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[Exclu TF] : Interview de Wajdi Sahli

Wajdi Sahli est un nom qui parle aux supporters du Club Africain, il aurait pu y être encore, mais le destin de ce joueur originaire du Beausset en a décidé autrement. Jouant successivement dans les clubs de trois continents, en Afrique, en Asie et en Europe. Aujourd’hui, c’est au service du Sutjeska Niksic, un club monténégrin, que l’attaquant tunisien qui ambitionne un jour de retrouver la sélection nationale, performe cette saison. L’occasion pour Tunisie-Foot de vous retracer son parcours. Bonne lecture.

TF : Bonjour Wajdi. Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

WS : Bonjour, je m’appelle Wajdi Sahli. Je suis un joueur de football franco-tunisien âgé de 26 ans qui évolue au poste d’ailier gauche. Je joue actuellement au FK Sutjeska Nikšić, un club qui évolue dans le championnat de première division du Monténégro.

TF : Tu débutes ta carrière de footballeur à l’âge de 14 ans avec le Sporting Club de Toulon où tu intègres l’équipe U15 mais ton aventure avec le club tourne court. Pourquoi ?

WS : À ce moment-là, le Sporting Club de Toulon ne possédait pas de structure professionnelle au sein de son club, alors je ne voyais pas l’intérêt de m’y éterniser au vu des ambitions que j’avais.

TF : En 2013, tu décides de partir en Tunisie et réalises un essai à l’Étoile Sportive du Sahel où tu intègres les équipes jeunes et t’entraines parfois avec les pros. Tu y resteras pendant quatre ans sans pour autant signer en professionnel. Quel souvenir tires-tu de cette expérience ?

WS : L’Étoile Sportive du Sahel est ma première expérience dans un club avec une structure professionnelle. J’y ai fait mes premières armes et complété mon apprentissage. J’y ai noué des amitiés encore jusqu’à aujourd’hui.

Wajdi Sahli avec le Club Africain

Je pense que j’aurais pu apporter beaucoup plus au Club Africain.

TF : Finalement, c’est le Club Africain qui te proposera ton premier contrat professionnel. Tu arrives en cours de saison et remportes la Coupe de Tunisie en 2018. Tu écumeras ensuite un faible temps de jeu lors des deux saisons suivantes, coïncidant avec de multiples changements d’entraineurs à la tête de l’équipe première. Cela a-t-il eu une incidence sur ton départ du Club Africain ?

WS : Oui, évidemment, je n’ai jamais eu réellement l’opportunité de pouvoir m’installer au Club Africain malgré la motivation qui m’animait. C’est pour cela que je ne voyais pas l’intérêt de continuer l’aventure. J’avais en effet besoin de plus de temps de jeu. J’avais fait le choix de venir en Tunisie pour compléter ma formation et jouer le plus le possible.

TF : Avec du recul, as-tu le sentiment aujourd’hui que ton histoire avec le Club Africain a un goût d’inachevé ?

WS : Oui totalement, je pense que j’aurais pu apporter beaucoup plus au Club Africain surtout quand on voit le classement final ces années-là.

TF : Tu intègres la sélection nationale tunisienne olympique avec une solide expérience au sein du championnat tunisien. Cela a-t-il facilité ton intégration ?

WS : Oui, bien sûr. Mon intégration en sélection tunisienne fut rapide et simple du fait que je connaissais déjà la majorité du groupe.

TF : Tu réalises un match mémorable à Rades lors du retour qui a opposé la sélection olympique tunisienne face au Cameroun. Ce jour-là, tu débloques la situation est inscrit le but égalisateur puis provoque le penalty qui permet à la Tunisie de battre le Cameroun 2-1. Toutefois, la Tunisie rate sa qualification aux JO Tokyo 2020. Comment as-tu vécu cette terrible désillusion ?

WS : A cet instant précis et malgré ma performance personnelle, ce fut assez difficile à digérer au vu de l’enjeu, mais il a fallu vite relever la tête et se concentrer sur la suite.

