Deuxième article de cette série sur l’année 2010 du football Tunisien. Il s’agit toujours de l’équipe nationale et de sa prestation, cette fois-ci lors de la CAN 2010, et des conditions de « préparation » de cette Coupe d’Afrique des Nations.
CAN 2010 : La grande inconnue
C’est une compétition un peu au gout amer à laquelle nous nous apprêtions à participer. C’est en effet un peu le second lot, quand on sait qu’on a laissé filer le gros lot (mondial 2010) à un but près. Ce n’est pas à reculons mais presque que l’équipe nationale se retrouve pour un « stage de préparation » et un match amical à Tunis face à la Gambie.
Une non qualification au mondial Sud-Africain, un nouveau sélectionneur, une défaite face au 116ème du classement FIFA, une fédération qui patauge dans ses problèmes internes et des prestations en club qui n’aident pas à oublier le fiasco en sélection., le décor est planté pour aller affronter la Zambie, le Gabon et le Cameroun pour le compte de cette CAN 2010.
13 janvier 2010 à 18h30 à Lubango en Angola, pays hôte. Le premier match des Aigles face à la Zambie se joue sous des conditions météorologiques un peu difficiles, comme souvent en Afrique. Après 45 minutes de jeu, le seul changement qu’ont pu constater les millions de Tunisiens qui suivaient cette rencontre était non pas sur le terrain mais bien sur le banc de touche où se tenait donc Faouzi Benzarti, successeur nommé dans l’urgence d’ Humberto Coelho.
Hélas, côté terrain, le « jeu » proposé par l’équipe nationale ne vaut pas le coup d’oeil et encore moins le déplacement. On retrouve encore et toujours des joueurs en panne d’inspiration, statiques et frileux à l’idée de dépasser leur propre moitié de terrain. Ajoutons à ça des approximations techniques et tactiques à ne plus pouvoir les compter et nous avons au bout de 90 minutes de jeu un match nul dans tous les sens et un score final de 1-1, car oui la sélection a marqué et a égalisé par l’intermédiaire de Dhaouedi (40e).
C’est donc dans une ambiance chaotique où plane un sentiment d’impuissance et d’incompréhension, tant du côté des joueurs que du côté des supporters, que la Tunisie prépare son second match face au Gabon.
17 janvier 2010 il est 16h, nous sommes toujours à Lubango et le coup d’envoi de la seconde rencontre qui pourrait nous mettre un pied en quart est donné. Il fait toujours aussi chaud et lourd, à chaque arrêt de jeu les joueurs se ruent sur les bouteilles d’eau et les efforts fournis par certains joueurs sont physiquement impressionnants, mais trop souvent inutiles tant la cohésion, voir même la cohérence, manque à cette équipe.
La Tunisie n’arrive pas à mettre un but au Gabon. Pire encore que la rareté des occasions, la sélection s’expose à quelques sporadiques mais dangereux contres qui sans un Balbouli attentif nous auraient coûtés chers.
Un score nul et vierge pour un match terne dans la continuité de ce que nous propose la sélection depuis un an. Les coups de sang de Faouzi Benzarti n’auront pas suffi à réveiller nos joueurs. Les jours qui séparent ce match du troisième et dernier paraissent de plus en plus longs.
21 janvier 2010, 16h Lubango. Cette fois-ci, la Tunisie croit affronter un gros d’Afrique. Il n’en sera rien. Le Cameroun version 2010 est un Cameroun ultra-défensif, ultra dépendant de son buteur-capitaine, et à moitié sélectionneur, Samuel Eto’o, et extrêmement vieillissant à l’image d’un Rigobert Song dépassé qui évolue aux cotés de son neveu le gunners Alexander Song.
Malgré ce portrait peu reluisant de l’adversaire du jour (qualifié malgré tout pour le mondial), la sélection ne fera pas mieux qu’un 2-2 avec un but de Chermiti dès la première minute de jeu et un cadeau de Chedjou qui nous donnera un avantage durant une seule minute avant de voir une défense d’une passivité affligeante laisser Nguemo égaliser.
Un troisième nul pour conclure une épopée Angolaise à l’image de ses matchs, la sélection n’a donc toujours pas goûté à la victoire depuis la déroute de Maputo.
C’en est donc terminé avec cette CAN. La Tunisie sort dès le premier tour, ce qui n’était pas arrivé depuis 8 ans. Avec un certain recul, il est très difficile d’en vouloir à Benzarti qui a hérité d’une équipe en plein doute, qui venait de vivre certainement la plus grosse désillusion de son histoire, et pour ne rien arranger, se voit refuser la sélection par certains joueurs importants tels que Fahid Ben Khalfallah.
On ne doit surtout pas oublier de blâmer la Fédération Tunisienne de Football pour son organisation et les conditions dans lesquelles elle a mis la sélection pour préparer cette compétition, ainsi que les journalistes, qui par on ne sait quel hasard (un mystère bien propre aux habitudes Tunisiennes), étaient logés dans le même hôtel que la délégation, ce qui a donné lieu à une colère mémorable du sélectionneur en direct lors d’une émission télévisée.
