Le nouvel entraîneur français du Club Africain, Pierre Lechantre, qui s’est engagé au parc A il y a quelques semaines, a répondu aux questions de Frank Simon dans le cadre d’une interview réalisée par nos confrères de France Football.
Notre équipe vous présente l’intégralité de cet entretien, où l’ancien vainqueur de la CAN 2000 avec le Cameroun se fixe déjà son objectif : « Battre l’Espérance ».
« Pierre, on vous avait laissé du côté du MAS de Fès, en D1 marocaine (2007), que s’est-il passé depuis ?
Mon expérience a tourné court, cela s’est mal passé avec les dirigeants, qui n’ont pas été corrects avec moi. C’est tout simplement une erreur de casting, alors que cela faisait huit ans que je travaillais à l’étranger. Dans la foulée, j’ai travaillé pendant un an comme consultant pour TV5 Monde.
Et vous voilà depuis quelques semaines à Tunis, à la tête du Club Africain !
C’est arrivé très rapidement. Je suivais ce qui se passait du côté du Cameroun, où je compte toujours pas mal d’amis, quand j’ai été contacté par le Club Africain. Ça s’est fait en deux jours. J’ai signé pour un an. J’arrive dans un club avec une grosse notoriété sur le plan africain et national, un club qui a de superbes installations. Les gens du CA se considèrent un peu comme l’OM du Maghreb ! Au plan personnel, le terrain me manquait. J’avais besoin de humer l’odeur des vestiaires. J’ai aussi envie de prouver à certains clubs de L2 en France, que je ne suis pas si mauvais que ça…
« Le but suprême est de battre l’Espérance »
Vous avez entamé le Championnat tunisien par un nul (0-0) à Gafsa. Déçu ?
Avant d’entamer le match dimanche, il faisait 45°C à Gafsa ! On a joué à 17h00, aux portes du désert. Le CA doit encore résoudre un problème d’efficacité. Après, le Championnat a débuté avec quinze jours d’avance, à la demande du sélectionneur, Humberto Coelho. Je comprends parfaitement sa position, il veut disposer de joueurs locaux compétitifs avant l’important rendez-vous de septembre au Nigeria, en éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations et de la Coupe du monde 2010.
Quels sont vos objectifs ?
Le CA a terminé deuxième en 2009. Logiquement, on veut faire mieux. On disputera la Ligue africaine des champions 2010, mais pour mes dirigeants, le but suprême est de battre l’Espérance, le grand rival national et champion sortant.
Quels sacrifices fait-on quand on rejoint ce Championnat, après avoir travaillé dans les pays du Golfe ?
J’ai connu un certain âge d’or au Qatar et en Arabie Saoudite, au plan financier. Je reconnais que j’ai dû baisser mes prétentions en venant ici, mais ce n’est pas un sacrifice. J’ai 59 ans, la qualité de vie m’importe aussi et je l’ai ici.
Et le Cameroun dans tout ça ?
Mon nom a été cité à un moment, je crois ! Mais cela me paraît difficile de revenir un jour, même si j’en conserve un grand souvenir. Je suis un peu inquiet par rapport à la qualification pour 2010, et pour Paul Le Guen. C’est un homme très pragmatique, et il va vite découvrir que le Cameroun, ce n’est pas le PSG ! ».
