qui va planter un coup de couteau derrière quelqu’un. J’aime le football, j’aime le petit Youssef Msakni, même si j’ai dit un truc parce que je faisais une analyse de match de manière transparente. Les joueurs, je les aime. La sélection, je l’aime. Votre forum j’y rentre toujours dedans même si je n’ai pas mis de pseudo. Continuez à supporter la Tunisie et Inchallah on va allez de l’avant avec ou sans moi. J’aimerais avec moi, mais il y a des gens de qualité en Tunisie. Il y a des points noirs, des poisons en Tunisie, mais il y a des gens de qualité qui travaillent dans l’ombre qui sont en sélection, dans le bureau fédéral. Il faut faire confiance, il faut aider, supporter la sélection et tout ira pour le mieux.

 

Je me suis tu pendant 5 ans, mais maintenant mon fils comprend les choses

 

TF : Pour conclure ?

Adel : Aujourd’hui, c’est le cœur qui a parlé. J’ai subi beaucoup de critiques. Je me suis tu pendant 5 ans, mais maintenant mon fils comprend les choses et je me dois de rétablir la vérité quand il entend aujourd’hui que je suis un vendu ou un déserteur. L’après Gabon, ça m’a fait très mal. J’ai quitté, j’ai eu des moments dans ma vie pas faciles. J’ai fait des choses que je n’aurais jamais faites dans mon état normal. Je suis quelqu’un de très pudique. Je suis pratiquant, j’ai peur de dieu, je respecte tout le monde. Les gens plus âgés que moi, les petits… Il s’est passé des choses, les gens ont vu des choses. Je n’étais pas dans mon état normal, mais aujourd’hui tout va bien. Je vies ma vie normalement. Je la croque à pleine dent. Mais aujourd’hui, le terrain me manque et j’ai envie qu’on me donne des responsabilités, même d’adjoint, ou même d’aller un peu partout pour voir tel ou tel joueur. Je n’ai jamais foutu le bordel, à l’Étoile, ils peuvent dire ce qu’ils veulent, je n’ai jamais demandé un centime de l’argent qu’ils me doivent. Ils m’ont demandé des infos quand ils ont joué contre le Raja que je leur ai donné. Je suis resté en contact avec Zied. Je n’ai des problèmes avec personne. Je n’ai jamais eu l’occasion de me défendre, et je n’ai jamais voulu parler, parce que comme on dit le silence c’est la meilleure des choses. Mais à un moment donné, j’ai lu des choses par rapport à mon intervention sur Youssef. Ça m’a fait mal. On m’a traité de vendu. Quel mal y a-t-il à dire qu’il n’était pas bon en première et qu’il était bon en deuxième mi-temps ? Ce n’est qu’une analyse transparente pour une télévision. Pour dire, ils ont vu que mes analyses étaient bonnes qu’à la sortie du plateau de Bein, SFR Sport m’appelle pour que j’enregistre des émissions. Moi, ma vie, c’est le football. Au lieu de rester à ne rien faire, j’entraine une équipe en DH. Je la fais progresser, jusqu’au jour où on me donnera ma chance parce que je pense avoir fait beaucoup de choses pour la sélection. Je ne suis pas du genre donnant, donnant. Je sais ce que je vaux, je sais ce que je veux. Et il n’y a pas que moi, il y a Jawhar Mnari par exemple qui est un bon gars. Mehdi Nafti aussi. Il a eu la licence A PRO en Espagne qui est loin d’être facile. Tout le monde fait confiance aux Anciens. Pourquoi pas nous ? Faites confiance aux Anciens et vous allez voir. Les Badra, Jaïdi, Bouzazizi, Boumnijel etc…

 

 

Bouton retour en haut de la page