Nous arrivons à l’épilogue de notre classement des 100 joueurs ayant marqué l’histoire du Club Africain qui fête depuis le 04 octobre dernier son centième anniversaire. Il n’est d’aucune surprise pour personne que le major de ce classement n’est autre que la légende Attouga de son vrai nom Sadok Sassi. Il ne pouvait être autrement tant la légende qu’a écrite Attouga avec son club mais aussi avec la sélection nationale rend son nom indissociable du Club de Bab Jedid.
Né le 15 novembre 1945 à Rahbet Ghnem à Tunis, Sadok Sassi perd son père à l’age de deux ans et avec l’émigration de son frère Brahim en France il se retrouve livré à lui-même et à sa passion. En 1958, il signe une licence minime au CA, impressionne d’emblée Fabio Roccheggiani et abandonne ses études au profit du football et du Club Africain.
À dix-sept ans, il concurrence au Club Africain son idole Zarga qui après avoir joué pour le Club Africain et la Tunisie ira défendre les couleurs de son Algérie fraichement indépendante. À dix-huit ans, il obtient la confiance du sélectionneur André Gérard et devient le gardien de l’équipe nationale et à vingt ans il l’emmène jusqu’en finale de la CAN 1965 à El Menzah devant l’ogre Ghanéen qui remporte la coupe en prolongations.
Son règne va durer dix-sept ans et il l’exerce sans partage aucun. À partir de 1965, il ne laissera aucune faille aux autres, devenant indétrônable et la référence majeure non seulement en Tunisie mais dans toute l’Afrique et le monde arabe. Outre ses nombreuses performances et titres, il sera le gardien de la sélection d’Afrique qui disputera la mini Coupe du Monde en 1972 fêtant le 150e anniversaire de l’indépendance du Brésil. Le palmarès de Attouga commence à se garnir dès la saison 1963-64 avec le premier titre de champion remporté par le Club Africain. Attouga et sa défense n’encaissent que dix buts et ne concèdent que deux défaites. Il remporte sa première coupe en 1965. La coupe, une compétition qu’il va confisquer pendant cette décennie en allant huit fois en finale et remportant sept coupes.
Ce meneur d’homme, joue de son autorité naturelle pour déstabiliser ses adversaires. Son sens d’anticipation et son instinct de placement couplés à ses prises de balle ont fait de lui l’idole de tout un peuple, et en particulier celui du Club Africain à tel point que le club de Bab Jedid n’a joué qu’avec un seul gardien pendant huit ans du 2 octobre 1966 au 21 juin 1974 soit 199 matchs de championnat d’affilés sans le remplacer.
Considéré comme le plus grand gardien de tous les temps, Attouga sera déterminant en fin de sa carrière dans la campagne tunisienne pour la qualification à la Coupe du Monde en 1978 où une seule place est octroyée à l’Afrique. Bien qu’il ait arrêté un penalty décisif qui permettra par la suite à la Tunisie de se qualifier, Abdelmajid Chettali lui préférera un autre gardien du club africain, Mokhtar Naïli.
En club, Attouga a été la locomotive principale de la période de gloire du Club Africain avec une vingtaine de titres à savoir :
- Champion de Tunisie à 5 reprises en 1964, 1967, 1973, 1974 et 1979
- Vainqueur de la Coupe de Tunisie à 8 reprises en 1965, 1967, 1968, 1969, 1970, 1972, 1973 et 1976
- Vainqueur de la Coupe Maghrébine des clubs vainqueurs de Coupe en 1970
- Vainqueur de la Coupe Maghrébine des clubs Champions en 1973, 1974 et 1975
- Élu Sportif Tunisien de l’année en 1972
- Décoré des insignes de la deuxième classe de l’Ordre tunisien du Mérite en 2012.
