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[Exclu TF] : Interwiew d’Alaeddine Yahia

Ala-Eddine Yahia
Ala-Eddine Yahia

Dans une interview parue ce Vendredi 29 Avril sur le site Lensois.com, Alaeddine Yahia revient sur cette difficile saison, l’état d’ésprit du groupe et le maintien en Ligue 1.

Lensois.com : Ala-Eddine Yahia, dans quel état d’esprit se trouve le RC Lens après son match nul 1-1 à Auxerre ?

Forcément déçu. Ce résultat nous prouve que dominer n’est pas gagner. Nous nous sommes procurés des occasions mais sans les concrétiser. C’est d’autant plus rageant qu’il s’agissait d’une rencontre capitale face à un concurrent direct. En cas de victoire, nous aurions recollé alors que désormais nous nous retrouvons à huit longueurs. Aussi, il ne faut pas lâcher. Certes, les statistiques et les observateurs nous condamnent, mais les pronostics sont aussi faits pour être déjoués. Chaque année possède son lot de surprises. Pour y parvenir, il faut simplement penser à jouer et montrer un état d’esprit irréprochable.

Depuis le début de saison, le RC Lens affiche cependant tous les ingrédients d’un prétendant à la relégation…

C’est vrai que depuis le coup d’envoi du championnat nous revêtons tous les symptômes. On a très mal commencé avec notamment cette défaite à Bollaert contre Nancy. Il s’agissait pourtant d’une confrontation largement à notre portée. Sans accabler personne, on manque un penalty en fin de partie et j’ai l’impression que nous ne nous en sommes jamais relevés. Ce penalty manqué représente peut-être le symbole de notre saison. Mais en dépit de tous les évènements qui se sont déroulés depuis, j’ai encore envie d’y croire. Je n’oublie pas que nous n’avons pas été bons et que régulièrement nous sommes retombés dans nos travers, mais je refuse de baisser les bras. Il faut simplement éviter de vivre dans la noirceur.

« Déçu pour les supporters »

Comment y croire alors que même le changement d’entraîneur n’a pas provoqué le choc psychologique attendu ?

Il y a eu un petit déclic à l’arrivée de Laszlo Bölöni puisque nous avons enchaînés deux victoires pour sortir de la zone rouge. Malheureusement, cela ne s’est pas prolongé. Nous aurions pourtant aimé que cette bonne période du mois de janvier se prolonge. Cela prouve aussi que sur une courte période nous sommes capables de bien faire. Et pourquoi ne pas réitérer cela sur la fin de saison. On ne lâchera donc pas. Ne serait-ce que pour les supporters et le président ! Et puis, nous sommes des sportifs de haut niveau, nous n’avons donc pas le droit de renoncer. Quand je vois, la manière dont le public nous a soutenus contre Brest… Ce sentiment d’impuissance me reste en travers de la gorge. Rien que pour eux, on doit se battre.

Le public s’est d’ailleurs montré bien gentil tout au long de la saison malgré vos mauvais résultats !

On ne peut pas le nier. Il y a bien eu une menace de grève très compréhensible dans le courant du mois de décembre mais sinon, nous avons toujours eu le droit au soutien de Bollaert. Même à l’extérieur ! Je suis déçu pour eux. Nous sommes le RC Lens et non un promu où je ne sais quelle formation de second rang. Le Racing incarne un club emblématique du football français. On n’a pas le droit.

« Nous sommes responsables »

L’équipe se sent-elle responsable de cette situation catastrophique sur le plan sportif ?

On ne se cache pas. Les faits sont là et nous sommes responsables. Personne ne peut fuir face à ce constat. Quand tout s’enclenche mal, tout le monde sombre. Moi-même, je n’ai pas échappé à la règle. On peut toujours se dire j’aurais pu faire ci ou ça pour changer le cours des choses… Mais j’ai toujours assumé. Et pour moi, voir le RC Lens avant dernier, c’est un énorme gâchis !

La relégation en Ligue 2 commence donc à s’installer dans toutes les têtes ?

Sincèrement, je ne songe pas à la Ligue 2. Pour autant, cela ne m’empêche pas de cogiter tous les jours sur la situation du club. Tous les joueurs se trouvent sous contrat mais il faut également avoir une pensée pour les salariés qui peuvent perdre leur boulot. C’est grave ! Et contrairement à nous, ils ne gagnent pas des fortunes. Or, leur avenir passe par le nôtre. On sent ces gens inquiets et déçus. Je les comprends, surtout que certains ont déjà vécu pareille mésaventure il y a trois ans. Les voilà peut-être repartis pour une nouvelle galère. Alors que nous footeux, nous sommes entre guillemets protégés. On vit dans une bulle, loin de la réalité. En tant que joueurs, on oublie vite qu’il y a une vie à côté du foot et qu’elle est différente de celle que nous avons la chance de suivre. On ne connaît pas la vraie vie et l’on ne s’en rend pas assez compte.

Propos recueillis par Sylvain Crëis.

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