TF : A la surprise générale, tu pars ensuite au Kazakhstan où tu rejoins le Kaspiy Aktau. Qu’est-ce qui t’a motivé dans ce choix ?

WS : Je voulais absolument évoluer en Europe parce que je sentais que je ne pouvais plus progresser en Tunisie. Le Kaspiy Aktau était alors une opportunité d’y parvenir. Le championnat en soi a de la valeur avec le FK Astana qui participe en compétitions européennes et le Kaspiy Aktau était un club avec de l’ambition qui était récemment parvenu en première division.

TF : Là-bas, tu seras utilisé à vingt et une reprises. Tu marques six buts et délivres cinq passes décisives. On peut dire que tu t’es rapidement adapté à ce nouveau championnat ?

WS : Complètement. Puisque le fait d’avoir marqué dès mon premier match officiel m’a permis de me mettre en confiance. J’ai pu alors enchaîner ensuite les matchs avec ce capital confiance et faire de bonnes performances.

TF : Pourtant tu ne resteras que six mois là-bas. Pourquoi et quel souvenir gardes-tu de ton passage au Kazakhstan ?

WS : Je garde de très bons souvenirs du Kazakhstan, que ça soit pour le championnat, mon club, le Kaspiy Aktau, ou bien les supporters qui ont rendu mon séjour très agréable. Grâce à mes performances là-bas, au bout de six mois, des opportunités que je ne pouvais refuser, se sont alors rapidement présentées à moi.

TF : Tu te relances ensuite en Grèce à l’Apollon Smyrnis. Tes débuts se passent bien puisque tu inscris trois buts lors de la préparation estivale et pourtant tu ne seras aligné qu’à neuf reprises au cours de la saison en championnat jusqu’à ce que ton nom ne figure plus sur la feuille de match. Pourquoi ?

WS : Un changement récurent d’entraîneurs et des décisions hasardeuses de la part du club ont compliqué ma situation en Grèce au sein de l’Apollon Smyrnis.

Wajdi Sahli avec la Coupe du Monténégro

TF : Aujourd’hui, tu évolues au Monténégro avec le FK Sutjeska et tu réalises la saison la plus prolifique de ta carrière avec 27 matchs pour huit buts et sept passes décisives. Ton club finit vice-champion du Monténégro et remporte la Coupe Nationale. Tu inscris un but en finale et transforme le penalty décisif lors de la séance de tirs aux buts (1-1, 3-4 TAB). Comment as-tu vécu ton premier titre remporté en Europe ?

WS : Effectivement, je marque l’unique but du match, mais malheureusement Arsenal Trivat égalise en fin de rencontre. Je termine par ailleurs la séance de tirs au but en marquant le dernier penalty synonyme de victoire et donc de trophée. J’ai le sentiment du travail accompli et que mes efforts ont finalement payé.

Continuer à progresser et gagner encore plus de trophées. inch’Allah !

TF : À présent. Quels objectifs t’es-tu fixé ?

WS : Je souhaite continuer à progresser et j’ambitionne de gagner encore plus de trophées. inch’Allah !

TF : Comment as-tu vécu le parcours de la Tunisie lors de la dernière Coupe du Monde 2022 qui s’est jouée au Qatar ?

WS : J’ai été déçu, car j’ai eu le sentiment qu’il y avait mieux à faire pour la Tunisie, notamment face à l’Australie.

TF : Quel regard portes-tu aujourd’hui sur le football en Tunisie ?

WS : Au regard du peu de matchs du championnat tunisien que j’ai suivis, je constate un statu quo. Notre football n’a ni régresser ni progresser.

TF : Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

WS : Une bonne santé à moi et à ma famille sur le plan humain et sur le plan sportif des buts ainsi que des trophées. inch’Allah.

TF : Un dernier mot pour nos TFistes ?

WS : Je souhaite santé et bonheur à tous les TFistes. Merci à vous !

Tykra

Passionné par la Tunisie et le football en général, j’ai découvert Tunisie-Foot en 2005, la référence du football tunisien depuis 1998 !

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