Tunisie-Foot a eu le plaisir de rencontrer Chawki Ellouze, fervent supporter du CSCh, mais pas uniquement. Il est un des soutiens indéfectibles du club qui a beaucoup œuvré dans les affaires qui ont opposé le Croissant à l’organisation faîtière du football tunisien. Beaucoup d’entre vous l’ont découvert lors des évènements opérés par le club devant le TAS ou le siège de la FIFA. L’occasion pour nous de revenir sur les sujets du moment. Bonne lecture.
TF : Qui êtes vous et quel est votre rôle au sein du CS Chebbien ?
CE : Chawki Ellouz, représentant des supporters du Croissant Sportif Chebbien à l’étranger.
Ma rencontre avec ce club c’est l’histoire d’un vrai coup de coeur. Etant marié avec une femme originaire de la ville de Chebba, j’ai appris à découvrir cette ville et ses habitants depuis plus de 20 ans.
Avec le CSCh, tout a commencé en 2019 lorsque j’ai été témoin des terribles injustices dont a été victime le club. Ces injustices étant insupportables pour un passionné de football comme moi, j’ai entrepris d’organiser des actions fortes en faveur du CSCh. Avec l’aide et la participation des supporters chebbiens, nous avons organisés plusieurs manifestations en accord avec les autorités suisses dès le mois de Février 2020 en se rendant devant le TAS (Tribunal Arbitral du Sport) et le CIO (Comité International Olympique).
TF : Avez-vous des liens avec le président Taoufik Mkacher ?
CE : Avant mon implication au sein du club, je n’avais pas de lien avec Mr Taoufik Mkacher.
Aujourd’hui, oui, de part les actions que j’ai menés en faveur du club, j’ai été amené à contacter Mr Taoufik Mkacher afin d’obtenir les documentations qui permettaient de justifier l’organisation de manifestations auprès des autorités suisses.
La réserve technique émise par le CA…a été antidatée
Chawki Ellouze
TF : Quelle est la situation de l’affaire actuellement ?
CE : La Commission d’Appel de la Fédération Tunisienne de Football (FTF) a rendu la semaine dernière son verdict dans le dossier des réserves réciproques du Club Africain et du CS Chebba à l’encontre des présidents Youssef Elmi (CA) et Taoufik Mkacher (CSCh). Elle a décidé de rejeter les deux évocations et de considérer le résultat acquis sur le terrain (1-0 en faveur du CA). Une décision qui condamne le CS Chebba à la relégation. Toutefois, ce dernier a indiqué qu’il va porter l’affaire devant le TAS.
TF : Quels sont les principaux arguments du côté du CS Chebbien ?
CE : Les arguments avancés de notre côté sont les suivants :
Selon le Code Disciplinaire de la FTF et ses articles 31 et 45, le président du Club Africain était interdit d’accès au stade pour ce match opposant le CSCh au CA. Celui-ci s’est fait remarquer par un geste obscène ce jour-là alors qu’il ne devait pas être présent dans l’enceinte du stade. L’article 45 stipule que : « La présence d’un dirigeant (administratif, techniques, médical ou autre), sous le coup d’une suspension (à titre préventif ou définitif) qui n’a pas purgé intégralement sa sanction d’interdiction de banc et se trouvant sur l’aire de jeu ainsi que ses abords immédiats y compris la main courante ou prenant place sur le banc de touche, est considérée, du point de forme, comme un cas d’évocation, assimilé à un cas de joueur participant à une rencontre sous le coup d’une suspension. Le club auquel appartient le dirigeant perd le match par pénalité, ainsi qu’une amende de 2000 Dinars. »
En ce sens, nous demandons l’application du Code Disciplinaire de la FTF en attribuant les 3 points au CSCh et en sanctionnant le Club Africain par le retrait des 3 points associé à une amende de 2000 dinars. De plus, nous avons des éléments à charge contre le Club Africain, à savoir que la réserve technique émise par le CA le 15/04 selon La Poste a été antidatée au 18/04 selon l’agent de La Poste qui a reconnu devant un huissier de justice avoir falsifié la date afin de faire valider la demande du CA. En réalité, ce recours a fait preuve d’un envoi tardif (18/04) soit plus de 48h après la rencontre du 13/04 rendant la demande caduque car hors-délai. Malgré tous ses éléments, nous avons été déboutés de nos demandes devant la commission d’Appel de la FTF présidé par un ancien dirigeant du Club Africain.
L’objectif étant…de passer à l’étape…TAS
Chawki Ellouze
TF : Comment avez-vous accueilli cette décision ?
CE : En toute franchise, nous n’étions pas surpris de la décision de la Commission d’Appel de la FTF et nous nous y attendions car le règlement aurait dû être appliqué avant même de passer devant cette commission. L’objectif étant de solder cette affaire devant les autorités tunisiennes afin de passer à l’étape supérieure, c’est-à-dire le TAS (Tribunal Arbitral du Sport). Nous allons, une nouvelle fois, faire appel au TAS très rapidement afin d’obtenir gain de cause.
TF : Quelles sont vos positions quant aux différentes organisations du football en Tunisie ?
CE : Selon moi, c’est regrettable de devoir passer par une autorité étrangère telle que le TAS alors que la simple application du Code Disciplinaire de la FTF nous aurait permis de gérer ce conflit de façon autonome. Malheureusement c’est l’image de notre pays qui en pâtit devant l’exposition internationale de ce type d’affaire. La multiplication des litiges récents entre les clubs professionnels et la Fédération sont révélateurs d’une gestion chaotique des organisations du Football en Tunisie.
TF : Selon vous, quel est le rôle ou l’implication du ministère dans ces affaires ?
CE : D’une façon globale, on a observé que le championnat tunisien a régressé d’une manière considérable malgré un vivier de joueur de talent dans ce pays. L’organisation du football et du sport en général en Tunisie est en déclin, cela a mené à des litiges considérables. Les événements récents doivent amener le ministère des sports à intervenir afin d’assainir le football en Tunisie. Les conflits entre les clubs tunisiens et son organisation ont causé récemment des troubles à l’ordre public importants. Lorsque cela dépasse le cadre du sport, les autorités publiques doivent intervenir afin de stopper l’hémorragie.
TF : D’un point de vue financier, quelles peuvent être les conséquences de ces affaires à répétition pour le CS Chebbien ?
CE : Les conséquences financières sont importantes pour notre club. Nous devons avancer les fonds afin de financer les actions judiciaires que nous estimons légitimes. Et au vu de la légitimité de nos demandes, nous continuerons à financer toutes ces actions jusqu’à l’obtention de gain de cause.
